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Billet de blog 9 novembre 2016

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Les américains se sont "trumpés"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je vais essayer d’écrire un article court. Il ne sert à rien de faire une longue tirade pour expliquer comment on en est arrivés là. Par contre cela permettra d’aider à la réflexion pour notre élection présidentielle de 2017.

On ne pensait pas que cela puisse arriver mais les américains, écœurés par une classe politique traditionnelle totalement sourde à leur détresse et à leurs attentes, s’affichant avec des soutiens du show-biz pailletés, méprisante, toujours prompte à les endormir avec un discours « politiquement correct » c’est-à-dire lénifiant où ils ne retrouvent aucune de leurs préoccupations, se sont majoritairement portés sur Donald Trump pourtant milliardaire pas très clair, raciste, insulteur misogyne, promettant des reculs sociétaux inouïs en voulant inventer une punition pour les femmes qui se font avorter ou la construction d’un mur entre le Mexique et les USA. Bref tout ce qu’on déteste. Faut-il que la colère soit grande ! Mais en même temps un discours faisant mouche et dans la forme et sur le fond notamment quant aux soucis économiques et sociaux des « déclassés » désespérés. Bien sûr que tous ces gens seront déçus, profondément déçus mais pour l’instant le sujet n’est pas là.

Il faut dire qu’en face, ils n’avaient qu’une possibilité, celle de choisir Hilary Clinton pas très claire non plus, chargée de casseroles de tous ordres, très liée à la finance et à Wall Street mais qui fait partie de cette classe politique lénifiante et honnie faisant ainsi l’objet de toutes les détestations.

Il y avait pourtant une autre voie qui s’est exprimée au cours de la primaire démocrate. Cette autre voie était représentée par Bernie Sanders qui a tenu la dragée haute à Clinton en ayant provoqué un véritable souffle rénovateur avec des propositions chocs, inhabituelles aux USA, car sociales, égalitaires et partageuses, sur un langage de vérité c’est-à-dire « cru et dru » (ça ne vous rappelle rien ?). Bref il se situait bien plus à gauche que Clinton qui en réalité, avec nos évaluations européennes, est une seconde droite, les Républicains étant la première et en plus extrême en la personne de Trump. Bernie Sanders a fait un malheur chez les jeunes et a relancé un véritable espoir social et sociétal sincère sans les horreurs d’un Trump qui a « trumpé » son monde. L’équipe Clinton et les caciques du parti démocrate n’ont cessé de caricaturer ses propositions, de le dénigrer, de le traiter de populiste (ça ne vous rappelle rien ?), eux les gens biens, les gens importants qui étaient sûrs de leur affaire. Sanders a soulevé les foules, a insufflé un espoir au point où il a failli gagner cette primaire, mais hélas il ne savait pas qu’une primaire c’est souvent biaisée et que non seulement elle peut être l’objet de tricheries dans le résultat des votes mais qu’en plus les débats peuvent ne pas être équitables. Et c’est ce qu’il s’est passé : H Clinton connaissait à l’avance les questions que des citoyens présents allaient poser.

Résultat des courses, Bernie Sanders a perdu la primaire, devant toutes les révélations sur Clinton et le mépris de cette dernière envers les propositions de son concurrent qu’elle a refusées de porter clairement, des millions de jeunes qui soutenaient Sanders se sont abstenus, les « déclassés » désespérés qui n’ont rien entendu d’intéressant venant de Clinton, et pour cause, ont voté Trump, et Hilary Clinton a perdu…. Alors que, toutes les études l’ont montré, si Bernie Sanders avait été le candidat démocrate, il aurait gagné ! ! ! Chapeau à la caste politicienne démocrate.

Avec cette analyse je ne pouvais pas éviter une transposition en France. D’abord éliminons la problématique soutenue par les médias chiens de garde et inspirée par l’Elysée. Il s’agit de s’appuyer sur le résultat de l’élection américaine pour relancer la peur et le chantage au vote utile en bombardant les esprits sur le fait que si aux USA un candidat d’extrême droite a pu accéder à la fonction suprême, c’est sûr que si on ne se regroupe pas autour des partis dits de gouvernement, LR et PS, Marine Le Pen va passer. Ce qui veut dire clairement à gauche : ne vous égarez pas sur Mélenchon le populiste, votez pour … Hollande, Valls ou Montebourg issu de la primaire. Voilà, ces pauvres cerveaux ne peuvent imaginer autre chose que la peur et le chantage pour sauver leur système et se sauver eux-mêmes et leurs appareils. Sauf qu’en réalité ce faisant ils favorisent justement le FN. L’élection américaine en est une démonstration flagrante et grandeur nature. (voir mon analyse en début d’article).

Heureusement Mélenchon n’est pas participant à la primaire socialiste, ça c’est déjà une bonne chose. Il évite ainsi les tricheries, les manipulations en tous genres. Ce qui n’empêchera pas les « importants » de tout faire d'abord pour éviter la candidature de Mélenchon par le biais des parrainages insuffisants, ensuite pour user jusqu’à la corde le chantage au vote utile auquel il ne faudra pas céder. Aujourd’hui il est clair que la dynamique est du côté de la France Insoumise et donc de JLM, les autres non seulement ils nous ont déçus et fracassés mais ils n’auront aucune chance d’être au second tour alors que si tous les déçus de ce quinquennat de droite se portent sur Mélenchon avec ces abstentionnistes anciens ou récents pour cause d’écœurement, JLM peut être au second tour, et comme aurait pu le faire Bernie Sanders face à Trump, il battra Marine Le Pen.

Citoyens de gauche, ne faites surtout pas l’erreur des démocrates américains, ce serait ballot (et gravissime) avec une telle expérience sous les yeux ! !

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