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Billet de blog 3 septembre 2015

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Réfugiés: mettons en place un pont humanitaire

Les mots manquent tant les images sont fortes. Pas un jour sans que la situation ne s’aggrave en Europe. Depuis plusieurs mois les réfugiés sont sans cesse plus nombreux à arriver, pour les plus chanceux d’entre eux. Après avoir quitté un pays où ils risquaient leur vie, ils ont dû affronter un autre danger, celui de la mer.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les mots manquent tant les images sont fortes. Pas un jour sans que la situation ne s’aggrave en Europe. Depuis plusieurs mois les réfugiés sont sans cesse plus nombreux à arriver, pour les plus chanceux d’entre eux. Après avoir quitté un pays où ils risquaient leur vie, ils ont dû affronter un autre danger, celui de la mer. A leur arrivée sur notre continent, ils doivent encore faire des centaines de kilomètres pour atteindre la destination qu’ils ont choisi. L’Allemagne, l’Angleterre, la France… Depuis le début de la crise, on entend une succession de discours indignés et à juste titre. Il est évidemment impossible de rester de marbre face à la détresse humaine. Ces réfugiés arrivent en Europe et attendent de notre part un accueil digne mais pour le moment que trouvent-il ? Des populations hostiles et des États incapables de gérer la situation.

Nous avons plusieurs devoirs en France vis-à-vis de cette crise. Le premier est un devoir moral. Notre pays qui fut très longtemps considéré comme un phare pour l’humanité, accueillant ceux qui fuyaient le despotisme, doit ouvrir ses portes à ceux qui cherchent à y trouver refuge et sécurité. Le deuxième est un devoir d’ordre humanitaire. Nous ne pouvons pas rester sans agir à regarder la situation s’aggraver. Il faut lancer des actions d’envergure pour juguler la crise et apporter une solution décente à ceux qui souffrent. Le troisième est un devoir de cohérence. Nous intervenons actuellement de façon conjointe au sein de la coalition internationale contre l’État islamique en Syrie. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une action militaire et délaisser l’humanitaire. C’est ce que nous avons fait en Libye avec le résultat que l’on connaît malheureusement aujourd’hui.

Évidemment la véritable solution ne peut être que globale, mais en attendant qu’elle puisse naître, il faut trouver le moyen de faire face à l’urgence.

Nous devons mettre en place rapidement un pont aérien entre la Turquie et l’Union européenne afin d’éviter que la Méditerranée ne devienne le tombeau de dizaines de milliers de candidats à l’exil. François Hollande avait lui même souhaité la mise en place d’un tel pont afin d’accueillir un petit nombre de chrétiens d’Orient. Il faut désormais passer à la vitesse supérieure. Oui, indéniablement cette action coûtera cher mais la vie des Syriens, des Afghans et de tous ceux qui fuient la mort le vaut très largement. L’Union européenne dispose de fonds d’urgence en cas de catastrophe, il faut absolument qu’elle puisse les débloquer pour permettre la mise en place de ce dispositif. Mais le pont aérien ne peut suffire, il faudra être en mesure d’accueillir tous ceux qui arrivent. C’est l’ONU qui devra prendre le relais. La mise en place de camp de réfugiés en Europe est de son ressort. Ces camps permettraient de loger provisoirement les nouveaux arrivants en attendant de trouver un pays d’accueil où ils pourraient trouver refuge. Enfin une résolution sera nécessaire pour contrer le trafic d’êtres humains et les passeurs en Méditerranée. Sans actions d’envergure contre ceux qui exploitent la détresse nous ne serons pas efficace.

L’Europe est face à une crise historique. La France doit prendre le leadership dans la recherche d’une solution et rejoindre la position d’ Angela Merkel qui a décidé d’accueillir 800 000 réfugiés. Je me réjouis de la décision du Président de la République de convoquer une réunion d’urgence, ce qui démontre que la gravité de la situation est désormais actée. Il faut désormais aller plus loin et porter la voix de la France et de l’Europe jusqu’au Conseil de sécurité de l’ONU.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.