Mais, en temps habituel, quels sont donc les principales causes de cet isolement social ?
Chômage et précarité : un coup d'arrêt pour toutes ses activités
Le problème du chômage revient de façon assez récurrente dans l'actualité. Seulement, rarement ce sujet est évoqué dans les médias du point de vue des personnes victimes de cette situation. De plus, le phénomène a été largement amplifié par la pandémie mondiale. Au moins 628 000 français se sont retrouvés au chomage à cause du Covid, en plus des 9 millions de salariés en chomage partiel au plus haut de la crise. Cela constitue une double peine pour les personnes ayant perdu leur emploi, ainsi que toute relation sociale. En effet, ce n'est pas pour rien que le mot travail rime avec lien social. Cette situation met un coup d'arrêt aux contacts socio-professionnels, qui représentent une très grande partie de notre socialisation quotidienne. Le cercle amical se restreint également puisque les sorties ou autres activités deviennent rapidement hors budgets. Même du côté familial cela se complique. Le risque de séparation passe de 2,6% pour un homme ayant un emploi, à 3,8% lorsqu'il est au chômage. Certains se sentent d'ailleurs trop honteux pour avouer leur situation à leur famille, et s'emmêlent dans un tissu infini de mensonges. Cela pèse aussi beaucoup sur les enfants dont les résultats scolaires peuvent bien souvent chuter. C'est non seulement une pression pour la personne en recherche d'emploi, mais aussi pour la totalité son entourage. Le chomage n'est pas seulement un problème économique, c'est aussi un problème social, et nous oublions très souvent ce point.
Dans ce cas-là, il existe plusieurs façons de limiter cet isolement. Evidement, comme pour tout, le fait d'en parler est nécessaire. Et même si l'on prend le risque qu'une partie de son entourage ne comprenne pas et s'éloigne, la majorité sera encore là pour soutenir la personne concernée. Mais ce n'est pas tout, les associations peuvent jouer un rôle important. Si des difficultés à subvenir à ses besoins apparaissent, il ne faut pas hésiter à y faire appel. Elles permettent à la fois d'être aidé au niveau de ses besoins vitaux, ainsi que de garder un lien social avec les bénévoles. Un autre moyen de briser cette situation, c'est la requalification via une formation ou une reprise des études. Enfin, c'est également et surtout à l'Etat de limiter les suppressions d'emplois et les licenciements.
Cependant, certaines fractures sociales sont bien plus profondes que la perte d'emploi, et sont parfois irrémédiables.
Un isolement total et volontaire : le cas survivaliste
Très connus pour leurs fréquentes dérives sectaires, les survivalistes sont un exemple parfait de personne ayant souvent un profond problème avec les relations sociales. Même si ce n'est souvent qu'une excuse dans le but de manier des armes et créer des groupuscules dangereux pour certains partisants d'extrême-droites, cette pratique est parfois vue comme un retour aux sources, loin des relations humaines toxiques. Elle sert de refuge pour des citoyens ayant subi du harcèlement dans leur jeunesse et voulant fuir la cruauté de l'Homme. Ils se retrouvent seuls, en tête à tête avec la nature. La démarche peut sembler noble, mais au vu de la proportion de ses adeptes tombant dans des pratiques extrêmes, voire sectaires, elle reste risquée. Il faut donc prendre le problème à sa source et directement lutter contre le harcèlement et l'exclusion des jeunes durant leur apprentissage scolaire. Surveiller ce genre de groupuscule, pouvant se révéler dangereux, parait tout autant nécessaire.
Le dernier cas d'exclusion que nous allons évoquer est un problème générationnel qui, encore une fois, a récemment trouvé écho dans l'actualité.
Isolement numérique : une génération complètement déconnectée
Parmi les plus affectés socialement par le confinement figures, aux côtés des jeunes générations, les personnes âgées. Cela est dû principalement par l'incapacité d'utiliser correctement les nouveaux outils de communication. En temps normal, 300 000 personnes âgées étaient en état de mort sociale en France, c'est-à-dire aucun contact avec un cercle de sociabilité. Ce chiffre a explosé durant la période du coronavirus pour atteindre un demi-million en 2021. Cela touche beaucoup cette génération qui, pour beaucoup, vit seule. Pour pallier à cela, des plateformes téléphoniques permettant de garder le contact existent. De nombreuses initiatives locales se sont répandues partout en France, notamment à Paris avec le dispositif Paris en Compagnie. Pour que ce genre de situation ne se reproduise pas à l'avenir, une formation aux outils numériques pourrait être proposée aux personnes concernées. L'objectif est de pallier ce manque d'autonomie lié à l'âge.
L'Humain étant un animal social, il nécessite des contacts avec l'autre. L'accompagnement des personnes en situation d'isolement, qui figurent souvent parmis les plus précaires, se présente donc comme une absolue nécessité. Il faut pouvoir proposer des solutions permettant de les accompagner, ce que font déjà de nombreuses associations telles que Les Petits Frères des Pauvres ou La Croix Rouge. Mais c'est principalement le rôle de l'Etat de veiller sur ces personnes, et développer ces solutions.