Avant d'aller enregistrer un album au Sénégal, le musicien de rue Martial exerce son talent dans le passage sous-voies de la gare de Lausanne (Suisse).
Hors caméra
Hors caméra, Martial me confie que la gare de Lausanne réglemente très sérieusement le passage des musiciens de rue. "J'ai le droit de chanter entre 15h et 16h et après je dois aller ailleurs. Mais l'avantage, c'est qu'ici, je ne paie pas de patente alors que dans la rue pour avoir le droit de chanter, c'est 17 francs la journée!". La gare de Lausanne ne fait pas passer de casting aux musiciens. Il suffit juste de s'inscrire et de respecter l'horaire. Les musiciens de rue se plient aussi à la ponctualité helvétique.
Fin de l'horaire
A 15h50, Martial quitte le passage sous-voies pour se produire un peu plus loin, de l'autre côté de la gare, à l'extérieur cette fois. En chemin, il s'arrête pour prendre un café dans un kiosque, histoire de se réchauffer un peu et de reprendre des forces. "Cette semaine, ça va un peu mieux, je suis moins malade. Chanter dans la rue, à ce moment de l'année, c'est rude mais les gens sont plus généreux durant la période de Noël". Sa guitare sur le dos, il rejoint son autre lieu de travail.
Jusqu'à la fin janvier, il viendra tous les jours gratter les cordes entre 15h et 16h devant les usagers pressés des CFF.
De retour à la gare
Je quitte Martial pour reprendre le train en direction de Neuchâtel. Sous la gare, aucune mélodie ne retentit mais, devant l'entrée de la voie 4, un autre musicien se prépare à jouer. Pas de vocalises mais il se frotte les mains énergiquement. Sa guitare posée devant lui est encore au chaud dans son étui. Il est 16 heures passées. Un nouveau tour de chant s'annonce dans le passage sous-voies qui commence à s'emplir d'usagers des trains arrivés au bout de leur journée de travail.
9 décembre 2008.
Maud Tornare