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Billet de blog 8 octobre 2015

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Putain de guerre

Après les bombardements sur Daech en Irak, la France est depuis le 27 septembre 2015 en guerre contre Daech en Syrie. Employant les mêmes recettes que les Etats-Unis sans rejoindre sa coalition, elle s'en va bombarder la Syrie, un Etat souverain membre des Nations Unies qui n'est pas en conflit avec la France. Ce qui n'empêche pas le chef de l'Etat de faire passer ces bombardements pour de la légitime défense.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après les bombardements sur Daech en Irak, la France est depuis le 27 septembre 2015 en guerre contre Daech en Syrie. Employant les mêmes recettes que les Etats-Unis sans rejoindre sa coalition, elle s'en va bombarder la Syrie, un Etat souverain membre des Nations Unies qui n'est pas en conflit avec la France. Ce qui n'empêche pas le chef de l'Etat de faire passer ces bombardements pour de la légitime défense.

Hollande est capable de vendre des armes au printemps à plusieurs tyrans, et de lutter en fin d'été contre le terrorisme. On pourrait lui remettre l'oscar du meilleur acteur. Il accomplit le rôle du pompier et du pyromane avec la même aisance et se montre ainsi, plus fidèle aux vendeurs d'armes qu'à ses électeurs. S'interrogeant si la fin justifie les moyens lorsque par exemple, quelques ouvriers menacés de licenciement cassent du matériel dans une préfecture, les journaleux et experts-médiatiques-et-étatiques semblent moins tiraillés par ce type de questions lorsque se déclenche une guerre. Quand les dirigeants décident de bombarder un pays, ils se montrent prudents et polies et ne se posent plus de question de morale, car dans ce cas là, tout va de soi ; la fameuse question de « la fin justifie-t-elle les moyens ? » qui aurait eu toute sa place ici, reste au placard. Il semble admis que tous les coups soient permis contre le terrorisme, quitte à confondre le remède du poison, et à alimenter le feu de la guerre terroriste. L'issue de cette guerre, vue la tournure dont prennent les choses, se trouverait non pas dans le droit international mais dans la raison du plus fort.1

Dans la vie, on aurait certainement du mal a faire confiance à un médecin corrompu qui après nous avoir rendu malade, se tournerait vers nous pour nous refourguer un remède, sans que celui-ci ne soit approuvé par les scientifiques, ni qu'il ait fait ses preuves par le passé. Nous sommes dans le même cas de figure. Il en est ainsi aujourd'hui. Sans tenir compte de l'ONU, sans tenir compte des résistances locales face aux tyrans de toutes sortes et sans vraiment chercher d'autres solutions, la France fait le choix de retenir l'option guerrière et de s'engager dans une voie qui la dépasse.2

La guerre contre le terrorisme fait (presque) l'unanimité.

Si la guerre contre le terrorisme fait presque l'unanimité au sein des différents Etats c'est qu'elle semble mettre de côté la responsabilité politique de ces mêmes Etats. La critique proclamée du terrorisme a un référent vague ; ce qui favorise les chances d'unanimité et de malentendus lors des négociations entre puissants. Cette critique du terrorisme désigne forcément des groupes qui agissent en dehors des institutions, ce qui est très commode pour l'Etat. Lutter contre le terrorisme revient à renforcer le pouvoir d'Etat.3 Les terroristes, selon les puissants, ce sont les ennemis de l'Etat ; pas sûr qu'ils pensent aux mêmes ennemis...Dès lors, un renforcement de l'Etat et de nouvelles escalades impériales dans les pays du sud seraient forcément le remède neutre face au terrorisme, et non pas un terrorisme d'Etat qui devrait également être condamné. Pourtant, avec une telle politique étrangère où les bombardiers tournent à plein régime, on n'est en rien prémuni du terrorisme qui ne se cantonne pas à la périphérie du pouvoir. Comme le rappelait Daniel Bensaïd, « au palmarès macabre du nombre de victimes, le terrorisme d'Etat l'emporte de loin sur le terrorisme religieux ou mafieux, le terrorisme politique ou pathologique venant loin derrière. »4 Malgré tout, celui-ci n'est pas envisagé comme tel, bien qu'il soit un des plus importants.

La guerre contre le terrorisme est la rhétorique moderne pour justifier l'usage de tout un armada militaire et technologique en dehors de tout cadre législatif. Cette rhétorique cautionne et dépolitise une intervention étrangère qui se soustrait totalement du droit international et de la politique : ces derniers se retrouvent dissous de force dans l'éthique.5 Elle banalise la guerre. L'Ethique des puissants est armée jusqu'au dent. Sous les mêmes oripaux que ceux d'hier, c'est au nom de critères Humanitaires que les bombes pleuvent et vont pleuvoir. Ces abus de langage viennent brouiller les pistes, faisant presque passer l'assaut lancé par les Etats les plus militarisés de la planète pour un engagement en faveur de la paix et des droits de l'Homme.

Lutte contre le terrorisme, à la sauce turc.

Officiellement en guerre contre Daesh, c'est surtout les kurdes que l'Etat Turc bombarde.6 Dans le Kurdistan Syrien, ils luttent pourtant à la fois contre Daech et Bachar El-Assad et font preuve d'une auto-organisation intéressante7, combattant avec détermination pour l'autonomie du Rojava. Ils font face aux agressions des forces militaires soutenues par l'Arabie Sahoudite, le Qatar...et la Turquie8.

Depuis le 24 juillet, l'aviation militaire turque survole le Rojava (le Kurdistan syrien) et s'en prend aux forces combattantes Kurdes, bombardant également jour et nuit les villages kurdes de la montagne de Qandil. Le 1er aout, ce sont 5 civils, dont une femme enceinte que l'aviation assassine dans le village de Zergêle. Dix autres personnes furent gravement blessées. Plusieurs villes kurdes comme Cizre, Yuksekova, Hakkari, Sirnak, Varto sont coupées du monde et assiégées par l'armée turque qui impose des couvre-feu. En juillet et en aout, « il y a eu 6000 arrestations, et plus de 20 000 déportations. Des dizaines de jeunes Kurdes (dont un nouveau-né et plusieurs enfants) ont été assassinés par les forces de l'Etat. »9

A l'intérieur du pays, les rafles policières « anti-terroristes » se poursuivent. Elles ratissent large, « visant les militant-e-s de la cause kurde et les organisations socialistes de Turquie ». Sur les 1500 arrestations, on compte qu'une vingtaine seulement de sympathisants de Daesh.10 Ce sont surtout les régions kurdophones qui paient le prix de la politique d'Erdogan. « Ces derniers jours et particulièrement dans la nuit du 8 au 9 septembre, une nouvelle phase a été atteinte dans la fuite en avant du régime d'Erdogan. Les attaques contre les Kurdes et le HDP, principale force d'opposition politique regroupant le mouvement de la libération kurde, les mouvements marxistes et des démocrates, ont été très violentes et nombreuses. »11 Le HDP était d'ailleurs le seul parti d'opposition à s'opposer au vote du parlement turc qui a garanti il y a peu « l'autorisation » pour l'armée turque d'agir au delà de ses frontières contre les troupes Kurdes du PKK en Irak et du PYD dans le Rojava.

Ce climat de suspicion et de violences policières pour ceux qui gravitent autour du HDP plonge également une partie de la population dans la peur. A tout moment elle risque de subir l'arbitraire et la violence des forces de l'ordre et de finir en prison, où là aussi, le climat se dégrade. Nime Tullah Yürek, président de l'association des prisonniers précise que « depuis les élections législatives du 7 juin, des pressions sont excercées sur les prisonniers. Ils n'ont plus le droit de lire la presse et ceux qui sont malades ne sont plus transférés dans des centres de soins ou des hôpitaux. »12

Lutter contre le terrorisme, disent-ils.

Il est important de rappeler que le groupe l'Etat Islamique s'est crée dans un contexte particulier, celui de l'occupation militaire de l'Irak par l'armée américaine13. Cette guerre assymétrique menée par les Etats-Unis n'a même pas réussie à stabiliser la situation. Elle a envenimé les choses. Contraiement à ce qui était prévu, la guerre n'a pas mis un terme à la barbarie, c'est pire : elle a accouché du terrorisme. Des milliers d'Irakiens ont été sacrifiés sur l'autel de la guerre...comme ça pour rien.

On a tort de faire confiance aux Etats qui cherchent des moyens toujours plus militaristes et liberticides pour lutter contre le terrorisme. Si l'on souhaite lutter contre le terrorisme, il faudrait prendre les choses dans le bon sens en arrêtant d'y participer. L'Etat français par exemple, devrait renoncer à la Françafrique, renoncer à jouer les gendarmes du monde, à vendre des armes, des techniques militaires, du matériel de surveillance... renoncer à tous les bombardements qui n'épargnent jamais la population et qui jusqu'à maintenant, n'ont pas fait leur preuve.14

Alors où l'Etat turc emprisonne et massacre ses opposants sous couvert d'anti-terrorisme, il serait de bonne augure, si l'on souhaite faire quelque chose dans le sens de la paix et du respect des droits de l'Homme, de le critiquer, et non de le soutenir comme l'a fait Laurent Fabius ( le 20 juillet, sur le site du ministère des affaires étrangères) et comme l'a réaffirmé François Hollande [déterminé à «lutter contre toutes les formes de terrorisme et renforcer la coopération entre la France et la Turquie ( Hollande, le 27 juillet, sur le site de l'Elysée)]. Il conviendrait aussi de remettre en cause les accords de coopération policière franco-turque signés à Ankara le 7 octobre 2011 par les ministres de l'intérieur des deux gouvernements d'alors, Claude Guéant et Idris Naim Sahin ; à ce jour, non dénoncés par le gouvernement dit socialiste actuel.15

Pour lutter contre le terrorisme il faudrait pour commencer, donner l'exemple, en arrêtant d'y participer.

Pour conclure, il n'est par normale que l'Etat français détourne toujours plus d'argent public ( estimé à 10 milliards selon le collectif Non aux missiles M 51) pour renforcer son programme de modernisation dont le M 51 fait partie, violant au passage l'article I et VI du Traité de Non-Prolifération (TNP) ratifié par la France en 1992, qui lui commandent de désarmer son arsenal nucléaire, et non de le développer. La course au armement n'est pas à espérer mais à craindre : elle n'augure rien de bon. Cette politique militariste nous mène dans le mur car en effet, on ne combat pas le terrorisme avec des bombardiers.

La rhétorique de la guerre contre le terrorisme est dangeureuse. Certains appelés terroristes ne le sont pas. D'autres le sont, mais ils sont loins d'être les seuls. Ce discours sur les guerres modernes empêche aussi de peser la responsabilité des Etats et des sociétés militaires privées sur les violences dans le monde. Si la folie meurtrière de Daech doit être combattue, on doit également dénoncer la barbarie moderne – et son discours manichéen allant avec - orchestrée depuis les Etats, et même depuis des Etats dits démocratiques et ayant placé le changement au cœur de leur programme.

Laissons Chomsky conclure :« On ne combat pas le terrorisme avec des armes. On le prive de ce qui le nourrit : la misère, l’injustice, l’arrogance des puissants.»16

1 Premier point, la légitime défense d'un pays ne se décrète pas le président. Elle se mesure au regard du droit international et de la charte de l'ONU. En dehors de ce cadre, l'Etat est libre d'agir comme bon lui semble. Il peut s'autoriser tous les droits en termes de guerre et de traitement des prisonniers. Les prisonniers politiques de Guantanamo par exemple, une fois détenus, ne sont plus « ni des combattants capturés ni des civils déplacés ; ils échappent à tout statut juridique établi par les conventions de Genève et peuvent être traités comme de vulgaires poulets. Ce sont des êtres incertains, sans statut, sans droits, des « non-prisonniers » déterritorialisés, détenus sur une base de nulle part, ne relevant ni du droit national ni du droit international. » Daniel Bensaïd, « Le nouveau discours de la guerre, 2006.

2Lorsqu'on parle de guerre, l'engagement pour une courte durée et contre un ennemi bien précis est une fiction : « Il ne peut plus y avoir de conflits localisés, de duels circonscrits, de systèmes bélligérants fermés ; celui qui entre en guerre ne peut plus prévoir contre qui et avec qui il l'achèvera ; il s'engage dans une aventure incalculable, contre des forces indéterminées, pour un temps indéfini » Paul Valéry, Variété III, IV, et V, Paris, Gallimard, Folio, 2002, p. 371.

3 Ce renforcement se traduit par de nombreuses violations de libertés dans les Etats occdentaux : « échange de données personnelles, liste d'individus suspect et d'organisations clandestines, etc. » De plus, ce renforcement de l'Etat au nom de l'anti-terrorisme sert de paravent à l'usage de « la détention sans jugement et de la torture, de Guantánamo à Abou Ghraib jusqu'en Pologne. » Didier Bigo, « Répression globale. » , mai 2015.

4 Daniel Bensaïd, « Le nouveau discours de la guerre, 2006.

5 « L'us et l'abus du terme terrorisme jouent un rôle clef dans le nouveau discours de la guerre. La rhétorique antitérroriste s'est développée dans les cercles militaires étasuniens dès le début des années quatre-vingt-dix. Il s'agissait de désigner un ennemi absolu incarnation du mal absolu, dépourvu de tout mobile rationnel, national ou idéologique, une sorte d'agent erratique du mal pour le mal. Il s'agissait d'une entreprise délibérée de dépolitisation du conflit. Dans la mesure où il ne s'attaque pas à un système politique particulier, mais à la Loi en tant que telle, le terroriste devient un simple criminel dont le comportement échappe à toute détermination sociale et historique. Il appartient à un monde manichéen où il affronte les « combattants de la liberté. » Daniel Bensaïd, « Le nouveau discours de la guerre », 2006.

6 Officiellement en guerre contre le terrorisme, Poutine est accusé de bombarder également l'opposition populaire à la dictature syrienne qu'il soutient d'ailleurs ouvertement. Le ministère de la Défense russe a diffusé le 30 septembre des images de guerre sous le titre : « Frappes aériennes sur une base du groupe terroriste Daech ». Mais, selon une analyse topographique réalisée par une équipe de blogueurs russes, et reprise par The New York Times, les attaques auraient eu lieu dans une partie de la Syrie contrôlée par des groupes opposants au dirigeant actuel Bachar El-Assad, grand allié de la Russie. Selon les blogueurs, les bombes russes ont été lâchées près de Latamneh, dans la province de Hama, loin des positions de l'organisation terroriste Etat Islamique. »

http://www.courrierinternational.com/video/bombardements-ou-la-russie-t-elle-frappe-en-syrie

7 « Depuis l’été 2012, pendant que l’obscurantisme gagnait la rébellion syrienne, un processus révolutionnaire s’y est développé, avec une réelle participation populaire. Il se joue à la fois la défense des droits nationaux des Kurdes, mais aussi une tentative de gestion collectivisée de certaines ressources (…) Le peuple kurde réagit aux oppressions depuis des temps anciens. Bien que souvent défaites, les rebellions qu’il a menées l’ont marqué profondément, renforçant sa cohésion et son sentiment d’appartenance culturelle. Un exemple de cette cohésion culturelle est le nouvel an kurde : bien que réprimé dans nombre de pays, la communauté kurde l’a toujours fêté, et ce sans discontinuité, cette célébration donnant lieu à d’importants rassemblements, parfois dans des lieux tenus secrets. Dans la société kurde, le droit des femmes occupe une place importante. La politique féministe du PYD n’explique pas seule que 40% des rangs des YPG soient occupés par les femmes des YPJ. On trouve aussi des femmes combattantes parmi les Peshmergas, plutôt conservateurs, et ce dans des régions plutôt connues pour les atteintes aux droits des femmes. Il y a en effet un véritable droit accordé aux femmes dans les traditions kurdes, par la promotion des mariages d’amour notamment. Au sein des familles kurdes, les femmes ont leur mot à dire (comme cela est facilement observable dans des reportages). Bien qu’indissociables d’un programme politique, ces facteurs culturels expliquent en partie la force dont font preuve les hommes et femmes kurdes. » Raphaël Lebrujah, « Sur la situation révolutionnaire du Rojava (Kurdistan Syrien), 14 décembre 2014.

8 En novembre 2014, sur le site du Huffington Post, l’Institut d’étude des droits humains de l’université Columbia à New York, proche du département d’État américain, publiait un rapport recensant les indices de connivence  : livraison d’équipements militaires et logistiques par des militaires turcs à l’état islamique, transports de pétrole entre les zones contrôlées par Daech et la Turquie via des pipelines illé- gaux, libre circulation de djihadistes entre la Turquie et la Syrie, soins prodigués dans des hôpitaux turcs aux combattants blessés sous de fausses identités, etc. Un membre 6 du bureau politique de l’AKP, Selim Yamur, avait même ouvertement publié ce commentaire sur son Facebook  : « Dieu merci, l’État islamique existe… Puissiez-vous n’être jamais à court de munitions. »

9 Aydin Uraz, « Turquie : l'AKP mobilise la cruauté raciste - « Erdogan n'a pas hésité à ouvrir les portes des ténèbres », 14 septembre 2015. Europe-solidaire

10 Pour l'anecdote pas si anecdotique que cela, il faut savoir « qu'après les attentas terroristes contre Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier, le gouvernement turc a interdit aux journaux de publier les dessins des caricaturistes assassinés. Les journalistes du Cumhuriyet, qui ont passé outre cette interdiction, ont reçu des menaces de mort. Pire, la municipalité AKP (le parti d'Erdogan) de la ville de Tatyan, dans l'est de la Turquie, a apposé une affiche de soutien aux frères Kouachi ! »Pierre Granet, « Erdogan, président de la Turquie, complice de Daesh... solidarité populaire internationale avec le peuple Kurde », 8 aout 2015.Europe-solidaire.

11Aydin Uraz, « Turquie : l'AKP mobilise la cruauté raciste - « Erdogan n'a pas hésité à ouvrir les portes des ténèbres », 14 septembre 2015.

12 Pierre Barbancey, « Les Kurdes de Turquie sous la foudre d'Erdogan », L'Humanité, 27 août 2015.

13«Il est notoire et répété dans la plupart des écrits que la formulation initiale du futur « Etat Islamique » (Daech) était « le groupe d'unification et de combat ». Il a été fondé par le jordanien Abou Moussab al-Zarkaoui (Ahmad Fadhel al-Khalaïla) en 2004, après l'invasion américaine de l'Irak, lorsqu'un grand nombre de jihadistes ont afflué pour résister à cette invasion. » Ghayath Naïsse, « La contre-révolution et l'organisation dite « l'Etat Islamique »», juin-juillet 2015, Inprecor.

14 «  Les bombardements de la coalition internationale dirigiée par les Etats-Unis et avec la collaboration des monarchies réactionnaires du Golfe n'ont pas permis l'arrêt de l'offensive de « l'Etat Islamique ». Après plus de 630 raids aériens en Syrie et en Irak, « l'Etat Islamique » a continué à gagner du terrain, notamment dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak. » Ghayath Naïsse, « La contre-révolution et l'organisation dite « l'Etat Islamique »», juin-juillet 2015, Inprecor.

15 « Plusieurs volets de cet accord peuvent être utilisés contre la répression du mouvement social actuel (se réfère aux manifestations de 2013). L’un d’eux concerne « la gestion démocratique des foules ». Le chercheur Etienne Copeaux, historien spécialiste du monde turc, a montré que derrière cette expression se cache des entreprises françaises comme Alsetex, qui vend « des « lanceurs non létaux » de calibre 40 et 56 mm ; des grenades à main (fumée, lacrymogène, cinétique, sonore, souffle) et équipe les véhicules de lanceurs de grenades, de «  systèmes de protection par spray lacrymogène ou projection d’effets fumigènes, lacrymogènes et/ou sonores ». Cela correspond exactement aux descriptions des armes utilisées actuellement par la police turque dans la répression des manifestants. Par ailleurs, l’article 7 de l’accord prévoit « la formation spéciale et généralisée, des « conseils techniques » et de l’échange de documentation spécialisée ». Sur la base de cet accord, il n’est pas impossible que des fonctionnaires français apportent leurs «  compétences » pour aider la police turque à réprimer les citoyens. » » « La France complice de la répression en Turquie ? », 19 juin 2013. http://grenoble.indymedia.org/2013-06-19-La-France-complice-de-la

16 http://blogs.rue89.nouvelobs.com/yeti-voyageur/2013/01/14/noam-chomsky-il-ny-pas-de-guerre-contre-le-terrorisme-229397

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