Les kurdes ont mis la main sur toutes les institutions du régime syrien dans la ville de Kobani, au Kurdistan Occidental.
Alors que les combats entre le régime d’Assad et les groupes armées soutenus par l’Occident s’intensifient, les kurdes syriens ont pris le contrôle de la ville de Kobani, a-t-on appris auprès des comites de défense, créés après la révolte lancée la mi-mars 2011, pour la protection du peuple kurde.

Le chef du principal parti kurde PYD, Salih Mohammad Muslim, a confirmé cette information, affirmant que le peuple kurde veut se gouverner dans la région. « Il s’agit d’une mesure empêcher la propagation des violences dans la région kurde » a-t-il affirmé à l’agence de presse kurde Firat et à l’ActuKurde.
Le 3 juillet, les membres de l’opposition syrienne avaient enlevé un jeune kurde connu sous le nom de Chekdar dans la ville d’Afrin et décapité son corps sauvagement après avoir torturé. Le comité de défense du peuple kurde avait aussitôt lancé une poursuite pour retrouver les assassins, tuant trois d’entre eux. Le principal mouvement kurde syrien avait lancé un avertissement à l'Armée syrienne libre (ASL), en cas d’ingérence dans le Kurdistan syrien.

Le contrôle des plusieurs institutions étatiques dans la ville d’Afrin sont également sous contrôle des kurdes, a dit le chef du PYD, soulignant que la main mise du peuple sur les institutions s’est déroulée de façon pacifique et qu’aucun acte de violence n’a été déclaré.
« Le peuple se gouverne » a affirmé le chef du PYD, avant d’ajouter que le peuple kurde a le droit de se défendre face aux combats qui s’intensifient pour but de s’emparer du pouvoir en Syrie. Ce sont des combats qui se déroulent entre le régime Assad et l’ASL, formée et financée par des services secrets.
Les kurdes peuvent s’emparer du Kurdistan Occidental, la région kurde en Syrie, a-t-on appris de source kurde.

Sous la menace directe du régime syrien et la Turquie, et face au silence, la complicité et les manipulations de l’Occident, les kurdes ont poursuivi à construire leur autonomie démocratique, en ouvrant à l’initiative du PYD des écoles de langue, interdits jusqu'à la révolte, créant des communes, des conseils du peuple et des comités de légitime défense pour protéger la population kurde, estimée entre 2 et 3 millions, soit 15 % de la population du pays.

Des comités de défense du peuple sont indispensables et un droit légitime face à cette situation qui pourrait dégénérer en une guerre régionale, selon le mouvement kurde. Beaucoup de membres de ces comités sont femmes.
Malgré les tentatives de déstabilisation et de division visant le Kurdistan syrien pour renforcer le Conseil National Syrien (CNS), Le Conseil du Peuple qui regroupe plusieurs partis kurde dont le PYD, le plus influant, et le Congrès national kurde (CNK), deuxième formation au Kurdistan syrien, ont décidé d’unir leur force au sein d'un seul et même bloc après des discussions menées au Kurdistan irakien entre le 9 et 10 juillet. L’accort a été signé en présence de président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.

Le PYD a été le seul parti kurde refusant de prendre place au sein du CNS dès le début de la révolte lancée mi-mars 2011, déclarant que le but de trio répressif Qatar-Turquie-Arabie Saoudite n’était pas de construire la démocratie, mais de faire obstacle devant les réalisations du peuple kurde.
Blog du Maxime Azadi avec ActuKurde