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Billet de blog 28 avril 2019

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A Aubervilliers, portraits de...les voitures aux vignettes noires

Quand la consultation n'a pas lieu

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Illustration 1

Les élus de la métropole du Grand Paris (MGP) ont voté l'interdiction de circulation des véhicules les plus polluants dans une zone située "à l'intérieur de l'A86", le lundi 12 novembre 2018. Dans le détail, 79 communes franciliennes sur les 131 de la métropole sont concernées, soit 5,61 millions d'habitants. Pour être définitive, la mesure doit faire l'objet de consultations auprès de la population de chacune des communes et les 79 maires concernés doivent ensuite prendre des arrêtés, car ils ont le pouvoir de police, seul à pouvoir ratifier la loi. On parle beaucoup de démocratie participative à Aubervilliers. Or ce que l'on peut lire dans le journal municipal en ligne, aubervilliers.fr est assez riche d'enseignement sur les fluctuations de cette conception de la démocratie : 

La lutte contre la pollution de l’air est donc devenue une urgence sanitaire qui légitime des actions coordonnées des grandes métropoles françaises dont la métropole du Grand Paris dans laquelle est incluse Aubervilliers. Parmi ces actions figure la mise en place des Zones à faibles émissions (ZFE) qui vise à interdire la circulation aux véhicules les plus polluants.La Municipalité est favorable à ce dispositif, d’ores et déjà instauré à Paris, et qui va s’étendre au delà du périphérique jusqu’à l’A 86.

Le dispositif d’accompagnement et de soutien à sa mise en place à Aubervilliers (périmètre, plages horaires, catégorie de véhicules, etc.) est en cours de réflexion en concertation avec les villes voisines dont la capitale. Pour autant, la Municipalité rappelle que cette mesure ne peut être efficace et juste qu’à condition de prendre en compte la réalité sociale de notre population. Les Albertivillariennes et Albertivillariens qui, faute de revenus suffisants, n’ont pas les moyens d’acquérir des véhicules électriques et/ou neufs doivent être accompagné-e-s. L’Etat et la Métropole du Grand Paris devront donc mettre en œuvre un plan d’action destiné à soutenir financièrement les ménages les plus modestes.

Premier argument en faveur de la mesure, acceptable : la santé des habitants . Là, rien à redire. Second argument : rappel de la mesure. Conclusion sous forme de syllogisme, qui n'est pas nécessairement rattaché au réel puisqu'on ne s'appuie que sur le formalisme du langage : 

La Municipalité est favorable à ce dispositif, d’ores et déjà instauré à Paris, et qui va s’étendre au delà du périphérique jusqu’à l’A 86.

On impose une décision, parce que "la municipalité est favorable". Cependant, par stratégie populiste aussi simple que le syllogisme, la Municipalité demande à l'Etat et à la MGP d'intervenir financièrement pour aider les habitants qui " n’ont pas les moyens d’acquérir des véhicules électriques et/ou neufs ".  Discours vague qui joue sur les affects et cache le fait que la Municipalité n'a procédé à aucune consultation.

Et pour finir l'article revient aux travaux du métro qui n'en finissent pas, histoire de sortir du sujet, ce que l'on sanctionne dans les copies des élèves en notant en rouge ou vert : hors sujet !

Conclusion : un bon exemple de "démocratie participative"  à Aubervilliers !

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