Si vous lisez attentivement mes articles depuis le début vous ne pouvez pas manquer de vous apercevoir que le cataclysme auquel on assiste aujourd’hui dans le paysage politique en général et à gauche en particulier était déjà analysé et annoncé.
Oui j’aurais préféré me tromper, hélas le fait même de la vivre rend la situation encore plus intolérable. Je rappelle donc en quelques phrases ce qu’il me semblait être la direction catastrophique qui s’annonçait.
Vendu aux citoyens comme un souffle régénérateur de la démocratie et de la vie citoyenne le système des primaires était donc bien un piège antidémocratique, ouvert à toutes les magouilles à la fois politiques et électorales. Ce n’est pas étonnant. En effet il était issu de et s’appuyait sur des structures totalement dépassées et surtout discréditées que sont les partis politiques traditionnels et a été calqué sur les modalités techniques propres à l’élection présidentielle elle-même dans le cadre de la Vème République, modalités elles-mêmes dépassées et discréditées. Si ces primaires devaient avoir un mérite c’est bien celui d’avoir montré leur inefficacité de légitimation, argument pourtant tant de fois asséné par LR et le PS, quand, appliquées à un monde politique et à ses caciques pourris jusqu’à la moelle, elles ne font que répliquer cette déchéance.
Voilà donc que ces primaires donnent à voir en quasi instantané le parjure et la forfaiture, qu’il s’agisse de Fillon ou de Valls et ses acolytes
J’avais également développé l’idée que, partant d’une situation où LR et PS aidés par les médias faisaient tout pour favoriser Le Pen tout en faisant dans le même temps également tout pour empêcher une solution à gauche, se mettait en place la préparation des esprits au vote utile c’est-à-dire le vote par défaut pour « lutter » contre Le Pen et donc d’exonérer de ces esprits le vote par conviction, essentiellement celui en faveur de Mélenchon.
J’avais également pointé, dès que Macron a créé « En Marche », la diversion qui consistait de la part de stratèges PS de l’ombre, à envoyer Macron au-delà des lignes afin d’asseoir une possibilité de capter à la fois un peu de droite d’une part et les caciques droitiers du PS d’autre part, avec en hypothèse une possibilité de victoire à la primaire PS d’un Hamon ou d’un Montebourg pour bloquer une éventuelle dynamique Mélenchon. Le but principal étant de se diriger vers une sorte de grande coalition sociale-démocrate et conservateurs de droite pour poursuivre la politique de Hollande en pire.
Et bien nous y sommes : Macron, du moins pour l’instant, réussit bien sa mission et Valls, grand traitre parjure devant l’Eternel, non seulement rejoint Macron mais en plus il offre ses services à Fillon (qui les accepte) dans le cadre d’une gouvernance législative. J’espère que ceux qui doutaient encore de mes propos et analyse sont aujourd’hui convaincus, sauf bien sût à être d’accord idéologiquement avec cela.
Le rôle de Hamon était donc, dans ce plan, de neutraliser Mélenchon. Si on devait résumer par un mot d’ordre c’était (et c’est encore) Tout Sauf Mélenchon. C’est dramatiquement ce vers quoi on se dirigeait selon les sondages qui, pendant en gros le mois et demi qui a suivi le résultat de la primaire PS, donnaient Hamon largement devant Mélenchon. Mais l’authenticité, le talent, la force de conviction et l’opiniâtreté de ce dernier constituèrent le grain de sable de la machine à poursuivre comme avant. Aujourd’hui une très forte dynamique en faveur de Mélenchon met en lumière le fait que les citoyens ne s’en laissent finalement pas compter par ces politiciens calculateurs qui sous les oripeaux du changement veulent surtout ne rien changer. Mélenchon est à 15% et Hamon seulement à 10%.
On se rappellera que l’argumentation de Hamon juste après la primaire visant à exiger le retrait de Mélenchon en sa faveur, était son avance dans les sondages et sa légitimité de la primaire. Mais quelle prétention et quelle condescendance manifestent Hamon et son acolyte Jadot la marionnette, quand ils continuent aujourd’hui à réclamer ce retrait en faveur du candidat PS alors qu’il est loin derrière Mélenchon dans les intentions de vote, qu’il est en train de dévisser complètement et que la légitimité supposée de la primaire n’est plus qu’un souvenir éthéré après le tsunami auquel nous venons d’assister.
Alors, pour paraphraser la chanson, « Etonnez-moi, Benoît » désiste-toi Benoît, l’intérêt du pays est plus important que le sauvetage au demeurant et au mieux hypothétique, du PS ou de ce qu’il en reste.
VOTEZ MELENCHON !