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Billet de blog 14 mars 2024

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Souchon, C’est déjà ça

Poème de Lydie Rivière - Souchon, C’est déjà ça

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Souchon, c’est déjà ça


Cher Alain, depuis tout ce temps

Que vous chantez qu’on est bidon

Et que le monde, il tourne pas rond

Les gens vous acclament, et pourtant…

Les cadors on les r’trouve au palais

Clamant « tant qu’vous nous élisez

Moutons, suivez ! Tout c’qui nous plait vous plait ! »

Oh ! Le mépris des gens hautains

Pour mieux pousser les gens qui n’sont rien

À l’ultra moderne servitude

De l’ancien bébé rose, la déchéance

Dès l’Aide antisociale à l’Enfance

Petit tas tombé, ses plaies mal léchées

Mais dès la majorité, lâché

Et pour peu qu’il ait la peau dorée

Banni sur le trottoir d’à côté

Pourtant, y a qu’à traverser la route

Pour trimer, quoiqu’il nous en coute

S’éreinter, s’user, c’est moins dommage

Qu’être au chômage, quel que soit notre âge

KO, poussés en bas bien avant

La retraite à 64 ans

Parfois je rêve, comme un happy end

Que vous chantez les filles éoliennes

Pourtant les filles, elles restent soudées

Quand à coups d’canif, dénudées

Elles sont blâmées de faire disjoncter

Tous ces sexistes survoltés

Blâmées, dissoutes, les foules sentimentales

Qui, poussées par leur soif d’idéal

Se risquent à faire la route dans l’aut’sens

Mais encensés, ceux qui pompent l’essence

Et nous, alléchés par leurs appâts

Aveugles, on voit pas qu’on sème pas

Mais ici ou ailleurs, tout nous fait peur

Et ça fait l’jeu des conservateurs

Qui propagent la haine, le sur-place

(C’est glauque, mais pas touche à l’orthographe !)

Et qui érigent notre futur, fiers

Sur des fondations d’avant-guerre

Tout comme la volaille en batterie, nourrie

De ses semblables, en poudre réduits

Ils gavent l’opinion d’avis prémâchés

Qu’on s’empresse de régurgiter

Sans soupçonner qu’on nous réduit,

Soumis, à l’anthropophagie

Quand on arrive à faire taire, malins

L’aboiement des politiciens

En buvant trop d’alcool sans saveur

Alors on s’croit fort, mais on pleure

Et sur la corniche, le pas hésitant

Dire l’horrible byebye, c’est tentant

Mais vous chantez, Alain, c’est une chance

Vous lancez des balles… de défense

Qui nous éveillent, nous ouvre les yeux

Ne pas énucléer, c’est mieux !

Chanter le fil, pour pas lâcher

Pour sentir le jazz, en nous, vibrer

Et soudain nos corps se soulèvent

Chanter Souchon, c’est déjà ça

Lydie RIVIÈRE

Transfuge au parcours atypique et cabossé, Lydie Rivière a repris ses études et est devenue psychologue à 41 ans (elle en a aujourd'hui 54).

Lydie a besoin d'écrire pour explorer les liens qui se créent entre ses expériences personnelle et professionnelle, décrire ce que l'on vit, ressent, lorsque l'on est dans le fauteuil d'en face.
Cette année, la recherche du mot juste s'est mêlée au besoin de dénoncer le destin affectif des personnes soumises à des relations toxiques, la manipulation, l'emprise... Et les chemins d'émancipation : la rage, l'art, la nature... Réapprendre par corps !
Son recueil de poèmes, (Nature) Humaine, est en recherche d’éditeur.

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