Fin 2020, tout le monde l'attendait tel le messie. Fin août 2021, une réalité tout autre risque de venir ébranler nos espoirs.
Israël, le pays précurseur du vaccin Pfizer
Israël est certainement le meilleur pays vers lequel se tourner pour comprendre à quoi s'attendre. Ayant négocié avec Pfizer d'être prioritaire dans l'attribution des doses en contrepartie de servir de laboratoire grande échelle pour l'évaluation de son vaccin, Israël nous permet d'observer en avance de phase ce à quoi l'on peut s'attendre avec ce vaccin.
Regardons la dynamique de l'épidémie lors de la quatrième vague en Israël.
Agrandissement : Illustration 1
Malgré une des couverture vaccinales des plus élevées, la dynamique de la quatrième vague en Israël est une des pires observées à ce jour. A la fois en amplitude (pic de la courbe de l'incidence) qu'en terme de vitesse (pente de la courbe). Si le vaccin Pfizer utilisé en Israël avait une efficacité significative sur la circulation du virus, nous n'observerions pas une telle courbe. Nous verrons plus tard quelles peuvent être les raisons qui expliquent cette situation.
Restons juste, les laboratoires n'ont jamais promis de réduire la circulation du virus avec leur vaccins. Ce sont les politiques et experts en tout genre qui lui ont prêté cette vertu sans preuve. Par contre ils ont promis que les personnes vaccinées seraient protégées contre l'infection et potentiellement contre les formes graves.
Si l'on regarde le rapport sur l'efficacité du vaccin Pfizer réalisé par les autorités Israéliennes [6] au mois de juillet 2021, on constate que la vaccination reste efficace dans le temps contre les formes graves. Par contre, en ce qui concerne la protection contre l'infection, elle s'écroule dans le temps pour devenir quasiment négligeable (16% après 6 mois). C'est ce que l'on peut constater sur ce graphique qui indique le niveau de protection du vaccin en fonction du mois de la deuxième injection.
Agrandissement : Illustration 2
Malheureusement, nous avons d'autres mauvaises nouvelles en provenance d'Israel. Depuis le mois d'août, on constate une augmentation forte de la mortalité, qui dépasse largement celle de pays bien moins vaccinés. Ce sont des chiffres qu'il va falloir surveiller car vu la dynamique de l'épidémie en Israël fin août ils devraient encore empirer. Il serait interessant de voir la même étude que celle évoquée ci-dessus réalisée fin août. La réalité risque d'être très différente quant à l'efficacité contre les formes graves de Covid.
Agrandissement : Illustration 3
Les éléments venus d'Angleterre
Nous pouvons également regarder les chiffres des autorités de santé anglaises [1] concernant le variant delta. On constate que la protection n'est pas à la hauteur des promesses. Nous allons regarder les données par tranche d'age (ce que l'on appelle une analyse stratifiée) car l'âge étant un facteur important sur le risque lié au Covid il serait malhonnête de regarder les chiffres de manière globale.
Regardons d'abord pour les plus 50 ans. Il y a 32 828 cas positifs chez les personnes complètement vaccinés (au moins 14 jours après la deuxième dose) et 4 891 chez les non vaccinés (aucune dose). Il y a eu 652 morts chez les vaccinés et 390 chez les non vaccinés. Soit respectivement 2,0% et 8,0% de taux de létalité. On a donc un réduction significative de la létalité chez ces populations âgées. En Angleterre, on peut estimer que la vaccination chez les personnes âgées présentent encore un intérêt y compris sur le variant Delta.
Chez les moins de 50 ans. Il y a 40 544 cas positifs chez les personnes complètement vaccinées et 178 240 chez les non vaccinées. Il y a eu 27 morts chez les vaccinés et 72 chez les non vaccinés. Soit respectivement 0,07% et 0,04% de taux de létalité. Etonnement on retrouve un résultat inverse de ce qui serait attendu, à savoir que la létalité chez les jeunes est plus faible pour les non vaccinés.
Une étude conduite en Angleterre (encore en pre-print) par l'université de Oxford [2][3] montre que les vaccins ont un efficacité correcte contre l'infection par le variant Delta (92% pour Pfizer et 69% pour Astra Zeneca) mais que cette protection déclinait de manière significative dans le temps (78% et 61% respectivement 90 jours après la deuxième dose). Ce qui corrobore les observations faites en Israël. De plus cette étude montre que les personnes vaccinées et infectées portent une charge virale équivalente aux non vaccinés. Ce point est également démontré par d'autres études : une menée par le CDC aux Etats-Unis [4] et une menée par les autorités sanitaires de Singapour [5]. Ce qui met à mal l'espoir que le vaccin protège de la transmission du virus.
Quelques pistes d'explication
Ce que l'on observe est une surprise pour le grand public mais un certain nombre d'experts l'avait anticipé. En fait plusieurs phénomènes sont à l'œuvre et mettent à mal cette croyance que la vaccination serait une solution miracle. Une chose est certaine, les résultats en vie réelle des vaccins ne sont pas à la hauteur des promesses des laboratoires et des états qui en ont fait la promotion. C'est ce que nous rappellent deux chercheurs de l'Université de Liverpool [16] qui demandent de meilleures études pour valider la balance bénéfices / risques en fonction des populations cibles.
1) L'échappement immunitaire
Les micro-organismes passent leur temps à s'adapter grace à l'évolution génétique. En particulier le Sars-cov-2 est plutôt bien armé dans ce domaine et mute à un rythme relativement important. Cette capacité va leur permettre de s'adapter aux défenses immunitaires de leur hôte par ce que l'on appelle l'échappement immunitaire [6]. Dans le cas de la vaccination Covid, les vaccinés ont acquis une immunité très spécifique contre la protéine Spike du virus d'origine de Wuhan. Le virus s'est confronté à cette immunité et au fil des mutations, ce sont les variants qui résistent le mieux à cette immunité qui vont émerger [7][8].
Ce phénomène de mutation / sélection est très classique en microbiologie. C'est le même phénomène qui amène à l'émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques en milieu hospitalier.
Très tôt des scientifiques ont alerté sur ce risque [9] et le variant Delta nous a montré que ce risque est bien réel. En effet les vaccinés sont plus sensibles au variant Delta et quand ils sont infectés, ils ont une charge virale équivalente à celle des non vaccinés. Même des membres du conseil scientifique français alertaient contre ce risque dès février 2021 [10].
2) Les anticorps facilitant (ou ADE antibody-dependent enhancement)
C'est un phénomène qui a couté cher à Sanofi lors de la mise sur le marché du vaccin contre le virus de la Dengue et qui s'est soldé par un échec. Un article du Vidal [11] explique de manière précise le phénomène ainsi que les cas connus, en particulier sur les virus de la famille des Coronavirus. En quelque mots, si la réponse immunitaire de l'hôte n'est pas assez adaptée au virus qui l'infecte ou pas assez forte, les anticorps, au lieu de le protéger, vont faciliter l'entrée du virus dans les cellules donc l'infection.
Concernant le Sars-cov-2, des inquiétudes [15] ont commencé à émerger dès la fin 2020. Elles sont aujourd'hui un vrai sujet, en particulier avec le variant Delta. Des études [12] [13] montrent que les vaccins ARNm (Pfizer, Moderna...) et Vecteur Adénovirus (Astra Zeneca...) créent une réponse immunitaire avec des anticorps qui neutralisent bien le virus d'origine de Wuhan mais qui peuvent faciliter une infection par le variant Delta. Nous ne sommes donc pas à l'abri d'un tel effet avec l'apparition de nouveaux variants qui pourraient donner des formes plus sévères chez les vaccinés. Même si cette hypothèse est considérée comme peu probable dans la "vraie vie" par certains [14], les données de la "vraie vie" sont juste en train d'émerger, en particulier la circulation massive du variant Delta dans une population fortement vaccinée comme en Israël. Sur ces sujets, la prudence est de mise.
3) Des vaccins trop spécifiques
Les vaccins retenus en France vont stimuler uniquement des défenses immunitaires contre la protéine Spike du virus. Malheureusement cette protéine est celle qui évolue le plus avec les mutations du virus. La protection apportée par ces vaccins est donc à risque comme vu en 1). Cependant un virus est composé d'autres protéines de structure qui sont la cible de notre réponse immunitaire. Il serait judicieux [16] de travailler sur des vaccins capables de stimuler une réponse plus globale (par exemple, virus inactivés) ou ciblant d'autre protéines.
Conclusion
Nous sommes fin août 2021 et encore de nombreuses questions demeurent. Nous devons rester humbles pour éviter de prendre des décisions qui occultent les impacts à long terme de la vaccination sur notre resistance au Sars-cov-2. Et nous parlons ici que de l'aspect "protection". Nous n'avons pas évoqué les effets secondaires de la vaccination sur lesquels les inconnues sont tout aussi importantes.
Ce que l'on peut dire sur la vaccination à ce jour :
- La protection contre la transmission n'est pas avérée, donc la vaccination en population générale pour viser l'immunité collective n'a pas de sens.
- La protection contre l'infection et les formes sévères existe mais tend à diminuer rapidement avec le temps (moins de 8 mois d'efficacité). Quel sera l'impact dans la durée des doses de rappel ? Même le directeur général de l'OMS précise que nous n'en savons rien à ce jour [26].
- Les effets long terme sur notre système immunitaire et son interaction avec le virus et ses variants sont encore très mal connus. De nombreuses incertitudes (échappement immunitaire, anticorps facilitants...) nous imposent la plus grande vigilance pour ne pas créer une situation où les vaccinés deviendraient à terme plus sensibles au Sars-cov-2 que les non vaccinés.
Les preuves scientifiques et la raison doivent nous pousser à n'administrer ces vaccins que sur les populations pour lesquelles le bénéfice est clairement établie. Ce qui veut également dire qu'il faut que nous arrêtions la vaccination en population générale basée sur aucune justification scientifique. Le personnes jeunes et sans comorbités n'ont aucunes raisons objectives de se faire vacciner.
C'est encore plus vrai pour les enfants. Ces derniers font peu de formes graves [17] [18] et ne meurent pas de la Covid (15 décès au total pour la tranche 0-19 ans sur l’ensemble des trois vagues). Il serait inconscient de leur inoculer ces vaccins alors que leur système immunitaire est en pleine construction et capable de lutter efficacement contre l'infection. Un article récent explique pourquoi les enfants sont moins touchés par le Covid [19] car le système immunitaire de leurs voies respiratoires est capable de répondre plus rapidement que celui des adultes.
Enfin, une infection nous prépare à affronter les futures infections de manière bien plus efficace qu'un vaccin. En effet de plus en plus d'études constatent qu'une infection offre une protection bien plus longue que le vaccin [20][21][22][24][25]. Et a ce jour aucune preuve ne justifie l'intérêt de vacciner des personnes ayant été infectées précédemment par le Sars-cov-2. Nous devons aussi avoir confiance dans les mécanismes de défense que la nature nous a donné et qui s'appuient sur des millions d'années d'évolution de l'espèce humaine en parallèle des virus.
Non les vaccins ne sont pas une solution magique. Ils ont leur utilité et doivent être administrés sans dogme aux personnes pour lesquelles cela a un sens médical. Comme le rappelait très récemment un éditeur du British Medical Journal, nous devons remettre la science au cœur de nos décisions sur les vaccins [23].
Mise à jour du 17/09/2021: le rapport de Pfizer à la FDA concernant l'utilisation d'une 3ème dose "Booster" confirme la perte d'efficacité de son vaccin contre l'infection qui tombe à 67% pour la souche Wuhan et 53% pour le variant Delta 4 mois après la vaccination complète [27]. Cela confirme le problème de durabilité dans le temps de la protection vaccinale. Dans ce document, Pfizer admet même qu'au regard des chiffres en provenance d'Israël, la protection contre les formes sévères est également compromise pour les personnes les plus âgées.
Dans ce rapport Pfizer fait la demande d'un agrément d'une 3ème dose 6 mois après la deuxième sur les populations âgées de 16 ans et plus.