Hollande ne sera donc pas candidat à sa propre succession. A tous ceux qui avaient compris et analysé les méfaits dévastateurs d’une politique ultralibérale menée par ce président, le retrait de sa candidature peut apparaitre logique. Doit-on pour autant l’encenser pour sa supposée lucidité ou pire pour son courage ! Que nenni car Il a joué mixte : il a vanté son bilan ( !!) pour le candidat-clone qui va prendre sa place (Valls) et en même temps il renonce à se présenter car il sait qu’il ne peut plus rassembler autour de lui cette mosaïque informe qu’est devenu le PS. Sauf que là ce n’est pas une question d’ego mais de résultats je veux dire d’effets de sa politique. Il ne peut plus rassembler à cause du désastre social et politique dont il est l’auteur. Son renoncement n’a donc rien à voir avec une hauteur de vue, un sens profond du sacrifice mais bien au contraire a tout à voir avec son échec total au fond. Mais alors qui peut rassembler la gauche et au-delà dans le cadre de la double configuration primaire et hors primaire ?
Certainement pas ceux qui ont de près ou de très près collaboré à cette politique dévastatrice. Déjà les médias, après avoir versé quelques larmes sur Hollande, commencent à encenser Valls qui devrait participer à la primaire après avoir, au cours des mois précédents tenté de booster la candidature de Macron qui lui se situe hors primaire et qui a encore plus l’oreille du MEDEF et du CAC 40. Non décidément ces deux-là ont de fait collaboré de très près à cette politique que les français de gauche rejettent, l’un en tant que premier ministre l’autre en tant que ministre de l’Economie. Ils doivent être condamnés par le suffrage universel. Ceux-sont des clones de Hollande.
Certainement pas non plus ceux qui ont aussi collaboré de près ou de très près en tant que ministres de Valls : Hamon et Montebourg, candidats à la primaire. Ces deux-là se donnent des airs de plus à gauche que les solfériniens mais leur participation au gouvernement les solidarise à la politique menée. Leurs démissions théâtralisées ne leur décernent aucun diplôme de sincérité : rappelons quand même que ces deux personnes ont soutenu Hollande au second tour de la primaire de 2011 et qu’ils ont favorisé l’accession de Valls à Matignon. Ils n’ont eu aucun courage politique comme la plupart des députés frondeurs : après quelques agitations sémaphoriques sur la loi El Khomri ils sont restés dans le rang pour sauver leur peau (heu..leurs sièges en vue des législatives) et donc l’appareil PS en perdition alors que l’analyse politiquement sincère leur commandait de quitter le PS et de renverser le gouvernement. Perdant leur honneur politique, ils perdront aussi leurs sièges. Leurs discours reste du vernis, leurs propositions des entourloupes car en contradiction avec le refus d’envisager une sortie des traités européens et une refonte totale par le peuple de la Constitution , des corsets qui empêchent toute proposition de gauche d’être réalisable et qui de fait transforme ses promoteurs en menteurs.
Certainement pas non plus les apparatchiks Lienemann et Filoche, candidats à la primaire qui sont dans la même logique prioritaire mais irréaliste de sauvegarde de l’appareil. Malgré ses excellentes analyses et interventions musclées contre la loi Travail, Filoche est resté dans la famille alors que rejoindre la France Insoumise aurait ancré sa sincérité et sa cohérence.
Certainement pas non plus, Sylvia Pinel, ancienne ministre PRG de ce gouvernement, qui candidate hors primaire en s’inscrivant dans le utien au libéralisme et dont le parti doit représenter environ 0,5% des électeurs.
Au fait vous avez remarqué que je n’ai pas encore qualifié cette primaire. Contrairement à toute objectivité et à toute évidence il ne s’agit aucunement de la primaire de la gauche comme les médias vous l’assènent jour et nuit. Mon énumération ci-dessus vient de le démontrer : il s’agit de la primaire du Parti Socialiste uniquement. Cette volonté médiatique de maquiller cette vérité n’est pas innocente, c’est toujours faire croire que PS et gauche c’est pareil ce qui permet de disqualifier aux yeux des citoyens cette notion de gauche salie et cassée par 5 ans de mandat de F. Hollande. Pensez-donc, le PS n’a même plus sa marionnette PRG pour faire semblant d’être plusieurs partis au sein de la primaire..
Bon revenons à notre sujet. Qui donc peut rassembler la gauche et au-delà tous les progressistes afin d’avoir une chance sérieuse de battre Fillon au second tour de la présidentielle ? Une seule réponse : Jean-Luc Mélenchon !Il a quitté le PS en 2008, bien esseulé à l’époque, il a été candidat de la gauche de combat en 2012 moment privilégié où il a pu révéler ses capacités et ses qualités intellectuelles et humaines et a montré depuis l’arrivée de F Hollande à l’Elysée, une constance, une cohérence, une fidélité et une loyauté exemplaire dans ses analyses, ses discours, ses propositions, et ce dans une stratégie que beaucoup ont vilipendé en toute mauvaise foi et qui se révèle en réalité d’une grande efficacité.
Aujourd’hui l’instant est grave et je le dis clairement : un second tour Fillon-Le Pen voudra dire que de trop nombreux électeurs de gauche auront encore voté en éparpillant leurs voix sur des politiciens qui les ont trahis et que de trop nombreux abstentionnistes le sont restés. Leur responsabilité individuelle sera énorme au regard des conséquences sociales voire politiques tragiques qui suivront dans l’hypothèse de l’élection de l’un ou de l’autre.
Oui, et je ne me cache pas pour le dire, moi qui ai fustigé l’argument du « vote utile », aujourd’hui le VOTE UTILE ET SI NECESSAIRE C’EST LE VOTE MELENCHON ! Mais ce n’est pas un vote utile pour sauver un appareil ou sauvegarder le système qui a jusqu’ici enfermé les citoyens dans un non choix pour uniquement repousser le diable FN, pantin utile, afin de poursuivre cette politique ultralibérale commune au PS et LR. Non, c’est un vote utile positif, pour changer le système et remettre la démocratie eu centre du peuple. Et c’est à cause de cela que dans la sphère de gauche, vous aurez remarqué que tous les candidats sont animés d’un seul mot d’ordre : TSM, à savoir Tout Sauf Mélenchon…et pour cause !
Pendant des décennies, en tant que citoyen de gauche, même en ronchonnant, j’ai toujours voté dans le cadre dit « de la discipline républicaine ». Et bien aujourd’hui l’état de l’opinion et la configuration politique font que cela doit changer, le retour d’ascenseur doit fonctionner, les électeurs qui pensaient continuer à voter pour le candidat PS quel qu’il soit doivent à leur tour faire preuve de responsabilité en votant dès le premier tour pour le seul candidat en capacité de faire gagner le camp progressiste, Jean-Luc Mélenchon.