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Ils s'appellent "collectif", "rassemblement", mais surtout pas Parti. Ils accueillent des personnalités certes, des militants d'autres partis, mais ils exigent de leurs membres de renoncer à leur ego, à leur étiquette. Le goût pour le pouvoir ils n'en veulent plus. Ils avaient loué hier soir, pour le lancement de la campagne une salle privée, de leurs propres deniers, se garantissant ainsi de toute compromission.
Une ambiance bon enfant se dégageait du lieu. Les intervenants racontaient leurs souvenirs. Il y avait du monde dans la salle. Mais manquaient comme toujours ces fameux "abstentionnistes", pour lesquels le rassemblement, #R2A comme ils se nomment, comptait monter une BA. BA, non pas comme "bonne action", mais BA comme la Brigade contre les abstentionnistes. Brigade, embrigader... il y a là quelque chose d'assez radical.
Beaucoup des présents étaient jeunes, la trentaine, revendiquant une place, sous le sourire faussement béat de militants socialistes écrasés par l'échec de leurs convictions.
Côté "valeurs", le mot d'ordre était "justice sociale", "repenser la démocratie locale". Jouer la "transparence". Rien de bien nouveau sous le soleil. L'idée est généreuse, morale et sincère. On compte sur le bon sens des habitants, leur altruisme. Une anthropologie simple : la bonté d'habitants qui ont tous les mêmes intérêts en tête.
Du Rousseau à Aubervilliers : transparence, forcer les citoyens à être libres avec la BA, soigner la misère à défaut de l'éradiquer.
De bonnes intentions énoncées comme valeurs : probité et honnêteté, transparence, lutte contre le clientélisme, bienveillance. Mais le politique n'est pas la politique. Il vaudrait mieux ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
Et que faut-il entendre par "le respect des contradictions"? Le respect des inégalités ? Il manque trois mots dans ce programme : liberté, égalité et fraternité. La République : un modèle périmé ?