Sac à dos, gobelet à la main, il arrive. Sa vie, il a envie de la raconter. C'est dans la petite maison fleurie de sa grand-mère où il aime lire qu'il trouve la quiétude pour organiser sa pensée. Celle-ci lui a mis le pied à l'étrier de la politique dès l'âge de 8 ans. Elue sous la mandature de Jacques Salvator, elle lui a ouvert le chemin de l'engagement. Il a participé depuis ses 13 ans aux campagnes du PS.
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Originaire du côté paternel de Pologne, héritier des persécutions envers les tziganes, c'est d'abord un enfant d'Aubervilliers. Il a commencé très tôt les bêtises dans ce quartier de la Villette voué à la délinquance du fait de son abandon par une municipalité éloignée du terrain.
Ce serait bien que les élus vivent ici, histoire de comprendre ajoute-t-il.
Il a passé quelques temps en Normandie dans un internat, histoire de prendre des distances.
Avec en poche, son CAP de maintenance de marine de plaisance, il n'a pas trop l'occasion de le pratiquer.
C'est vrai qu'à part les péniches sur le canal, ce n'est pas vraiment le lieu...
Alors il a passé une capacité en droit qui lui a ouvert le monde des assurances. Il aide à éviter les dépenses inutiles, surtout quand les salaires sont faibles.
On trouve mon itinéraire chaotique. Mais du désordre surgit l'ordre. il faut savoir l'organiser.
L'école délivre un savoir ordonné. C'est à l'inverse que fonctionne Morgan. Il prend les choses comme elles se présentent et les classe ensuite. N'est-ce pas cela "apprendre"?
Il lit beaucoup et a rencontré sur son chemin Jacques Salvator et Evelyne Yonnet-Salvator. Il les porte en son coeur pour l'avoir compris.
Il a pris sa vie en main, approche du soleil avec ses rêves. "je veux écrire un livre... sur Aubervilliers".
Multiplier les regards sur cette ville est nécessaire. Avant que les grues n'aient officié.
Avant que la logique de la table-rase ne fasse disparaître les interstices citoyens.
Il faut qu'Aubervilliers se métamorphose, certes, à condition de se souvenir que le désordre c'est la matière d'une forme à venir.
Morgan le sait, lui qui a transformé comme au rugby ses essais. Et de conclure :
"En tant que jeune albertivillarien, je pense qu’Aubervilliers est une ville qui a beaucoup d’atouts, qu’elle peut devenir la ville de toutes les réussites, de toutes les chances, mais pour cela il faudrait que les élus acceptent de sortir de leurs zones de confort. Comme disait Nelson Mandela cela paraît toujours impossible, jusqu'à ce que ce soit fait. Je pense qu’il n’est pas bon de heurter idéologie et réalité. La priorité doit être au développement de notre ville. Je pense qu’il faut respecter le renouvellement des générations car pour moi, la politique ne doit pas être un métier mais la volonté des femmes et des hommes de faire évoluer la société nourrie par leurs expériences et leurs convictions."
