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Billet de blog 11 juillet 2024

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Moi, élue et handicapée

Les Jeux olympiques, à leurs débuts, interrogeaient notre humanité. Ils mesuraient l'exploit - ce franchissement des limites. Des limites humaines. Ils disaient ainsi la foi en l'homme. Comme l'écrivait Sophocle, il est une grande merveille en ce monde, c'est l'homme. Il lui manque toutefois, parfois, la juste mesure.

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Illustration 1

Quand j'étais dans l'équipe de la majorité, n'étant que conseillère municipale, je me suis consacrée à ce qui était négligé du fait de raisons tout à fait justes si on se place du côté de l'Administration. Mais je n'avais pas compris combien vouloir rendre service, passe mal dans un monde où c'est la hiérarchie qui a permis à quelques uns de se croire adouber du savoir et du pouvoir. Si le Maire m'avait même donné le feu vert en me chargeant du dossier scolaire des AESH, certains voyaient là un risque. Moi qui suis formée à l'école du mérite, où ce que tu es, tu l'es devenue à la force de la réflexion, je me suis soudain vue retourner non pas sur les bancs de l'école, mais dans le corridor où on sent passer les courants d'air des avis contraires.

Les responsables des services n'aiment pas qu'une élue sorte du cadre. Les adjoints du maire se méfient de vous,  eux  qui  obéissent à celui qui a engendré leur nouveau prestige, de peur de retomber dans l'anonymat.

L'élu se doit d'obéir au Maire, dont il représente le programme. Mais s'il n'est pas adjoint c'est qu'il est en mal de compétences. Raisonnement inductif  classique de responsables qui redoutent peut-être qu'on interroge leur position.

Dans mon cas soyons directe: Parkinson cela fait mauvais genre.

Dès le début je savais que ce serait difficile. La non prise en compte de ma situation, c'était lâche, mais dans ce monde politique dépourvu d'âme, c'était la règle. Une façon de m'abattre.

En même temps que l'on reprochait sa faillite irréversible au corps, on me reprochait de penser trop et trop vite.

Comme cela. Sans appel.

Comprendre le handicap. Juste cela. Voilà ce que je demande. Ne pas en rajouter à la violence du quotidien. Le reste n'est que broutilles quand on comprend que le mur est dans la tête.

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