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Le virus Covid 19 c'est l'expérience de notre faillibilité. Il nous rappelle que ce vieux désir d'immortalité gouverne toujours les hommes. Je peux vouloir, ma volonté doit céder face à l'évidence de la contingence des affaires humaines.
Soudain tout s'effondre. Nos croyances démesurées en la puissance d'un vouloir dont les livrets scolaires ne cessent de dire qu'il ne faut pas en manquer, font grise mine. Le confinement nous a mis en posture de défense, de retrait. Aucune intelligence, aucune arme ne peut faire taire la menace, la peur.
Colère d'Achille devant le cadavre de Patrocle. La mort c'est le scandale de cette faiblesse humaine, la trahison de la promesse de l'aube. On chante la naissance, on pleure la mort.
On se console en laissant des traces, un nom, une histoire, une mémoire. On se console en transformant la mort en monument. La vie brève se lit à la lueur et la durée de la parole vive.
Ces désirs qui furent les tiens vivent dans nos mots encore rattachés aux tiens.
La parole est le corps du monde, sa chair... son immortalité dialoguée .
A toi Boualem
Que demeure la trace des entrelacs de l'amitié
à vous.
Maryse Emel