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Billet de blog 8 octobre 2025

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Partir à Gaza

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

—------------dire la politique autrement 

Cette histoire est vraie.

une de ces histoires que le roman bourgeois celui de Furetières, ou encore la Princesse de Cleves de Madame de La Fayette

suivis de près par les hobereaux du nouveau roman, auraient rangé à la rubrique des pas perdus.

.

Il y a diverses façons de s’engager au cours d’une vie. Lui c’était la Palestine. Une terre. Un pays.

C'est tout simplement l'histoire d'un homme qui ne supportait plus les misères et les violences quotidiennes.

Notre époque est riche en héros 

notre époque est aussi riche en promesses

Illustration 2

vaines ou pas

le personnage de cette histoire a croisé un jour son rêve, celui de rejoindre ces enfants

cet enfant  qu’il fut

Illustration 3

notre époque c'est la fin d'un monde 

notre époque est capable du pire

Rarement du meilleur.

Sauf que la morale ce n’est pas son affaire.

elle s’égare souvent là où elle croit trouver sa place

Gaza n’était pas sur son trajet.

Moi mes racines se sont détachées au contact de la boue

et je vole souvent aux côtés de l’oiseau des Chimères

Cette histoire n'est pas un conte moral 

cette histoire montre que les hommes sont capables parfois et souvent d’oublier  l’humain

Il était songeur..

plusieurs semaines que cela durait. Les incertitudes semblaient parfois l’emporter. Il fallait que l’homme soit descendu bien bas pour s’en prendre à des enfants. Mais que penser de ce monde où les enfants valent moins que des actions boursières;

Et que penser des vieillards mis au rebut de notre mémoire.

Il retourna encore les arguments dans tous les sens. Devait-il rester ou partir ? 

Devait-il se faire complice de ceux qui voulaient garder les mains propres ?

il en avait la nausée

confrontant son confort à l’image de  l’enfant

il eut soudain honte. 

Il n’en pouvait plus de cette bonne conscience des nantis

Cette cruauté le rendait malade

c’était la même cruauté qui s’en prenait aux  chats affamés et les regardait mourir à petit feu ………………………………

et nous prisonniers de l’écran

nous regardons la mort en direct

délectation du mal

un mot ne suffisait pas à dire la douleur

la violence

 Il a un regard pour le chat de sa fille.

le chat le regarde

il a envie de s’excuser de se prélasser sur le lit

une vie sur les rails… pourquoi tous les enfants n’y ont pas droit ?

Quand cela cessera-t-il ?

et son immobilisme à lui ne valait guère mieux

 il tient le chat dans ses bras

à défaut d’être là-bas avec eux

ce chat c’est toute une histoire 

des références

le Street art, cette contestation adoucie pour une bourgeoisie timide  croise les chattes d’une Egypte pharaonique d’avant

les combattants de la nuit

il cherche sans doute à le protéger d’images qui s’enchaînent  lui

il y a ce froid qui souffle sur ces corps  à l’approche de la nuit

il ressent cet étrange abandon depuis plusieurs mois.

les corps maigres, trop maigres

la faim qui gagne  de jour en jour un peu plus d’enfants

un peu plus d’adultes

la faim qui vous rend animal

Il voit rouge.

La colère déborde.

La nausée

il a mis sur la table plusieurs livres.

La philosophiel et ses folles prétentions…

au moins ça lui décroche un sourire

Il prit un sac

sortit son téléphone

composa le numéro tant de fois regardé….quelqu’un décrocha…

 Quand il se réveilla de bon matin, il se sentait enfin, depuis bien longtemps, cohérent avec lui-même. Il ferma la porte sur toutes ces heures  arrêtées sur ce choix tragique : sa vie pour leur vie, 

les mots s’entrechoquaient au milieu du vide

Ses amis avaient compris que ces moments de remise en cause d’un système politique et économique libéral, cachaient autre chose. Un idéal de justice bafoué, peut-être. Il voyait des hommes et des femmes brisés, non par “le grand capital” dont le mot à la forme militante ne broyait plus que des certitudes vides. Des hommes et des femmes broyés par un vide que rien ne remplissait

il partait pour eux

seul

mais d’autres le rejoindraient

puis encore d’autres

la colère se transformerait….

il faudra reconstruire

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