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Il y a plusieurs actes à cette histoire. Tout commence dans l'indifférence générale de la part des autorités compétentes. Puis les habitants décident se former un collectif et engagent un véritable rapport de forces avec l'entrepreneur sans vergogne.
L'histoire se passe à La Courneuve et Aubervilliers. Il a fallu deux ans et la proximité des élections, pour qu'après plusieurs échanges épistolaires avec les autorités locales qui se sont révélées inefficaces, celles-ci prennent enfin des décisions, à l'égard d'un industriel installé en pleine agglomération qui exerce des activités particulièrement polluantes et toxiques dont les populations riveraines sont les premières victimes. C'est en effet après avoir formé un collectif et bloqué l'entreprise que les riverains ont obtenu un début d'intérêt à leur égard. On a d'ailleurs échappé au pire lorsque l'un des camions a continué à avancer sur les militants-riverains au moment du blocage...
Le premier acte c'est une pétition envoyée le 11 mars 2019 aux maires des deux communes "contre les graves nuisances causées par la décharge sauvage située au 127 rue Anatole France à la Courneuve". Cette pétition disait que :
Depuis bientôt deux années, et malgré de nombreux courriers adressés au service Hygiène et Santé de la Mairie de La Courneuve et au Préfet de Seine-Saint-Denis ainsi qu’un signalement déposé auprès du Service Santé Environnement de la Mairie d’Aubervilliers, l’ensemble des résidents continue de subir les graves nuisances causées par la décharge sauvage à ciel ouvert située au 127 rue Anatole France à La Courneuve. Les activités de ce site génèrent un important volume de poussière, occasionnent du bruit jour et nuit, des nuisances olfactives ainsi que la prolifération de rongeurs. Cette situation n’est pas acceptable. Elle nuit gravement à la santé et à la qualité de vie des riverains.
Ces poussières nous les respirons, les ingérons, sans avoir aucune information quant à leur dangerosité. Plusieurs personnes se plaignent de toux récurrentes et de picotements aux yeux. Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreuses familles avec enfants et nourrissons sont concernées. En plus de nuire à notre santé, la poussière nous empêche d’ouvrir nos fenêtres, salit nos logements, nos véhicules et les rues. Est-il normal que des montagnes de déchets soient stockées contre les murs des habitations ?
A cela, s’ajoutent des nuisances sonores occasionnées par les allées et venues des camions benne, par leurs manœuvres et par leur déchargement à l’intérieur de la société du matin très tôt jusque tard le soir, parfois même au milieu de la nuit, ainsi que le samedi matin.
De plus, le passage incessant de ces semi-remorques chargées de bennes remplies de gravats provoque des vibrations au niveau de la chaussée, occasionnant des fissures, comme en témoignent certains résidents qui ont remarqué des fissures sur le portail de leur maison.

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Le second acte c'est la réaction des élus municipaux, les deux maires de La Courneuve et Aubervilliers qui ont suspendu l'activité de l'entreprise peu scrupuleuse. Les habitants concernés sont restés mobilisés et continueront de l’être. Ils entrevoient, peut-être, un début de solutions. Mais il reste des zones d'obscurité. C'est pourquoi dans ce troisième acte, ils continuent leur combat, car rien n'est encore vraiment réglé. La population des deux communes attend que les différents arrêtés provisoires pris en liaison avec le Préfet de la Seine-Saint-Denis et la Sous-préfète de Saint-Denis soient respectés et fassent l’objet d’un suivi attentif et vigilant dans leur exécution Ils réclament :
la fermeture pure et simple de la décharge actuellement gérée par la société MGRA DE AZEVEDO ET FILS qui ne semble pas avoir obtenu d’autorisation légale pour exercer une telle activité. Dépourvu du moindre sentiment d’humanisme, le gérant de la société DE AZEVEDO s’est en effet montré peu coopératif et très agressif à l’égard de la population locale.
l’évacuation totale des déchets stockés par cette société ;
l’évacuation totale des vestiges de l’incendie de 2012 ;
l’éviction des sociétés ne disposant d’aucun droit locatif sur ce terrain ;
la dépollution du terrain dont on sait qu’il a accueilli des matériaux d’origines diverses et douteuses certainement toxiques ou corrosifs pour certains, et parmi ceux-ci les déchets d’amiante, les batteries automobiles usagées et les fûts de liquides non identifiés.
l'accès au rapport établi par les services préfectoraux de la Seine-Saint-Denis et la Direction régionale et interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie (DRIEE)
l'accès aux projets communaux ou intercommunaux sur le devenir de ce site.
le droit des tiers, le droit de vivre en paix dans un habitat calme et salubre.
Une histoire à suivre en ces périodes si sensibles à l'écologie.