Vous avez dit "inclusion" ?

De la revendication de l'écriture inclusive, pour signifier la reconnaissance de l'égalité homme-femme dans la lettre de l'institution et non pas seulement dans l'esprit, - qu'elle  soit privée ou publique - , à a loi pour l' inclusion de ceux qu'il y a peu on englobait sous le terme de "handicapés", le mot d'inclusion a plus d'adeptes que son contraire, l'exclusion. Etonnant, toutefois, de noter que le pauvre n'a pas autant de soutien. Le pauvre. Un terme pour les maraudeurs qui ne cessent de tenter l'impossible palliatif à une société de la maldonne.

Le contraire du pauvre, n'est-ce pas le riche ? A la table du riche tout le monde n'est pas convié. On veut bien corriger par la loi les manquements à l'égalité, chercher la proportion qui annulerait "presque" le handicap de l'homme ou la femme, cela n'est plus pareil lorsqu'on se tourne du côté de l'écriture inclusive qui oublie les inégalités entre les femmes, parfois plus criantes qu'entre l'homme et la femme.

Les mots cachent. On ne parle plus de dépression, on parle de burn out. On ne parle plus d'exploitation. On parle de solidarité. Les mots s'effilochent et le mot de "lutte des classes" agonise dans une insignifiance douloureuse.

Pour qu'il y ait inclusion, il faut la reconnaissance par la loi, le partage d'un commun qui permet l'identification du groupe

Repensons donc l'inclusion, ce concept issu des mathématiques, à la différence de celui de "lutte des classes" qui nous renvoie à un sport de combat pour défendre une représentation du monde.  L'inclusion admet l'existence de l'exclu dans ce que l'on nomme la théorie des ensembles. L'inclusion décide du territoire de l'exclu. Ici celle qui dessine la frontière, c'est la loi.

En faisant de la loi celle qui régule selon un juste et injuste, transformé en équité, les relations humaines, on croit faire disparaître les illusions que produisent les représentations. On croit "inclure", sauf que cette inclusion nie le fait que les humains sont ensemble parce qu'ils sont entre eux". Parce qu'il n' y a pas d'altérité. La loi sur l'inclusion a ainsi en germe la tentation du rejet du différent.

@suivre