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Billet de blog 21 octobre 2017

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Le Grand Paris et le 93...quelque part dans une commune

Le Grand Paris n'en a que faire de vous, de moi. Il trace son chemin

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je me promène dans la ville si étouffée par la pauvreté et les grues d'un Grand Paris qui avance en ligne droite, sans la moindre attention aux courbes du passé. Selon la planification il s'agit de faire vite et au plus juste des besoins. Besoins de qui, demanderez-vous? Besoins de ceux pour qui le temps est investissement, investiture politique parfois. Investir c'est un mot qui porte en lui tout un programme. On investit quelqu'un d'un droit, lui en donne la possession. On investit aussi dans quelqu'un ou quelque chose : investir quelqu'un de sa confiance ou encore investir un lieu. Quand investissement il y a, nul partage n'est possible. C'est la logique du tout ou rien.

Le Grand Paris a investi la ville

Les grues nous surplombent tels les goélands à l'affût d'un repas supplémentaire. Boulimiques nos amis les oiseaux. C'est avec quelque retard que la ville choisie proteste. Tout s'est fait vite et en douceur. Ils disent ne rien avoir vu arriver. Ils ne savaient pas. Ils ne voulaient pas. Mais ils ont signé, sans doute après un réveil embrumé. Les exigences du tracé géométrique de ce Paris qui implose de conservatisme, accélèrent la destruction de tout ce qui bloque le passage de la ligne du métro.

Pendant ce temps....Je déambule et vois ces pauvres à la dignité en berne, peut-être d'avoir été trop bernés par de fausses promesses. Je marche et vois encore quelques individus, probablement les mêmes que ceux qui investissent les bords du Canal Saint Martin, la bière à la main ou le ballon de rouge quand il n'est pas blanc.

Ils investissent ces lieux à leur image, loin de ceux qui les admirent , à l'aise en toute circonstance. Ils sont arrivés sur ce sol à investir. Ils l'ont acheté et nous vendent leurs valeurs écologistes aux airs pédagogiques, fidèles à une école séparée des pauvres.

Hymne à la culture

Ils aiment les cultures du monde, plutôt dans leur assiette ou pour y séjourner le temps d'un voyage. Ou pour en parler entre eux, pas n'importe où...On fait le tri sélectif chez ces gens-là. Ces gens-là, c'est ce que chantait Jacques Brel. La culture sert de crible. La culture? Laquelle? Je marche dans le square et regarde les enfants appelés à répéter ce modèle de vie. Très tôt on les emmène au cirque pour rire aux grimaces de la vie. On veut faire pour le mieux. Mais lire Aristote aurait peut-être fait du bien à toutes ces bonnes âmes. La famille est gouvernée par le "despotes", le père en grec. La famille impose ses goûts et sa vision du monde. La famille est despotique.

Retour à la famille

Je marche dans la ville. Les grues soulèvent des pans de mur, de ces maisons qui un jour abritèrent des familles. Un café laisse entendre de la musique techno, comme on dit. Une musique qui envahit la pensée, l'efface. Les sensations se soumettent aux soubresauts des choix du DJ. L'autre devient miroir Narcisse sourit. Lui aussi investit.

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