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Billet de blog 20 avril 2019

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A Aubervilliers, portraits de...la visite de Benoît Hamon

Des militants heureux dans le quartier du Landy.

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Fatiguée Fatima, mais heureuse. Elle l'a dit et redit : Benoit -comme elle l'appelle- doit voir le quartier du Landy. Elle a vu rouge quand l'itinéraire a été changé moult fois par le staff de Génération-S. Benoît Hamon est en campagne pour les Européennes à Aubervilliers en ce vendredi 19 avril, accompagné de certains des membres de sa liste. Bloqué par un embouteillage il arrive en retard. Il fait plutôt chaud en ce jour d'avril. La place sans arbre mais assez spacieuse pour les motos, réverbère la chaleur. Un quartier enclavé par son histoire d'abord. La "petite Espagne" s'y installa. Quartier de migrants, il l'est resté. A l’époque, le quartier était constitué  de petites maisons construites en matériaux de récupération. La vie de quartier y était toutefois intense. C’est à la fin des années 70-années 80 que les Espagnols ont commencé à quitter le quartier :  la fermeture des usines les y a incités, certains sont partis habiter des HLM ou acquérir des pavillons, d’autres ont profité de la retraite et de la mort de Franco pour retourner en Espagne. D’autres immigrés sont venus alors s’installer à la Petite Espagne : d’Algérie, du Portugal, du Cap Vert, du Sri Lanka, du Mali. L'architecture de l'espace a conservé ces multiples croisements de migrations successives. Beaucoup de pauvreté, des habitations bricolées, un habitat indigne que les nouvelles constructions n'ont pas complètement résolu. Difficile de faire un travail réfléchi de la situation, trop de misère se concentrant dans ce quartier.

Et puis il y a la concurrence de Saint Denis. Rien n'a été fait pour le quartier après le Grand Stade. "Les ennuis oui on a eu", soulignent quelques habitants. On a perdu la construction de la piscine Olympique. La présence de grands sièges n' a rien changé non plus. Un habitat de la superposition, où les problèmes s'additionnent sans solution, sauf le courage des militants.

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A son arrivée Benoît Hamon est accueilli par des militants heureux de le voir. Roselyne, Luc, Charlotte, Sofiane ne cachent pas leur émotion. Deux semaines qu'ils travaillent d'arrache-pieds pour que cette rencontre ait lieu. Fatima l'invite dans un café. Elle en a fait la promesse à la patronne. On se prend en photo. "On boit un coup?" suggère Benoit Hamon, sourire aux lèvres ? Mais il faut faire vite. Direction rue Gaetan Lamy. En chemin on s'arrête chez un coiffeur-barbier.

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Arrivé dans l'îlot des immeubles classés "habitat indigne", à l'écart des nouvelles constructions, Benoît Hamon découvre des habitations hors normes en termes de sécurité. Escalier effondré, fils électriques à hauteur d'enfants, des déchetteries sauvages, des rats.

Benoît Hamon discute, se rapproche d'un territoire qui suit ses propres règles. Celles de la survie.

Il rencontre une habitante, Fatima-Zora, obligée de dormir dans la même chambre que ses fils de 20 et 25 ans. "C'est trop dur, pleure-t-elle. Ne pas avoir d'intimité... C'est inhumain de dormir avec mes fils à leur âge..."

Elle serre alors Benoit Hamon dans ses bras, heureuse de trouver là une parcelle d'espoir. L'appartement d'à côté est habité par un couple et 4 enfants. Ils en attendent un cinquième.

En bas de l'immeuble un homme raconte pourquoi il squatte.

Benoît Hamon regarde les enfants porteurs d'avenir. Il discute un peu avec eux. L'espoir est là dans ce quartier que des militants animent.

Envers et contre tout.

 Fatima sourit. Le message est passé.

© hamonbenoit

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