Avec le recul tous les analystes sérieux en conviennent, et je l’avais déjà évoqué dans mes articles précédents. Si Bernie Sanders avait pu affronter Donald Trump il aurait gagné cette élection américaine.
Sanders, candidat indépendant mais associé à la primaire du Parti Démocrate, portant des valeurs proprement de gauche, se réclamant même « socialiste », ce qui aux USA correspond à l’extrême gauche version française voire à « l’enfer communiste », a soulevé un espoir extraordinaire aux USA pendant cette primaire, et notamment chez les jeunes et les déclassés. Face à lui, Hilary Clinton représentait en version française la « gôche » bobo, en réalité ce centre gauche/droit vomi et rejeté par une grande partie des américains pauvres, déclassés et jeunes qui estimaient que leur situation résultait de la politique « clintonienne » menée pendant 8 ans par Obama et une caste qui affichaient de bons sentiments mais qui méprisaient ces gens en pratiquant une politique favorable aux classes moyennes plus et supérieures, plus sociétale que sociale, caractérisée par un désintérêt profond pour les classes populaires.
La mécanique de l’appareil démocrate entièrement vouée à Hilary Clinton est allée jusqu’à tricher et dans la comptabilisation des résultats et dans l’organisation de débats où les questions étaient connues d’avance par la candidate.
Bernie Sanders a donc été battu et le duel final s’est donc produit entre Clinton et Trump le démagogue qui a tenu un discours d’extrême droite et en même temps à connotation sociale en disant ce que les américains pauvres voulaient entendre sans pour autant être d’accord avec les autres parties de son discours pendant que sa concurrente est restée figée dans un discours que l’électorat de Sanders ne pouvait pas entendre, ne pouvait plus entendre.
Le résultat on le connait : Trump a gagné cette élection par rejet de la politique de mépris social des « clintonniens » qui de fait présentait un aspect dichotomique avec l’ancienne tradition démocrate. Les déclassés dont grand nombre avaient soutenu Sanders ont voté massivement Trump et les jeunes qui avaient constitué le sel de la campagne de Sanders se sont massivement abstenus. Et ce résultat a giflé le monde entier car les sondages bidons et bidonnés prédisaient la victoire sans souci de Hilary Clinton. Même un mouvement aux USA soutient Mélenchon et ses partisans nous enjoignent de ne pas commettre la même erreur qu'eux.
Ce rappel doit mettre en garde en France tous ceux qui soit vont perdre leurs voix en persistant dans leur vote Hamon soit vont voter Macron pensant voter pour barrer la route à Le Pen.
Hamon semble hors course mais, marqué au fer rouge par le sigle PS, il est, quoiqu’il en dise, rapproché du « clintonnisme ». Quant à Macron c’est la représentation que dis-je la réincarnation française et européenne du « clintonnisme ».
Comme aux USA pour Clinton les médias vous font croire qu’il est le bon compromis social et le seul rempart contre Le Pen, notre Trump à nous, Fillon n’étant qu’une variante extrêmisée de cette triste scène.
Ici aussi les gens de gauche vraiment, les jeunes et les déclassés vomissent à la fois ce PS déchu qui les a trahis sans vergogne et ses déclinaisons similaires comme Macron ou plus extrême encore comme Fillon.
On peut, au vu de la configuration actuelle, si on veut poursuivre la comparaison, dire que Mélenchon c’est un peu notre Sanders à nous. Déjà on peut dire qu’heureusement il n’a pas cédé ni aux sirènes de la primaire de la BAP (quand on voit comment cela s’est passé avant, pendant et après) ni à celles de l’appel fallacieux et filou de se ranger derrière Hamon au lendemain de cette dramatique primaire. C’est la raison pour laquelle nous n’aurons pas l’excuse du filtre dévastateur et un peu voyou de la primaire qui a fait disparaitre Sanders. Le raisonnement est à ce stade le même qu’aux USA, sauf qu’il s’applique à la vraie élection et non à la primaire.
Le choix se fera avant tout entre Mélenchon d’une part et Fillon et Macron d’autre part, le premier proposant une vraie rupture vertueuse et une sortie par le haut pour une avenir en commun meilleur prenant en charge l’intérêt général humain, les deux autres ne proposant que la continuation en l’aggravant de la politique libérale qui continuera à détruire nos vies et à favoriser les délires lepénistes.
Car, en prenant exemple des USA, ne croyez pas les sondages vous disant que par exemple un Macron ou un Fillon gagnerait parce qu’ils sont face à Le Pen. Non, ces deux–là prévoient d’appliquer une politique anti sociale, une véritable guerre sociale, et si par malheur c’est l’un des deux qui se retrouvent face à Le Pen et bien, malgré toutes les horreurs et tares que porte la Madame et contrairement aux sondages bidonnés, elle a toutes les chances d’être élue de la même manière que Trump l’a été tant la colère est profonde, la rage étendue, le rejet des « clintonniens » profond.
Le seul qui peut à cet instant empêcher ce scénario catastrophe c’est Jean-Luc Mélenchon parce que son programme est un programme de libération sociale, institutionnelle et écologique qui rassemble bien au-delà de la gauche, ce qui lui permettra sans aucun doute de battre Le Pen au second tour, puisqu’il ne porte pas la tare « clintonienne ».
Reste une variante, celle de Le Pen absente du second tour.
Le choix gagnant reste le même : JL MELENCHON.
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