Les "djihadistes" de l'Etat islamique (EI) qui ont lancé début juillet une nouvelle vague d'attaques contre la région de Kobani, au Kurdistan syrien, ont subit de lourdes défaites face aux combattants kurdes. Les djihadistes de l'EI comptaient prier à la mosquée de Kobani à la fin du Ramadan, le 28 juillet.
Un commandant du front occidental des Unités du défense du peuple (YPG), armée kurde constituée de femmes et d'homme, a déclaré avoir éliminer les forces d'assaut de l'Etat Islamique, une organisation connue pour ses crimes massifs contre l'humanité et crimes de guerre avec le soutien des pays étrangers.
Début juillet, des milliers de membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont lancé des attaques sans précédentes par trois axes contre la région de Kobani, le plus petit des trois cantons du Kurdistan syrien. Utilisant des armes lourdes dont des obus, chars et missiles thermiques américains, transportés depuis l’Irak, ils voulaient prendre la région de Kobani pour ensuite avancer sur la région de Djazira, riche en pétrole, selon les Kurdes.
RAPPORT: LA TURQUIE OFFRENT UNE BASE LOGISTIQUE
Les djihadistes auraient notamment utilisé les frontières de la Turquie pour lancer des attaques leurs attaques. L'Association des droits de l'humain en Turquie (IHD) a dénoncé le 25 juillet dans un rapport préliminaire le soutien des autorités turques aux groupes djihadistes. Le rapport affirme que ces groupes utilisent la Turquie comme une base logistique, faisant référence au camp de réfugiés Karkamis, dans la province d'Antep, sur la frontière avec la Syrie. "Ils lancent des attaques contre le canton de Kobani depuis la Turquie via ce camp" a dit l'association, soulignant que les mouvements des djihadistes dans cette zone sont visibles à l'œil nu.
Au lieu d'intervenir contre ces djihadistes qui bénéficient également des soins médicaux en Turquie, les forces de l'ordre ont attaqué les manifestants kurdes qui avaient dressé des tentes dans le village de Ziyaret, dans la province d'Urfa, sur la frontière avec Kobani, pour soutenir leurs frères et sœurs. Le 21 juillet, toutes les tentes ont été brulées par des soldats turcs, lors de cette intervention violente, mais de nouvelles tentes ont été dressées.
OFFENSIVE KURDE
Après le début du lancement des attaques par l'EIIL, les Kurdes ont déclaré la mobilisation générale. Des centaines des jeunes kurdes ont afflué de Turquie et d'Europe pour combattre les "djihadistes", suite à l'appel du leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan et son organisation PKK. Même les mères kurdes, la plupart âgées de plus de 40 ans, ont formé un bataillon pour défendre pour défendre leur terre et les acquits de la révolution kurde, lancée en juillet 2012. Parmi les personnes qui ont rejoint les rangs des YPG figurent de nombreux jeunes arabes.
Une fois les attaques ont été brisées après trois semaines de combats intensifs, les YPG ont lancé le 22 juillet des opérations d'envergure pour éliminer les forces d'assaut de l'EIIL afin de les empêcher de se réorganiser. En une nuit, du village Jal Agha, 45 km de à l'ouest de Kobani, aux bords de la fleuve Euphrate, de nombreuses bases djihadistes ont été visées par des combattants kurdes. Le village a été libéré. Les djihadistes de l'EIIL ont du reculer sur tous les fronts.
L'EIIL SUBIT DE LOURDES DEFAITES
Ces mêmes djihadistes avaient pris le contrôle de plusieurs régions en Irak en une semaine à partir du 9 juin, alors que les kurdes résistent farouchement aux attaques de l'EIIL depuis plus d'un an et demi. Cette dernière vague d'attaque est intervenue au deuxième anniversaire de la révolution kurde. Selon des responsables kurdes, les djihadistes comptaient prendre la ville de Kobani avant la fin du mois de Ramadan.
Des sources proches des YPG affirment qu'au moins 1.519 membres de l'EIIL ont été tuées depuis 18 juillet 2013, soit au cours d'un an. 161 combattants et combattantes kurdes ont perdu la vie durant la même période.
Pendant que les djhiadistes attaquaient les Kurdes avec des armes lourdes, enlevaient des civils et commettaient des crimes de guerre, la communauté internationale gardait le silence comme toujours, un silence qui considéré comme "complicité".
Les kurdes se préparent à de nouvelles attaques dans d'autres régions mais ils disent être déterminés contre toute attaque.
Blog de Maxime Azadi avec ActuKurde.fr