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Billet de blog 30 avril 2019

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A Aubervilliers, portraits de...Maurice, Rita, Maria et José

A plus de 70 ans ils savent toujours se battre pour une cause

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Nadia et Delphine sont venues me chercher en voiture. Il pleut des trombes d'eau. En route vers la déchetterie au paysage sinistre, à la limite d'une vision apocalyptique.

Elles me racontent ce combat loin d'être achevé. Pour le moment le maire de La Courneuve a posé des plots d'une tonne pour bloquer l'entrée aux poids lourds. Reste à voir ce qui va se passer après. On sent de l'inquiétude et en même temps le plaisir d'avoir rencontré ses voisins.On me présente Maria. Elle a commencé à s'installer au Landy, du côté de la Petite Espagne, avant de s'installer dans ce quartier du Montfort dont la plupart des rues portent des noms de poètes. Elle n'en pouvait plus Maria ainsi que son mari José. Les camions rasaient de près cette demeure qu'ils avaient réussi à s'acheter. Là elle sourit, heureuse de sentir la présence des voisines. La pluie ne la dérange pas. Elle se rappelle du blocage de la déchetterie. Sourit encore. Nous continuons la route. Direction cette fois chez Maurice et Rita. Maurice n'est pas bien grand, mais il fait office de héros pour avoir retenu un camion d'avancer. Ils habitent une charmante maisonnette. Il faut que je fasse attention aux fleurs dit en riant Rita. D'ailleurs, il vaut mieux éviter de m'acheter des fleurs, sauf pour me faire éternuer. Elle et son mari habitent ici depuis des lustres. 

C'était la maison des parents de Maurice. De discuter leur revient des anecdotes de l'époque. Elle, originaire d'Italie, se souvient du père de Maurice, un militant infatigable. Tous les deux se remémorent la grande période du communisme. Sur les murs de la maison, il y avait les photos de Lénine et Staline. Depuis,  les cadres ont disparu. Mais l'idée d’entraide est toujours là. Ils se sont rencontrés à "la maison des jeunes" comme on disait alors. Lui avait un blouson alors. Un peu voyou mais pas trop.

On se sent bien chez Maurice et Rita. On n'a pas envie de les quitter. Tant de chaleur et d'amitié à partager. D'ailleurs ce quartier aux maisons mitoyennes ressemble à un îlot.

Pas étonnant que les promoteurs immobiliers s'en approchent.

Illustration 2

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