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Billet de blog 12 août 2024

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Chasser le naturel !

Avis perso sur les chiens, la chasse et mon dégoût

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pourquoi je n’aime vraiment pas les chasseurs…

Pourquoi je n’aime pas les chiens…

Pourquoi je n’ai plus envie de le taire…

Pourquoi je me fous de plus en plus de faire consensus…

Pourquoi cette envie résistante d’argumenter !

Les chiens ou l’esclave dans toute la beauté de l’animalité domptée.

Un chien, tu le nourris à peine et il restera ton esclave à jamais, te faisant croire que tu es une bonne personne, te renvoyant la bonne image, il deviendra ton armure contre le monde. Il souille à ta place et tu l’emmènes chier sur le reste du monde, chaque jour, dehors ; il gueule à ta place, on appelle ça aboyer, on trouve cela normal ; il marquera le territoire et pourra mordre à ta place, il devient un rempart magique à ta peur, à ta solitude. Il est fidèle, est-ce cela la fidélité ? Jusqu’où doit-on être fidèle ? Comment faire d’un loup une loque appelée chien ? Par quelle opération superbe l’être humain a-t-il opéré ce lavement de comportement au point de faire du chien sa pire ombre ? Cet autre que l’on adore, cet animal qui mérite bien plus d’attention que les humains trop revêches, trop étrangers. Les fachos du monde entier ne s’y trompent pas, ils ont tous des chiens et les adorent !!! Le chien est la femme soumise, l’esclave assagi, ce sauvage à qui l’on a définitivement et durablement coupé racines et adn, le loup est mort, vive le chien !

Les chasseurs ne sont rien sans leurs chiens. Ils traitent les chiens comme ils traitent le vivant en général : tout ce doit d’être fonctionnel, un chien de chasse n’est là que pour la chasse donc le reste du temps cela vit dans des parcs à se chier dessus et si nécessaire on l’affame pour le rendre plus performant lors de la chasse…

Suis-je à moitié fou, la propriété est-elle vraiment le seul mode opératoire des êtres humains ? Est-il possible d’en sortir ? Entre nous c’est évident que non, les pires conflits s’organisent souvent autour de l’avoir… La colonisation, le territoire, l’envie de toujours, la peur de perdre, la Chine, la Russie, parmi les plus grands pays du monde, ne cessent de tenter d’en avoir toujours plus, tuent, pillent, violent, mentent pour agrandir, conquérir, gagner…

Que gagne-t-on à avoir tous ces territoires ?

Je me rends compte que toute l’histoire est parcourue par ce récit glorieux, les grands empereurs, ces monstres qui ont conquis, tué, pillé mais su gagner du terrain !!! Le chien pisse sans cesse, il marque son territoire, aboie, mord. Forcément cela nous plait, nous parle !!!

Le grand Alexandre, le grand Napoléon, je veux croire qu’il est plus grand de renoncer à être un conquérant, à ne pas posséder pour juste parcourir, permettre que chacun trouve sa place et non pas uniquement sa tribu.

Je veux aimer les barbares, ceux qui ne parlent pas ma langue. Sans doute car je n’aime pas ma langue, elle est pourtant belle et tendre, précise et ciselée, elle est juste mienne et voudrait m’enfermer dans sa logique fraternelle, je n’ai pas de fratrie linguistique, je refuse l’entre soi !

Je vais le barbare, sa langue inconnue, la peur qu’il faut surmonter, les fantasmes à chevaucher, les déconvenues et le feu des forêts brulées. Ma langue brûle, elle saisit tous ceux qui la veulent attraper, c’est une langue élitiste et perfide.

Que vienne la nuit, que l’ours sorte des hêtraies, il est devenu le barbare.

On le maudit, on le pourchasse, on le traque.

L’animal se soucie si peu de l’humain. L’animal sauvage suit encore son cours. Le chasseur ne peut le tolérer. Le berger se sent insulté. L’éleveur demande réparation.

Le monde est humain ou n’est pas.

Le règne est humain ou n’est pas.

On ne fait pas avec le reste du vivant, il se doit de faire avec les miettes que nous lui laissons. Nous nous croyons au-dessus de tout, par-delà toutes les forces.

On ne peut accepter de laisser de place, de partager.

Comme l’homme blanc occidental d’antan n’a jamais pu respecter les autres peuples, comme il a pillé systématiquement tout ce qui ne lui ressemblait pas, comme il a définitivement tué les ombres, comme il a acquis dans le sang, la religion et la domination tous les ailleurs ; le chasseur perfide privatise la forêt, le berger colonise la friche et les arbres, il se sert de la brebis tandis que l’éleveur orchestre une colonisation en bonne et due forme de l’espace montagne. Eliminer, tout simplement, toute vraie résistance, tuer l’ours, railler le végétarien, s’armer des arguments de la résistance pour assoir un pouvoir capitaliste vieux comme la domination en ce bas-monde !

Je ne peux plus faire taire la colère, la hargne, le bouillonnement.

Je ne parlerai jamais la langue de l’ours, ni celle du loup, je suis un des vôtres, je ne peux le nier, je suis un homme. Je n’en suis pas fier, je ne veux pas en avoir honte, ce serait vous faire plaisir une fois de plus, ce serait aller le sens de vos clubs successifs, du rugby à la chasse. Je ne porterai aucun béret, je ne serai pas fier de ma terre, je n’en ai pas, je n’ai pas de territoire, je suis bien à cet endroit mais d’autres sont aussi bons, peut-être même meilleurs, tout reste relatif. Ce lieu ne vous appartient pas, rien ne vous appartient, RIEN !

Comment peut-on être assez stupide pour croire qu’il suffit de se poser là, d’avoir des ancêtres pour posséder ? On ne possède pas plus une femme qu’une terre. Le vivant est LIBRE. Il peut donner, il peut s’attacher mais reste à jamais libre. Les terres sont libres et sont terrain du vivant, dans un fourmillement permanent, invisible et fabuleux, des règles en font les déséquilibres équilibres que nous devons apprendre à respecter, vivre avec et non vivre avant tout, contre tout !

J’ai ce sentiment de dégoût, de mensonge, le chasseur est le maillon rural de la loi du plus fort. On leur laisse des passe-droits, on leur abandonne la nature, les pistes, les subventions pour avoir la paix et on leur donne des armes.

AMEN

Je vais la montagne, je ne m’arrêterai pas pour laisser passer la battue, je ne dirai pas que je comprends, je ne dirai pas non à l’ours, tant pis si ma voiture finit rayée et mes pneus crevés. Je ne dirai pas non à la loi fondamentale du règne animal dont nous faisons partie !

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