La France Insoumise a décidé de participer aux élections régionales en Pays de la Loire dans le cadre d’une coalition dès le 1er tour avec le Pôle écologiste (EELV, Génération.s, génération écologie, citoyens non encartés).
Ce choix a été fait en conformité avec l’orientation nationale de la France insoumise approuvée par 92% des insoumis à l’automne de faire « causes communes » avec d’autres autour d’un programme d’alternative pour répondre aux urgence sociales, démocratiques et écologiques. Par ce choix, nous voulons être une force qui allie le besoin de victoire et l'exigence de changement. Le changement sans la victoire est impossible. La victoire sans le changement serait inutile et même contre-productive.
Nous voulons gagner. Pourquoi ?
Pour arracher la région à la droite LR qui la dirige et à LREM qui espère la gagner, sans oublier la menace du RN. C’est loin d’être fait mais c’est indispensable. La majorité régionale LR est ultra-libérale, productiviste et néoconservatrice à l’image de ses mentors Bruno Retailleau et François Fillon.
Les cheminots nous disent qu’une victoire LR ou LREM signerait l’ouverture à la concurrence de tous les TER et la casse du service public dans le prochain mandat.
Les militant·es des associations de solidarité nous alertent sur l’urgence d’affronter la pauvreté qui explose en raison des conséquences de la crise sanitaire.
Les mobilisations pour le climat nous disent que nous n’avons plus le temps de rester spectateur·rices.
Nous sommes sans doute la région où la victoire est la plus atteignable. Comment laissez passer cette occasion ?
L’accord avec le Pôle écolo prévoit clairement notre volonté de battre les trois droites dont LREM. Nous voulons prendre toute notre place dans cette bataille en participant à une coalition citoyenne et politique dès le premier tour.
Une lutte est en place pour savoir qui du PS ou d’une liste écologiste aura la responsabilité de conduire la bataille au second tour face aux droites. Et nous resterions témoins ou pire absents ?
Dans d’autres régions, les listes soutenues par la France insoumise peuvent prétendre être le pôle de regroupement et cela justifie pleinement leur présence forte au premier tour. Mais ayons la lucidité et l’humilité de reconnaître que ce n’est pas le cas en Pays de la Loire. Si nous voulons gagner et compter ici, le choix de la coalition au premier tour s’impose.
Cette victoire ne peut être que celle d’un vrai changement.
Nous pensons que la seule manière d’espérer gagner est une liste portant un nouveau projet, autour d’une écologie populaire et de la justice sociale.
Les discussions sur un programme partagé ont été notre boussole.
L’accord obtenu avec le Pôle écologiste intègre plusieurs de nos combats pour un bouclier social, la transition écologique et l’intervention citoyenne : la création d’un droit au référendum d’initiative citoyenne à partir du droit de pétition garanti à l’échelle régionale, l’augmentation à 50% de la part de produits bio dans les cantines des lycées, un plan de rénovation énergétique des lycées, le refus de l’implantation d’Amazon, le refus de l’ouverture à la concurrence des TER en réaffirmant le choix du service public — l’accord acte clairement que « l’ouverture à la concurrence n’est pas la solution pour atteindre [nos] objectifs » —, l’instauration de la gratuité pour une partie de la population sur les transports régionaux, la « conditionnalité des aides aux entreprises à l’atteinte de d’objectifs environnementaux, d’égalité femmes-hommes, au maintien de l’emploi local et au dialogue social ».
Face à une droite dure, ce ne sont pas des demi-mesures. Ce sont des choix de rupture pour notre région.
Cette coalition permettra de faire entrer au conseil régional des voix insoumises. Nous y ferons ainsi entrer les combats des gilets jaunes, des syndicalistes mobilisé·es pour l’emploi et les services publics, des collectifs citoyens, des écologistes qui combattent l’implantation d’Amazon et les grands projets inutiles.
Croit-on seulement que cette parole serait mieux portée sans nous, par d’autres que nous ?
Dans nos départements, ces élu·es seront autant de points d’appui et de relais auprès de nos concitoyens. Ils porteront nos propositions. Ils agiront pour changer la vie des gens. Oui, nous assumons vouloir changer les choses par une présence active dans les collectivités territoriales, dès lors que les conditions politiques sont réunies pour cela. Nous voulons être opposants et proposants.
La question de la tête de liste choisie par le Pôle écologiste, Matthieu Orphelin, est le seul argument opposé à ce choix. Son élection comme député LREM en 2017 et les votes du début du quinquennat, nous les avons combattus. Nous n’avons pas changé d’avis sur ces sujets comme sur la politique d’Emmanuel Macron. Nous étions contre avant, nous sommes contre aujourd’hui et nous serons contre demain.
Matthieu Orphelin lui a changé d’avis. Il a voté contre la confiance au gouvernement Castex, contre le budget 2021 de l’État, contre la loi sécurité globale, contre la loi séparatisme comme les députés insoumis. Il exclut toute alliance avec LREM aux régionales et appelle à battre Emmanuel Macron en 2022.
Il a lancé l’opération « Noël sans Amazon » avec François Ruffin, défend des amendements communs avec nos députés pour une vraie loi climat, en défense de la cause animale ou contre le projet Hercule de démantèlement d’EDF. Cela n’en fait évidemment pas un insoumis, mais en posant ces actes, il se situe clairement dans l’opposition au pouvoir macroniste. Il nous donne donc raison ! Cela a rendu le dialogue possible alors que les convergences programmatiques à l’échelle régionale sont réelles.
Dans ces élections régionales, La France insoumise est alliée dans trois régions avec le PCF, trois avec le Pôle écolo, deux avec le NPA.
La France insoumise fait ainsi la démonstration qu’elle est le plus grand dénominateur commun des forces dîtes de gauche. Le sectarisme n’est pas chez nous.
Nous le prouvons en Pays de la Loire parce que nous sommes d’accord sur les objectifs politiques et le contenu des propositions.
Nous invitons fraternellement celles et ceux qui, jusqu’ici, refusent l’hypothèse de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle au motif de son caractère ou de son image alors qu’il est le seul candidat en capacité de pouvoir accéder au second tour à agir dans le même esprit d'ouverture et de rassemblement sur des contenus. Sachons faire passer les intérêts populaires et l’intérêt général avant tout.