1 Rappel historique
L’histoire de notre pays, la France, démontre, depuis 1789, qu’à chaque période difficile qu’a traversé notre pays, les hommes politiques de l’époque ont appelé à un changement de régime et demandé l’élection d’une assemblée constituante dans ce but.
Nous sommes en 2014, notre pays travers une période turbulente et les différents gouvernements qui se sont succédés, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont mené la même politique économique mêlant austérité pour les ménages et cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises dont le résultat est la montée continuelle du chômage et de la pauvreté.
Dans le même temps, des leaders politiques de tous bords se sont trouvés mêlés à des affaires qui ont été largement commentées. A chaque fois, l’homme ou la femme politique pris la main dans le sac a crié au complot des juges, des journalistes et insisté sur la présomption d’innocence.
Il est arrivé un moment ou le gouvernement, suite à une affaire de fraude fiscale ou était mêlé un ministre, a été obligé de prendre des demi mesures de transparences que députés et sénateurs se sont empressés de restreindre, ces mêmes députés et sénateurs (pas tous) qui continuent à cumuler, à pratiquer le népotisme et ne veulent surtout pas que l’on se mêlent de leurs affaires.
Par contre, ces augustes représentants de la nation n’hésitent pas à demander à leurs concitoyens des sacrifices qu’eux-mêmes refusent de faire.
Et de nouveau, nous assistons à ce que certains élus demandent soit la dissolution de l’assemblée nationale, soit un changement de constitution, de préférence une 6ème république qui ressemblera comme une sœur à la 4ème ou l’instabilité politique régna, soit l’élection d’une assemblée constituante.
Tout ceci dans un seul but : se défausser, devant l’histoire, de leur propre responsabilité dans ce qui arrive à notre pays.
L’excellent historien américain, William Manchester, a écrit, dans son excellente biographie sur le Général Mac Arthur : « Il n’ya que deux sortes de personnes qui n’admettent jamais leurs erreurs : les militaires et les politiciens. »
Les institutions de la 5ème république sont un cadre dans lequel sont appelés à vivre les français, à élire leurs maires, conseillers généraux, conseillers régionaux, députés, sénateurs, président de la république.
Depuis 1958, cette 5ème république a apporté une stabilité politique que notre pays n’avait pas connue depuis longtemps. Le référendum, voulu et défendu par le général de gaulle, a permis aux français d’apporter des modifications à cette 5ème république sauf en 2005 ou les français ont rejeté le projet sur l’Europe.
Mais n’oublions jamais une chose très importante, ce sont toujours des hommes politiques qui ont proposé ces référendums de Charles de Gaulle à Jacques Chirac.
Depuis 2007, ce sont Nicolas Sarlozy et François Hollande qui ne souhaitent pas de référendums sous de faux prétextes : « les français ne répondent pas à la question posée, ils sanctionnent le gouvernement et autres billevesées. »
Sous le précédent quinquennat, des députés de l’ancienne majorité se plaignaient du fait qu’ils étaient obligés de voter les projets du gouvernement, que leurs amendements étaient repoussés par le gouvernement mais qu’ils restaient solidaires du gouvernement.
Dès que Nicolas Sarkozy fut battu à l’élection présidentielle de 2012, certains anciens députés, ministres s’empressèrent de critiquer la politique qu’ils avaient approuvée. Mais, à ce que je sache, personne ne les menaçait d’un pistolet et, s’ils avaient vraiment eu du courage politique, ces femmes et ces hommes pouvaient et auraient du, fort de leurs convictions, voter contre les projets de lois même en risquant l’exclusion de leur parti. Mais, ils ont préféré garder leur siège de députe pour finir par le perdre plus tard.
Depuis 2012, la majorité a changé. Des députés de cette nouvelle majorité, mécontents de la politique économique menée par le président de la république et désignés sous le nom de frondeurs par des journalistes, râlent, exposent leur mécontentement aux médias et se plaignent comme leurs collègues de l’ancienne majorité.
Mais ces députés frondeurs on-ils le courage de leur prédécesseurs de 1648 qui se sont battus pour leurs convictions, certains sont même morts pour leurs idées ?
Que nenni, ces députés frondeurs préfèrent s’abstenir à chaque fois qu’un projet de loi, qu’ils n’approuvent pas, leur est présenté, permettant, ainsi, que la loi soit votée. Ainsi, leur but n’est pas atteint vu que la loi est votée mais, de ce fait, cela leur permet de sauvegarder leur siège de députés qu’ils perdront en 2017, c’est toujours 3 ans de gagnés. Cela en dit long sur la force de leurs convictions.
Maintenant, posons la question primordiale : est-ce la faute des institutions si nos élus, quels que soient leurs horizons politiques, n’ont pas la volonté et le courage nécessaire de dire non à un moment donné ? Evidemment que non.
En 2000 , Jacques Chirac (UMP et président de la république) et Lionel Jospin (PS et premier ministre) ont proposé aux français de ramener le mandant présidentiel de 7 à 5 ans et ont inversé le calendrier des élections législatives et présidentielles. Ils n’ont pas eu le courage d’aller plus loin et maintenant, nous en payons le prix.