Raphaël Graven, figure discrète mais passionnée par les streams de longue durée, n’imaginait sans doute pas que son dernier projet allait tourner à l’horreur psychologique. Les archives vidéo et les messages récemment analysés dressent le portrait d’une année où la privation de nicotine s’est transformée en véritable instrument de contrôle, orchestré par Owen et une équipe de participants coordonnés.
Une dépendance exploitée
Dès août 2024, les premières images montrent un protocole systématique : les cigarettes de Raphaël sont confisquées, ses tentatives de fumer sont interrompues par l’intervention d’Owen et de ses acolytes. Les vidéos documentent une tension croissante, visible sur le visage de la victime, teint rougi par la colère et l’énervement. Dans une séquence marquante, Raphaël s’écrie, sur un ton à la fois furieux et désespéré : « Je n’ai pas demandé à arrêter la cigarette. » La réponse d’Owen est immédiate et révélatrice : « C’est pour ton bien. Je suis ton père spirituel, ton thérapeute. Cela fait partie de la thérapie, tu n’auras pas de clope. »
Cette justification masque à peine une dynamique de domination. Les cigarettes, transformées en objets de contrôle, deviennent un levier psychologique : elles sont visibles mais inaccessibles, disponibles uniquement au bon vouloir des encadrants – Saffine, Naruto, 3Cheveux et autres intervenants. Les archives montrent que ce schéma se répète avec constance, jusqu’au stream de 300 heures, ultime scène de l’enfer mental imposé à Raphaël.
Une mise en scène sadique
Lors de ce stream, les cigarettes sont accrochées à un seau transparent suspendu au plafond. Raphaël peut les voir, mais jamais les atteindre. L’inaccessibilité volontaire, associée à l’exposition publique sur le stream, crée une situation de privation et d’humiliation prolongée. Psychologiquement, cette méthode s’apparente à un conditionnement : frustration, anxiété et perte de contrôle. Les archives confirment que cette mise en scène n’était pas isolée, mais répétée, planifiée et surveillée collectivement.
Un encadrement illégal et coercitif
Owen, en se présentant comme « thérapeute » et « père spirituel », exerce une autorité illégitime. En droit français, la privation de nicotine sous couvert d’un protocole thérapeutique pourrait constituer un exercice illégal de la médecine (art. L.4161-1 Code de la santé publique), voire une usurpation de titre si le terme « thérapeute » est associé à des fonctions réglementées. L’action collective des autres encadrants, qui appliquent et renforcent ce protocole, peut être considérée comme complicité dans des violences psychologiques aggravées.
Vers une qualification juridique ?
La privation organisée et la mise en scène sadique permettent de considérer ces actes comme violences aggravées par tortures ou actes de barbarie (articles 222-1 et 221-2 Code pénal). Même si la torture est traditionnellement associée à l’État, le droit français reconnaît que des individus privés peuvent être poursuivis pour ces actes lorsqu’ils sont intentionnels, répétés et collectivement organisés.
Les preuves parlent
Les preuves sont tangibles :
Archives vidéo horodatées documentant les interactions et les humiliations.
Messages et chats établissant la coordination et la planification.
Indices matériels visibles à l’écran, comme le seau suspendu et la confiscation répétée des cigarettes.
Les témoignages extérieurs font défaut, mais la documentation vidéo et la chronologie des actes suffisent à montrer la répétition, l’intention et la coordination des violences.
Conclusion
L’enquête sur Raphaël Graven révèle une dynamique troublante : une dépendance exploitée, un protocole de privation psychologique, et une mise en scène collective qui dépasse largement le cadre d’un simple jeu ou d’un sevrage volontaire. La question n’est plus seulement de savoir si Owen et les autres ont mal agi : les archives suggèrent une organisation méthodique d’humiliations et de contraintes, au point de poser des questions sur la responsabilité collective et l’ampleur des violations pénales potentielles.
Raphaël Graven n’est plus là pour témoigner, mais les images et les traces qu’il a laissées racontent une histoire glaçante de domination, de privation et de souffrance organisée. Pour les enquêteurs et pour la justice, la tâche sera de relier chaque acte à chaque participant, de la confiscation des cigarettes à la mise en scène finale, afin que la vérité sur ces pratiques soit pleinement documentée et, un jour, reconnue.