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Billet de blog 5 juin 2011

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L’explosion de colère kurde en France

La police française mène systématiquement des opérations musclées ces dernières années contre la communauté kurde, criminalisant leurs activités culturelles et politiques. Des perquisitions, arrestations politiques, écoutes téléphoniques, interdictions de voyage, signatures obligatoires et des emprisonnements en étroite coopérations avec la Turquie ont conduit finalement à une explosion de colère.

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La police française mène systématiquement des opérations musclées ces dernières années contre la communauté kurde, criminalisant leurs activités culturelles et politiques. Des perquisitions, arrestations politiques, écoutes téléphoniques, interdictions de voyage, signatures obligatoires et des emprisonnements en étroite coopérations avec la Turquie ont conduit finalement à une explosion de colère.

Deux associations culturelles kurdes ont été perquisitionnées samedi 4 juin par la police antiterroriste pour des raisons inconnues. D’après les témoins, la police a fait une descente vers 11.30 dans l’association kurde à Evry, tentant d’arrêter les personnes qui étaient en train de faire le nettoyage. Un groupe de kurdes, habitant de banlieue, se sont rassemblé devant le bâtiment de l’association pour dénoncer la perquisition, mais la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques, blessant six personnes. Deux autres personnes ont été arrêtées. Pour la plupart des médias français, « les kurdes ont caillassés les policiers ».

IRRUPTION AVEC DES ARMES AUTOMATIQUES

A Villiers-le-Bel, la police a fait irruption au siège de l’association kurde avec des armes automatiques, selon des témoins. Quatre personnes, dont Nedim Seven, un politicien connu dans la diaspora kurde, ont été arrêtées et menottées, en présence des femmes et des enfants. Ils ont tous été enfermées à l’intérieure de l’association et l’attaque a commencé. Les policiers ont fait usage massivement de gaz lacrymogènes, de matraques et de balles en caoutchouc, blessant plusieurs manifestants. L’un d’entre eux a été touché à la tête par une balle en caoutchouc. D’autres personnes ont été arrêtées au cours de violents affrontements, dont le nombre n’a pas été communiquée.

69 ARRESTATIONS DEPUIS DÉBUT 2010

Depuis 2006, envions 160 kurdes, dont 51 en 2010 et 18 depuis janviers, ont été arrêtés pour des motifs politiques, sous prétexte de lutter contre le financement du terrorisme. Aujourd’hui, neuf d’entre eux sont toujours en prison.

Sept kurdes avaient été arrêtés les 12 et 13 avril derniers en France, dont trois à Paris, deux à Marseille et deux à Bordeaux, par la police antiterroriste qui avait procédé des perquisitions à leurs domiciles. Ces arrestations, considérées comme un cadeau à la Turquie, étaient intervenues au moment où le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’était rendu à Strasbourg pour une visite de deux jours, les 12 et 13 avril, assistant à la session plénière de Printemps 2011 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (A.P.C.E.).

LA COMPLICITÉ DE LA FRANCE AVEC LA TURQUIE

Les aveux de l’ancien Ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner explique clairement les motifs de ces opérations spectaculaires. « Dans le domaine de la sécurité enfin. Nous évoquerons notre travail en commun pour la lutte contre le terrorisme et, en particulier, notre coopération avec la Turquie dans son combat contre le PKK qui figure sur les listes des organisations terroristes de l'Union européenne. Nous rappellerons les décisions prises par notre pays pour démanteler les ramifications de cette organisation sur notre territoire » avait-il déclaré avant la visite officielle du Premier ministre de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, du 6 au 7 avril 2010. Cette déclaration faisait suite à des opérations menées les 4 et 9 mars 2010 à Paris et à Bruxelles au cours desquelles dix-sept kurdes avaient été arrêtés. En février 2010, au moins 30 personnes avaient été arrêtées dans les villes de Marseille, Montpelliers, Draguignan et de Grenoble.

La collaboration entre la France et la Turquie « pour la lutte contre le terrorisme et, en particulier contre le PKK », Parti des travailleurs du Kurdistan, avaient été évoquée. « Nous sommes dans le même camp » avait déclaré le ministre français.

La coopération étroite entre la France et la Turquie se solde souvent par le sacrifice des kurdes pour des intérêts politiques et économiques. Ces deux pays avaient augmenté de 50%, à 15 milliards d'euros, le volume des échanges commerciaux d'ici 2012.

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