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Billet de blog 12 octobre 2016

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Poursuivre la politique ultralibérale : le coup à trois bandes

Tous les libéraux de la droite conservatrice (centre compris) ou de la « gauche » sociale-démocrate « macronisée » favorables à la concurrence « libre et non faussée » ont choisi, à la différence de l’épaisseur d’un trait, la même politique économique nationale pro financière et donc anti sociale dont la matrice commune est l’Europe ultralibérale ......

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Principe vérifié de départ : construction d’une vision politico-économique unique basée sur l’égoïsme financier

Tous les libéraux de la droite conservatrice (centre compris) ou de la « gauche » sociale-démocrate « macronisée » favorables à la concurrence « libre et non faussée » ont choisi, à la différence de l’épaisseur d’un trait, la même politique économique nationale pro financière et donc anti sociale dont la matrice commune est l’Europe ultralibérale qu’ils gèrent et défendent ensemble au Parlement européen, dans un total consensus terme dont le cinéaste JL COMOLLI a donné une définition ici criante de vérité [le consensus, c’est être d’accord pour mentir ensemble].

Conséquence vérifiée : en France, mais pas seulement, un rejet, aujourd’hui massif, de cette politique se caractérise d’une part par un taux d’abstention exceptionnel lors des élections européennes mais aussi lors des élections locales intermédiaires en France et d’autre part par des votes marquant une défiance totale. Ce rejet exprimé par le bulletin de vote n’est pas uniforme. Il se distingue en deux tendances que tout oppose mais que les ultralibéraux appuyés par leurs chiens de garde (médias) cherchent à amalgamer : d’un côté ceux qui veulent tout détruire en se refermant sur eux-mêmes pour pouvoir mettre en place un système autoritaire de type pétainiste, qui tout en conservant leurs fondamentaux racistes s’habillent d’un discours social volé à la « vraie » gauche, discours qui ne verra pas l’ombre d’une application car ces mouvements ont toujours, une fois au pouvoir, soutenu le capitalisme; d’un autre côté la « vraie » gauche élargie aux indignés et insoumis face à tant d’injustice cruelle qui n’est pas anti européenne ni pour le repli sur soi mais qui veut totalement changer la nature de l’Europe actuelle, en faire une Europe sociale, solidaire, harmonisée par le haut et finalement plus proche de l’idée européenne originelle que celle d’aujourd’hui qui en est sur bien des points l’antithèse. Nous allons voir combien cette distinction est fondamentale, et donc pourquoi les libéraux ont tout intérêt à proférer l’amalgame.

Ils défendent bec et ongles la pensée unique : ils ont détruit le rêve européen

Ni pour les libéraux conservateurs de droite ni pour les libéraux socio-démocrates qu’il convient désormais de qualifier « de drôche » si l’humeur est à l’humour ou « de seconde droite » si l’humeur est sérieuse, il n’est envisageable, admissible ou tolérable qu’un peuple ou plusieurs puissent choisir et vouloir une Europe de nature différente de celle qu’ils ont imposé. Tous les moyens seront bons, y compris les plus antidémocratiques et/ou les plus violents en dichotomie totale avec l’apparence qu’ils ont toujours voulu donner : celle de doucereux démocrates défenseurs des libertés se transformant alors en faucons impitoyables. Le récent dossier grec en est une illustration parfaite. Depuis leur double défaite politique en Grèce (législatives et référendum) les Eurocrates et les Institutions européennes ont montré leur vrai visage en aggravant la pénurie et déclenchant la peur et le chaos par la gestion d’une méticuleuse violence d’un terrorisme financier à visée de coup d’Etat contre un gouvernement démocratiquement élu, profitant d’une faiblesse économique qu’ils ont eux-mêmes organisée avec l’appui de leurs amis politiques grecs des mandatures précédentes. Depuis Claude Juncker, président de la Commission européenne, a d’ailleurs affirmé que le choix démocratique ne s’appliquait pas aux traités européens !! Autrement dit tout ce qui ressemble de près ou de loin à une volonté de revoir l’orientation européenne et plus encore à une vision de gauche, ne doit absolument pas arriver au pouvoir et surtout ne doit pas essaimer (Espagne, Irlande, Portugal, France). Tous les moyens seront donc utilisés y compris les plus violents et les plus abjectes forfaitures, surtout sur des petits pays comme la Grèce (2% du PIB européen). La France ferait ce choix heureux ce serait bien évidemment une autre paire de manches avec ses 18% du PIB européen qui plus est dans un contexte ultralibéral affaibli par le Brexit.

Leurs moyens politiques

Les conservateurs de droite et les socio-démocrates ont donc deux points communs : une politique ultralibérale et la lutte impitoyable par tous les moyens contre les mouvements porteurs d’une idée européenne et nationale de solidarité et de partage des richesses, le second constituant la méthode pour poursuivre le premier. On a vu au plan européen ce que 27 pays peuvent faire contre un seul petit pays rebelle ayant fait un choix à gauche toute, alors qu’un grave danger menace le continent : la montée en puissance justement dans les pays du Nord et de l’Est des mouvements fascistes et nazis qui ne semble pas les inquiéter outre mesure. Appliqueraient-ils le vieil adage « plutôt Hitler que le Front Populaire » ?

L’analyse que je porte sur ce qu’il se passe en France illustre cette stratégie européenne : le PS solférinien et le parti Les Républicains-LR- ont une politique sociale et économique similaire, et de ce fait tous les deux ont un intérêt commun absolu à ne pas vouloir un mouvement anti libéral qui prenne de l’ampleur et arrive au pouvoir. C’est leur socle commun dur. Il faut donc disposer d’un troisième larron jouant le rôle de « l’idiot utile » depuis longtemps déjà mais avec acuité particulièrement forte dans ce contexte actuel de régression en tout genre. Le PS a le premier lancé la boite de pandore sur le tapis médiatique dès 1986 et la boite FN s’est ouverte et a prospéré grâce à des apprentis sorciers plus préoccupés par leur réélection aux dépens de la droite qui en a été, dans un premier temps, fortement handicapée, que par l’avenir sombre qu’ils venaient de programmer aux plans économique et social. La droite a alors répliqué en courant après les thèmes du FN pour tenter de sortir de la nasse où l’avait précipitée le PS : elle crut y avoir réussi en 2007, mais ce ne fut qu’un reflux avant le tsunami FN qui allait advenir. Les deux partis dits de gouvernement savent que la grande majorité des français rejette et rejettera la FN : il serait donc erroné de ramener leur stratégie qui a fait monter le FN, uniquement à une erreur d’apprentis sorciers. C’était et c’est une stratégie volontaire et consciente visant à fixer un électorat populaire sur le FN, évitant ainsi d’alimenter une gauche radicale qui a elle-même produit ses propres erreurs, mais qui est la seule en capacité politique, philosophique et sociale d’engendrer une vraie rupture avec ces politiques infernales de rigueur et d’austérité pérennes. En combinant à l’aide de leurs chiens de garde médiatique à la fois une diabolisation ad hominem de Mélenchon, une dédiabolisation personnalisée de Marine Le Pen, et, pour le PS, le chantage au vote utile à gauche devant le danger de ne pas être au second tour de la présidentielle (ou de tout autre élection), ces partis dits de gouvernement sont assurés à la fois de se maintenir alternativement au pouvoir et donc de poursuivre leur politique similaire voire identique au plan économique et social. Cependant si cette politique qui nourrit le FN  engendre une situation sociale intenable jusqu’à faire sauter les dernières réticences à voter pour le parti lepéniste, ce dernier verra les portes du pouvoir s’ouvrir à lui. Mais pour les soutiens de la finance et pour les financiers eux-mêmes l’essentiel aura été sauvé, à savoir le système capitaliste, car, l’Histoire l’a montré, les mouvements d’extrême droite s’habille pour un temps de générosité sociale pour berner le peuple puis une fois au pouvoir applique une politique pro-capitaliste. Encore une fois il vaut mieux « Hitler que le Front Populaire » pour employer une fois de plus ce slogan des années 30 en France déclamé par le patronat, la droite et l’extrême droite de l’époque. Une vraie stratégie à trois bandes orchestrée par la bande des trois,  PS, LR et FN !

Les électeurs sympathisants socialistes qui se sont réfugiés récemment dans une forte abstention (et les autres) pour punir le PS feraient bien d’y réfléchir à deux fois et de prendre enfin la bonne décision de voter et porter leurs voix dès les premiers tours d’élections sur le ou les candidats ou listes de candidats qui portent une politique antilibérale de partage des richesses et écologique dans l’intérêt général humain, seul moyen de débloquer la situation et d’éviter le pire vers lequel nous ont mené les apprentis sorciers.

Lors de la prochaine échéance décisive, à savoir la présidentielle de 2017, tous les déçus de cette politique ultralibérale portée alternativement par LR ou le PS, abstentionnistes ou pas, doivent alors avoir conscience qu’il faut voter massivement dès le 1er tour pour le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Le vrai vote déterminant c’est celui-là pour briser une fois pour toute cet enfermement diabolique dans le chantage au vote utile qui ne fait que pérenniser et amplifier au fil des ans les régressions de tous ordres.

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