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Billet de blog 24 avril 2012

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Quelle politique française avec la Turquie après le 6 mai ?

Quel avenir attend les relations franco-turques après le 6 mai, si le candidat socialiste François Hollande gagne ? « On ne peut pas dialoguer avec un pays qui ne respecte pas les minorités » affirme François Pupponi, le maire de Sarcelles.

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Quel avenir attend les relations franco-turques après le 6 mai, si le candidat socialiste François Hollande gagne ? « On ne peut pas dialoguer avec un pays qui ne respecte pas les minorités » affirme François Pupponi, le maire de Sarcelles.

Selon les sondages, François Hollande est le favori du 2eme tour avec près de 10 points devant Sarkozy. La grande absente de la campagne présidentielle avant le premier tour a été la politique étrangère des candidats, malgré le printemps arabe, la crise syrienne, la monté des tentions entre l’Iran et l’Israël et la répression en Turquie. Cependant, la forte pression de la gauche radicale représente une chance à jamais pour une nouvelle politique française tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Deux pays complices
Si Sarkozy s’oppose ouvertement à l’entrée de la Turquie à l’union européenne, les relations économiques, policières et politiques entre les deux pays ne sont pas dégradées. Au contraire, on observe une politique extérieure commune au Moyen-Orient, notamment contre la Syrie et l’Iran. Quant au problème kurde, les deux pays n’ont pas hésité à conclure un accord en octobre 2011 dans le domaine de la sécurité sous prétexte de lutter contre le « terrorisme ». Il s’agit d’un accord qui devait permettre aux forces de sécurité turques et françaises de mener une lutte commune sur le terrain, selon le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant.
Depuis 2007, près de 200 kurdes ont été arrêtés pour des motifs politiques et une association culturelle kurde à Paris a été fermée en novembre 2011. Le gouvernement français n’a eu aucune réaction publique face à la répression anti-kurde, malgré la mort de 34 civils dans les bombardements du décembre 2011 contre un village dans la province de Sirnak et les arrestations massives visant le principal parti kurde dont des maires, des députés et des journalistes.
 
Quelle politique pour les kurdes
Quelle politique optera Hollande concernant la Turquie et les kurdes? « Aucune condition majeure n'est réunie, et donc, dans le prochain quinquennat, il n'y aura pas d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne», avait-il dit le 11 avril, sur le plateau de Des paroles et des actes sur France 2.
Si «le changement est en marche » comme le dit Hollande après le premier tour, alors peut-on aussi espérer une autre politique avec la Turquie, basée sur les principes et les valeurs humaines, non sur les intérêts économiques et politiques ?

Pupponi : nous soutenons le combat des kurdes
« On ne peut pas accepter que ce pays entre dans l’union européenne, quand on voit qu’il ne respecte pas ses minorités » affirme à l’ActuKurde François Pupponi, le maire de Sarcelles. 
« C’est une question de principe » ajoute-il, soulignant : « Nous, en France, on a toujours été pour la reconnaissance du combat des kurdes et la reconnaissance du génocide arménien. »
Sans remplir ces deux conditions, « la Turquie ne peut pas vouloir entrer dans l’Union européenne (…) et continuer en même temps à massacrer les kurdes ou à nier le génocide arménien » affirme le maire PS. « On a des conditions préalables pour que la Turquie puisse entrer un jour, si elle le souhaite, dans l’union européenne. En tout cas, on ne peut pas dialoguer avec un pays qui ne respecte pas les minorités comme elle le fait aujourd’hui.» 
« Pour moi, la condition obligatoire, ce qu’on respecte démocratiquement les kurdes dans ce pays » poursuit-il.
Affirmant que « les revendications des kurdes sont légitimes », il affirme: « On connait le peuple kurde, on connait sa revendication en termes de reconnaissance et de protection de la langue, on connait ses revendications institutionnelles.  Nous, on soutient ce combat car il est juste. »
Il rappelle l’emprisonnement des députés kurdes et affirme que c’est « inimaginable » et « insupportable ». Près de 7 000 membres actifs du parti kurde BDP sont aujourd’hui en prison dans le cadre d'une campagne de répression, lancée en avril 2009, quelques semaines après le succès historique du parti kurde lors des élections municipales, sans compter des milliers d’autres qui ont été arrêtés sous prétexte lutter contre le « terrorisme ». Chaque semaine, des dizaines de personnes s’ajoutent à cette liste. Plus de 12.600 arrestations politiques et 3.252 cas de torture et de mauvais traitement ont été recensés au cours de l’année 2011, selon le dernier rapport de l’Association des droits de l’Homme (IHD), intitulé « l’institutionnalisation de l’État policier ».
Des principes in-transigeables ?
Hollande peut-il oublier ces problèmes, comme les gouvernements précédents, au profit des intérêts économique avec la Turquie ? La réponse de Pupponi : « Hollande a une position très ferme sur le génocide arménien. Il y a des principes sur lesquelles on ne peut transiger. Le respect des droits de l’homme et le respect de la mémoire ne peuvent pas être balayés devant le principe économique et les intérêts économiques. »
La gauche sera unie pour battre Sarkozy
Enfin selon lui, la gauche sera unie au 2eme tour pour battre Sarkozy : « il n’y aura pas de débat là. On est trop conscience en France qu’on ne peut pas reprendre 5 ans Sarkozy. Il n’y aura pas de problème pour une union entre les deux tours (…) Si l’avenir de pays est en jeu, on peut dépasser les critiques. »

Blog de Maxime Azadi avec ActuKurde

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