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Billet de blog 8 septembre 2024

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« Quand je veux économiser, je cache mes données »

« Dire que la vie privée ne vous intéresse pas car vous n’avez "rien à cacher", c’est comme dire que la liberté d’expression est inutile car vous n’avez "rien à dire" »... Edward Snowden

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je n’ai rien à cacher

Il est aujourd’hui de notoriété publique que notre ordinateur et surtout nos téléphones sont de véritables balises collectant nos données de vie privée pour certaines entreprises dont les plus connues sont les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft).

Lorsque l’on pose la question de la collecte de leurs données de vie privée aux utilisateurs, nombreux sont les adultes et adolescents prétendant ne pas se sentir inquiétés car ils n’ont « rien à cacher », que tout le monde se fiche du contenu de leurs activités quotidiennes. Pour les enfants et nouveau-nés c’est différent car on ne leur demande même pas leur avis avant de poster une photo d’eux, par exemple, sur internet.

Mais n’avons-nous vraiment rien à craindre de cette collecte de masse, devrions nous rester insouciants et passifs face à cette pratique mondialement répandue ? Je ne prétends pas être un expert en la matière et je me base principalement pour écrire ce court article sur le documentaire « Nothing to hide », sur le Cash Investigation portant sur les données de santé, et sur le témoignage d’Edward Snowden.

Nous allons dans cet article dresser un bilan des applications les plus populaires, voir en quoi celles-ci sont dangereuses et que le fait de penser, surtout lorsque l’on est jeune et insouciant, que l’on n’a « rien à cacher » fait partie du plan des géants de l’internet mais pas que. Nous allons même voir comment réaliser quelques économies puisque protéger sa vie privée va de pair avec réaliser des économiser, au final.

Une popularité certaine

Parmi les réseaux sociaux nous retrouvons en tête de liste « méta » avec 3 milliards d’utilisateurs pour Facebook, 2 milliards pour WhatsApp, 2 milliards pour Instagram et 0.9 milliards pour Messenger. Youtube compte 2,5 milliards d’utilisateurs, TikTok 1.5milliards, Snapchat 0.75 milliards et X (Twitter) 0.61 milliards.[1]

Il est à noter que certaines plateformes sont particulièrement prisées des plus jeunes. Ainsi, en 2021 en France, 84% des 16-25 ans étaient inscrits sur Instagram et 52% sur TikTok.

Quand c’est gratuit, c’est toi le produit !

  • Entreprises choisies

Lorsque nous téléchargeons et utilisons une application gratuite telle que Messenger, X (Twitter), Whatsapp, Instagram, TikTok, Snapchat etc. ou bien un moteur de recherche dont le plus répandu est Google, ou encore un service gratuit de messagerie tel que Gmail, Yahoo, Outlook etc. nous accordons des autorisations à ce service avant la première utilisation, ce qui permet à celui-ci de collecter notre contenu et nos données. (Concernant Whatsapp il est demandé d’accorder à l’application l’autorisation d’accès au téléphone, aux messages, à l’appareil photo, aux photos et vidéos stockées sur l’appareil, au microphone, à la localisation GPS et aux contacts du téléphone.)  Les français téléchargent en moyenne 90 applications sur leur smartphone.

Les entreprises telles que Méta (Facebook) recueillent le contenu que l’utilisateur poste sur leur(s) site(s) ou application(s) : photos, messages, sexe, statut social etc. et les métadonnées qu’ils analysent via des algorithmes pour en déduire des informations privées non fournies initialement, telles que la localisation de votre domicile, la nature de vos activités et loisirs, les sites internet que vous visitez, vos rencontre avec vos contacts à tel endroit, votre heure de coucher et de lever, l’identité des membres de vos cercles de contacts, vos centres d’intérêt, votre orientation politique, votre religion etc.

A partir d’une simple playlist Spotify, on peut deviner votre bord politique, votre orientation sexuelle ou encore si vos parents sont divorcés.

Une simple montre connectée peut dévoiler via les métadonnées vos traits de personnalité : ouvert ou fermé d’esprit, névrotique, stressé ou détendu, agréable ou désagréable à côtoyer, consciencieux professionnellement ou pas etc.

Ces contenus et métadonnées sont compilés et servent à l’établissement d’un profil virtuel d’utilisateur. Les conséquences, contrairement à ce que la majorité des gens pense, peuvent être désastreuses. (Voir le chapitre « conséquences » ci-dessous).

Le documentaire « Nothing to Hide » démontre qu'il est possible de réaliser un profil virtuel réalisé à partir de 30 jours seulement de collecte de métadonnées uniquement (donc pas de contenu publié) sur le téléphone et ordinateur d’un cobaye. Dans les catégories renseignées figurent notamment : les informations générales, les orientations politiques et religieuses, les intérêts, la santé physique, psychologique et financière.  

  • Entreprises cachées

Mais ce n’est pas tout. Car en effet, nous avons parlé des entreprises auxquelles l’on choisit de confier ces données mais il y a également celles que l’on ne choisit pas. Effectivement, des « trackers » appartenant à de tierces entreprises, souvent inconnues du grand public, situées à l’autre bout du monde, sont présents sur notre navigateur et sur nos applications téléphoniques et collectent en continu, dans le but de les revendre, nos précieuses métadonnées (c’est ce que l’on appelle « l’industrie de négoce des données »). Pour avoir un ordre d’idées, vous réveillez plusieurs dizaines de trackers en vous rendant sur le site « Doctissimo », qui enregistrent alors tous vos clics. Les GAFAM et autres industries qui possèdent leurs trackers continuent donc à vous suivre même une fois leur site ou application fermé.

On appelle ces entreprises des « Data brokers », des courtiers en données qui recueillent, parfois de manière illégale, vos métadonnées afin de les revendre au plus offrant. On estime que 95% de la population française aurait déjà un profil virtuel chez l’un de ces marchands de vie privée, L’Irlandais « Experian ». Et ne comptez pas sur l’anonymisation. Le marché du trafic de vie privée est estimé à 400 milliards d’euros rien qu’en Europe.

Il n’est d’ailleurs pas rare que les gouvernements rachètent ou se saisissent de ces données en toute impunité dans le but, notamment, de soi-disant « renforcer la sécurité de leur pays ». 

Pour ceux qui clameraient « rien à craindre si rien à cacher », qu'il faut simplement trouver un équilibre entre sécurité et liberté ou vie privée, rappelez-vous la célèbre phrase Benjamin Franklin : « Les gens prêts à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité n’en méritent aucune et perdront les deux ». Vous pensez n’avoir peut-être rien à cacher et donc rien à craindre mais vous n’êtes pas seuls dans l’équation et cette question dépasse de loin votre propre confort personnel.

Illustration 1

Ci-contre un aperçu, grâce à l’extension « Disconnect », du nombre de tracker vous enregistrant lorsque vous vous rendez sur la page « Cancer » de Doctissimo, effrayant n’est-ce pas ? Parmi ces trackers : Google, Yahoo, Amazon… alors que je ne suis pas sur leur site. 

Lorsque tu payes et que tu es le produit

Certaines entreprises non seulement vous font payer mais en plus vous considèrent comme un produit. On pense tout d’abord à Windows, Ios ou Android qui recueillent tout naturellement vos données, alors que vous avez payé pour leur logiciel. Tandis que la plupart des consommateurs refuserait de payer un service « premium » qui continuerait à leur faire visionner des publicités, cela ne semble poser de problème à personne de payer pour un service qui en plus prélève leurs données privées. Double peine.

Un concept dont trop peu de gens ont connaissance est celui de "capital cloud" (lien plus bas). Je ne suis pas expert en la matière je vous laisse donc visionner cette interview de l'économiste Yanis Varoufakis pour le moins dérangeante. En publiant quelque chose sur un réseau social, nous produisons du capital pour lequel nous ne sommes pas rémunérés. En donnant un ordre à une intelligence artificielle, Alexa par exemple, nous lui apprenons à mieux nous connaître, ce qui lui permettra de nous influencer pour consommer davantage. En conduisant une Tesla, comme de plus en plus de consommateurs, le capital cloud dans Tesla est connecté à Twitter et aux satellites Starlink. L'entreprise d'Elon Musk sait donc quelle musique vous écoutez, quand vous allez au supermarché, qui vous appelez etc.. Ce qui permet au capital cloud d'Elon Musk une capacité fantastique à vous convaincre d'acheter via un site de commerce, ce qui lui permet de gagner plus d'argent via ce capital cloud qu'en vendant une voiture Tesla. Les voitures européennes ne peuvent pas le faire, nous sommes à la traine. L'économiste évoque même la fin de Peugeot et Volkswagen, écrasés par le marché chinois et américain.

Il est un autre scandale passant inaperçu et ignoré de tous, qui est celui d’IQVIA, le plus gros Data Brocker médical au monde. Nous savons que nos données sont prélevées sur notre téléphone, notre ordinateur, nos autres appareils connectés, mais dans nos pharmacies ?? IQVIA est implanté gratuitement dans la moitié des pharmacies françaises. La journaliste Elise Lucet décrit : A chaque fois que vous présentez votre carte Vitale dans une pharmacie, toutes les données de ce que vous achetez – médicaments ou parapharmacie, absolument tout – vont être rentrées dans un logiciel. Normalement, on devrait vous demander votre consentement mais, sans le savoir, 40 millions de Français seraient pistés.

La seule façon pour nous d’être informés de ce prélèvement de données est une affichette présente dans notre officine, souvent cachée.

Voici donc la méthode, très simple au demeurant pour éviter cela :

  1. Demandez à votre officine si elle fonctionne avec le logiciel IQVIA.
  2. Si oui, signalez que vous vous opposez au traitement de vos données.
  3. Si le personnel ne sait pas comment faire, indiquez-lui qu’il existe un code barre à scanner dans son livret utilisateur, au même titre qu’un article lambda dans votre fiche de patient (montant 0€).
  4. Vous êtes à présent protégé dans cette pharmacie et toutes les autres du prélèvement de données par IQVIA, en théorie!

Les français devraient être en colère contre ce hold up mais il n’en est rien. Personne n’en parle, personne ne semble vouloir lutter. Et si je vous dis que ce recueil pourrait bientôt influer sur le prix de votre mutuelle, votre possibilité de faire un emprunt, de trouver un travail ?

Conséquences concrètes

Vous pensez n’avoir toujours rien à cacher et que tout ceci est pure spéculation ? Alors entamons une nouvelle partie de notre article, un aperçu non exhaustif, bien sur, des conséquences.

  • Consommation

Les compagnies d’assurances ont recours aux réseaux sociaux pour fixer le prix de votre assurance ou votre prime d’assurance vie.[2]

Facebook a développé un algorithme de solvabilité permettant aux banques de vous octroyer ou refuser un emprunt.[3]

Sarah Spiekermann, chercheuse et directrice de l’institut consacré à la vie privée et aux technologies au sein de l’université de Vienne explique que lorsque nous a besoin de prendre l’avion, l’algorithme sait quel rapport à l’argent nous avons et modifie en fonction le prix des billets.

  • Scolarité

Les réseaux sociaux sont un outil redoutable de harcèlement.[4]

  • Santé

Amazon s’intéresse de plus en plus au secteur de la santé. Le géant a racheté en 2023 la plateforme de soins virtuels « One médical » pour près de 4 milliards de dollars.

Saviez-vous qu’aux USA, Amazon se sert de ses trackers et du contenu que vous publiez pour établir pour vous un profil virtuel qu’il revend ensuite aux compagnies d’assurance santé ? Plus vous êtes malades ou à risque et plus vous payez. Combien de temps avant que cela n’arrive en France alors que la mondialisation va bon train grâce à notre président spécialiste de la « Start-up nation » et que beaucoup d’élus souhaiteraient voir notre sécurité sociale devenir une assurance santé privée ainsi que la disparition des services publics hospitaliers garantissant la gratuité des soins aux plus démunis ?

Concernant la France toujours, il est intéressant de savoir que le site Doctissimo permet à des centaines de trackers de suivre, enregistrer et compiler nos moindre faits et gestes effectués sur son site ou ses applications.

Doctolib quant à lui héberge déjà ses données sur les serveurs d’Amazon ce qui est un problème car le siège social d’Amazon étant aux USA, il peut y avoir des demandes de collecte de masse de la part d’autorités Américaines.[6]

  • Emploi

Les données des réseaux sociaux sont déjà utilisées par des cabinets de recrutement pour trier les candidats aux états unis et ce n’est un mystère pour personne que les employeurs effectuent une recherche sur vous avant de vous recevoir en entretien d’embauche.

  • Religion

Concernant la religion, l’application Muslim Pro aurait transmis en 2020 à l’armée américaine la localisation de millions de musulmans. 

  • Politique

Aux USA toujours, il y a dix ans, la NSA et le FBI se servaient librement dans les serveurs des géants de l’internet (Microsoft, Apple, Yahoo, Google, Facebook etc.). Or, aujourd’hui encore, l’armée française, pour ne citer qu’elle, fonctionne avec Microsoft et sa boite mail Outlook. On peut se demander dans quelle mesure nos informations sont compromises.

Aux USA, encore et toujours, les candidats à la maison blanche se font aider des GAFAM comme Facebook par exemple pour mieux cibler les électeurs et adapter leur comportement en échange de quoi ils reçoivent des faveurs.[7]

Facebook a incité à la haine et la violence contre les Rohingyas et a aidé à déclencher un massacre de masse.[8]

Facebook se nourrit des fake news volontairement quitte à ce qu’elles influencent les élections. Ainsi, l’entreprise de Zuckerberg va débrancher son outil anti-fake news juste avant les élections américaines.[9]

Conclusion

Pensez-vous toujours que vous n’avez rien à cacher pour votre bien ou celui de vos proches ? Si c’est le cas, je vous invite comme le dit Thomas Drake, Lanceur d’Alerte de la NSA et ancien analyste de l’US Army, à me « donner vos clefs de voiture, de domicile, vos mots de passe, vos comptes bancaires, votre carnet de santé et toutes vos données personnelles. Je vous garantis que je les garderai en sécurité personnellement. Personne ne le fera. Et encore, moi, je vous demande votre consentement ». 

Il est bien sûr de notre responsabilité de lutter contre ce trafic de vie privée pour commencer en changeant de mentalité et en parler autour de soi dans le but de partager des connaissances. Et surtout, éduquer les plus jeunes, qui sont également les plus vulnérables ! Comme le dit Edward Snowden : « Dire que la vie privée ne vous intéresse pas car vous n’avez "rien à cacher", c’est comme dire que la liberté d’expression est inutile car vous n’avez "rien à dire", car même si vous n’utilisez pas vos propres droits aujourd’hui, d’autres gens personnes en ont besoin. Dire que vos droits ne vous intéressent pas parce que vous n’en faites pas usage est la chose la plus asociale que vous puissiez dire. Cela revient à dire que les autres ne vous intéressent pas. »

Il est encore plus de la responsabilité des gouvernements, des institutions et des élus de se poser la question du bien-être du plus grand nombre. Comme le dit Isabelle Falque-Pierrotin, ancienne présidente de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés), « C’est probablement la première fois dans l’histoire que la technologie rend possible une surveillance de masse réelle, mise en place par des acteurs publics et privés, plutôt bien acceptée par l’individu. La question que l’on doit se poser ensemble, maintenant, c’est "est-ce vraiment l’environnement digital que nous voulons ?" nous devons nous poser la question maintenant car les choix ne seront pas toujours les mêmes. ».

Les sanctions exercées par la CNIL contre les géants de l’internet sont dérisoires. Début 2019, une amende record de 50 millions d'euros est infligée à Google selon le motif de ne pas informer suffisamment clairement ses utilisateurs sur l'exploitation de leurs données personnelles[10]. 50 millions, quelle somme ! Mais c’est ce que gagne une entreprise comme Google en seulement 4h, sachant qu’outre cela, enfreindre la loi doit lui rapporter beaucoup plus.

Il faut chercher le plus possible à comprendre le fonctionnement de toute chose, partager autant que possible ses connaissances autour de soi, chercher des alternatives (logiciels et applications opensource, qui n’ont rien à cacher !). Plus concrètement, couper la localisation de votre téléphone, ne plus utiliser le Google PlayStore mais Fdroid, télécharger un anti-tracker tel que Disconnect ou Privacy Badger, utiliser l’application Signal au lieu de Whatsapp, utiliser d’autres moteurs de recherche que Google, par exemple DuckDuckGo ou Qwant, utiliser des navigateurs comme Tor, user de systèmes d’exploitation sur PC comme linux au lieu de Windows ou Apple ou encore sur téléphone Lineage au lieu d’Android ou Ios, dans la mesure du possible se servir d'un VPN (Mullvad par exemple, qui ne demande aucune information personnelle) et préférer une boite mail respectueuse de la vie privée comme protonmail, tuta, postéo etc.

[1] https://fr.statista.com/statistiques/570930/reseaux-sociaux-mondiaux-classes-par-nombre-d-utilisateurs/

[2] https://www.lopinion.fr/economie/une-publication-sur-facebook-peut-elle-rendre-votre-assurance-plus-chere

[3] https://24pm.com/intelligence-artificielle/ia-par-secteur/banque-finance/179-intelligence-artifcielle-et-credit-scoring

[4] https://www.ouest-france.fr/faits-divers/harcelement/a-lecole-sur-les-reseaux-sociaux-comment-definir-le-harcelement-scolaire-918fab4c-585d-11ee-95ef-d357d1e9f638

[5] https://media.lesechos.fr/infographie/amazon/

[6] https://www.humanite.fr/social-et-economie/health-data-hub/health-data-hub-le-loup-est-deja-dans-la-bergerie-709516

[7] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/11/29/31001-20181129ARTFIG00286--a-vote-quand-facebook-influence-les-elections.php

[8] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2022/09/myanmar-facebooks-systems-promoted-violence-against-rohingya-meta-owes-reparations-new-report/

[9] https://www.telerama.fr/debats-reportages/facebook-va-debrancher-son-outil-anti-fake-news-juste-avant-les-elections-7019908.php

[10] https://www.lepoint.fr/high-tech-internet/donnees-personnelles-la-cnil-punit-tres-severement-google-21-01-2019-2287560_47.php

Techno-féodalisme : 

https://www.youtube.com/watch?v=qDJh9YyM3nc

https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/190924/pour-yanis-varoufakis-le-techno-feodalisme-supplante-le-capitalisme

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