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Billet de blog 12 janvier 2024

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BONNE ANNÉE 2974

Le monde berbère commémore le nouvel an berbère dont l’essence est de célébrer l’histoire la culture et l’identité berbères. L'article ''poétisé'' résume l'histoire millénaire des berbères avec quelques unes de ses figures marquantes, les luttes passées, le présent et le défi à venir

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au milieu de l’hiver canadien arrive le tant attendu nouvel an berbère

Célébré le 12/13 janvier en l’honneur de Sheshnaq 1er pharaon berbère

Fondateur de la 22e dynastie qui régna sur le Delta du Nil si prospère

Yennayer nouvel an berbère est fête agraire qui invoque la clémence

Pour que les forces de la Nature protègent les récoltes et les semences

Ce jour-là un copieux repas familial est servi car est sensé prophétiser

Une année généreuse où l’abondance serait de mise sans économiser

Au menu un couscous au poulet garni de 7 légumes pour se rassasier

Le couscous est met berbère même si on change les légumes utilisés

Il demeure berbère même si on le préfère avec de la viande et au rosé

Ou bien avec du mergez ou d’autres le trouvent aussi exquis que prisé

Les détails des célébrations dépendent des différentes régions berbères

La vocation reste de célébrer l’histoire la culture et l’identité berbères

Certains associent cette fête un événement familial plus que tout autre

Telle la première coupe de cheveux du dernier-né un mariage ou autre

La langue et culture berbères ont naguère subi un ostracisme national

Bannies urbi et orbi en particulier au sein du système éducatif national

Longtemps considérées même comme un facteur de division nationale

Avec même des pics sur des fantasmées menaces sur l’unité nationale

Ne bénéficiant ni de subventions ou quelque reconnaissance nationale

À l’indépendance les chaires universitaires de berbère ont été fermées

Tant à Rabat qu’à Alger des mains plus qu’obscurantistes ont réprimé

Ces lieux de création du savoir sur notre identité millénaire opprimée

Ceux qui ont milité activement pour cette culture ils ont été enfermés

Accusés d’être à la solde d’intérêts étrangers marginalisés dégommés

Je me souviens qu’au tout début de mon adolescence un brin abîmée

On écoutait à 19h une radio étrangère avec ma grand-mère bien-aimée

Slimane Azem banni pour son crime de lèse-majesté si arbitrairement

Alors qu’il a chanté le pays et le départ des colons si généreusement

Le son était réduit pour ne pas éveiller le voisinage suspicieusement

Que dire alors du prénom Kahina que l’état-civil refusait obstinément

De transcrire car symbolise la résistance face à l’invasion assurément

Le combat de Kahina mérite d’être davantage connu indéniablement

Guerrière intrépide dont l’autorité tribale est reconnue unanimement

La reine des Aurès harcelait les envahisseurs sans répit et sobrement

Infligeant aux Omeyyades maintes défaites reconnues historiquement

Elle ne s’est pas battue au nom de ses supposées chrétienté ou judéité

Mais pour défendre son pays envahi sa patrie menacée sa citoyenneté

Au contraire des illuminés autoproclamés issu du peuple des lumières

Dont les sbires rasent des maisons à l’instar des barbares des ténèbres

Qui s’approprient des terres d’autrui au nom de leur ancestrale judéité

En exterminant un autre peuple sur sa terre ancestrale depuis l’éternité

Après cette parenthèse dans l’actualité, revenons au sujet sereinement

Kahina n’était pas la seule héroïne berbère jamais célébrée royalement

Fatma N’Soumer Tin Hinan et tant d’autres ne l’étaient pas également

Incluant la lumineuse Amrouche enfermée dans un hôtel vicieusement

Il faut convenir que depuis deux décennies un changement a été opéré

Tant au Maroc qu’en Algérie l’enseignement du berbère a été démarré

La berbérité constitue désormais un des éléments reconnus de l’identité

Des structures pour la promotion de la langue berbère ont été catapulté

Dans son au-delà la reine berbère Kahina aurait été bien aise et relaxée

D’apprendre que son prénom est bésef usité dans son pays décomplexé

Et que Da Slimane est revenu en grâce même parmi les plus complexés

Désormais bien des Berbères ne souffrent plus de syndrome identitaire

En assumant totalement contre vents et marées leur histoire millénaire

C’est perceptible particulièrement chez les Kabyles toujours téméraires

Ces avancées ne doivent pas dissimuler que ces acquis soient précaires

Il y a lieu de garder les manches retroussées car beaucoup reste à faire

Le pays des berbères a également enfanté bien des hommes si illustres

Dont le théologien St-Augustin est indéniablement le plus grand lustre

Sa prolifique œuvre littéraire se manifeste avec deux ouvrages phares

Dont les "confessions" pleines d’interrogations convictions et d’affres

Dont "la cité de Dieu" opposée aux cités terrestres me laisse si méfiant

L’hérissé à la religion peut confesser au natif de Taghast un penchant

Car convenons que même si sa doctrine s’appuie sur sa foi immuable

Un scientifique doit considérer l’ensemble des travaux remarquables

Surtout qu’il trouve bien son compte dans l’omniprésence de la raison

On ne peut qu’être en accord avec ses citations où raisonne la raison

Écoutez donc ces 4 citations proverbiales bien connues à juste raison

1. Avance sur ta route car elle n’existe que par ta marche

2. Se tromper est humain, persister dans l’erreur est diabolique

3. Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion

4. l'évêque est fait pour servir et non pour asservir pour être aux

pieds et non en tête

St-Augustin appartient au patrimoine universel même s’il est né berbère

Sa gloire et son universalité font chaud au cœur par sa naissance berbère

S’exprimant en latin difficile de savoir s’il rêvassait en latin ou berbère

Son universalité provient de ses travaux et non de sa naissance berbère

Son universalité ne provient pas de sa religion ou sa naissance berbère

Ce qui veut dire que chacun peut avoir sa religion et s’assumer berbère

Ce qui veut dire que la religion n’est pas un prérequis pour être berbère

Ce qui veut dire que la religion n’a pas trop d’emprise sur les berbères

Qui n’avance pas recule est un adage qui s’applique aussi aux berbères

Qui veut avancer a le chemin bien balisé par St-Augustin aux berbères

Quand on sait d’où on vient la future route est prédictible aux berbères

Dont la mère des batailles est de raffermir la langue et culture berbères

Culture doit être au pluriel car elle signifie la lumière pour les berbères

Tel est le vœu de ce poème célébrant Yennayer nouvelle année berbère

Dont l’essence est de célébrer l’histoire la culture et l’identité berbères

Et transmettre les racines et traditions à la jeune génération de berbères

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.