Comment se résoudre à cet échec politique ?
En blâmant un électeur sur trois ? En leur rappelant que le parti qu'ils viennent d'élire pour nous représenter en Europe a été fondé, entre autres, par un certain Pierre Bousquet, ancien Waffen-SS sous Hitler ? Déjà fait...
En blâmant ceux qui n'ont pas voulu exprimer leur voix, se pensant à l'abri des conséquences, pensant que la politique ne sert à rien ? Culpabiliser ne marche pas, il nous faut convaincre.
Et se convaincre que notre voix a un pouvoir, même quand on n'y croit plus. Se rappeler les victoires obtenues par la mobilisation populaire : fin de la monarchie absolue, déclaration des droits de l'homme, suffrage universel masculin, puis féminin, congés payés, semaine de 35h...
La devise liberté n'est plus, dans un état qui musèle la presse et menace l'opposition.
La devise égalité n'est plus, dans un état qui prône la préférence nationale.
La devise fraternité n'est plus, dans un état qui rejette les autres, les laissant mourir à ses frontières dans l'agonie.
En voulant sauver la France des prédateurs politico-financiers qui la maltraitent depuis des décennies, les Français ont précipité leur pays au bord d'un gouffre.
En pensant sanctionner une élite qui nous abuse depuis trop longtemps, ils en ont conforté une autre, encore plus extrême, encore plus dangereuse car encore plus prédatrice.
Une élite dont la parole a été largement diffusée sur les médias de masse, qui sont possédés par des milliardaires (Bernard Arnault : Les Échos, Le Parisien,... ; Xavier Niel : Le Monde, Huffpost,... ; Vincent Bolloré : Canal+, CNews, C8, Europe 1,... ; Patrick Drahi : BFM, RMC, Libération, ... ; Martin Bouygues : TF1, LCI,...).
Cette autre élite qui concentre les richesses et qui est prête à tout pour conserver ses privilèges et le capitalisme qui les entretient, quitte à passer au fascisme.
C'est ainsi qu'on se retrouve avec une opinion publique manipulée avec du prêt-à-penser par tous les grands médias dont le financement dépend d'actionnaires, pour que la classe moyenne se résigne à se disputer les miettes, en s'en prenant à ceux défavorisés, qu'on érige comme "des privilégiés" (chômeurs, RSA, migrants,...).
Pourtant les chiffres sont têtus, les milliardaires coûtent plus cher à l'État (crédit d'impôt compétitivité : 20 milliards, exonérations et réductions fiscales : 10 milliards, fraude fiscale : 80 milliards, ... = plus de 100 milliards par an) que tous les bénéficiaires des aides sociales (chômage : 33 milliards ; RSA : 11 milliards, immigration : 6 milliards = 50 milliards par an).
Rappelons-nous aussi que c'est l'universalisme qui fait la grandeur de la France, que le nationalisme n'est jamais la solution, qu'il mène systématiquement à la guerre.
Le repli sur soi, la haine de l'autre plutôt que l'amour de son prochain, est la pire des décisions.
Enfin, il est plus que temps de nous retrouver, de nous rassembler, ce soir, cette semaine, autant que nécessaire, pour redonner de la dignité à notre pays, en faisant front, ensemble, aux idées noires dans lesquelles notre pays sombre.
Que vous soyez insoumis, écologistes, socialistes, centristes, démocrates... Partagez cet appel autour de vous, ne sous-estimons pas notre pouvoir de faire autrement, ensemble.
Soyons le front populaire !