Au milieu de l’hiver canadien arrive le tant attendu nouvel an berbère
Célébré le 12/13 janvier en l’honneur de Sheshnaq 1er pharaon berbère
Fondateur de la 22e dynastie qui régna sur le Delta du Nil si prospère
Yennayer nouvel an berbère est fête agraire qui invoque la clémence
Pour que les forces de la Nature protègent les récoltes et les semences
Ce jour-là un copieux repas familial est servi car est sensé prophétiser
Une année généreuse où l’abondance serait de mise sans économiser
Au menu un couscous au poulet garni de 7 légumes pour se rassasier
Le couscous est met berbère même si on change les légumes utilisés
Il demeure berbère même si on le préfère avec de la viande et au rosé
Ou bien avec du mergez ou d’autres le trouvent aussi exquis que prisé
Les détails des célébrations dépendent des différentes régions berbères
La vocation reste de célébrer l’histoire la culture et l’identité berbères
Certains associent cette fête un événement familial plus que tout autre
Telle la première coupe de cheveux du dernier-né un mariage ou autre
La langue et culture berbères ont naguère subi un ostracisme national
Bannies urbi et orbi en particulier au sein du système éducatif national
Longtemps considérées même comme un facteur de division nationale
Avec même des pics sur des fantasmées menaces sur l’unité nationale
Ne bénéficiant ni de subventions ou quelque reconnaissance nationale
À l’indépendance les chaires universitaires de berbère ont été fermées
Tant à Rabat qu’à Alger des mains plus qu’obscurantistes ont réprimé
Ces lieux de création du savoir sur notre identité millénaire opprimée
Ceux qui ont milité activement pour cette culture ils ont été enfermés
Accusés d’être à la solde d’intérêts étrangers marginalisés dégommés
Je me souviens qu’au tout début de mon adolescence un brin abîmée
On écoutait à 19h une radio étrangère avec ma grand-mère bien-aimée
Slimane Azem banni pour son crime de lèse-majesté si arbitrairement
Alors qu’il a chanté le pays et le départ des colons si généreusement
Le son était réduit pour ne pas éveiller le voisinage suspicieusement
Que dire alors du prénom Kahina que l’état-civil refusait obstinément
De transcrire car symbolise la résistance face à l’invasion assurément
Le combat de Kahina mérite d’être davantage connu indéniablement
Guerrière intrépide dont l’autorité tribale est reconnue unanimement
La reine des Aurès harcelait les envahisseurs sans répit et sobrement
Infligeant aux Omeyyades maintes défaites reconnues historiquement
Elle ne s’est pas battue au nom de ses supposées chrétienté ou judéité
Mais pour défendre son pays envahi sa patrie menacée sa citoyenneté
Au contraire des illuminés autoproclamés issu du peuple des lumières
Dont les sbires rasent des maisons à l’instar des barbares des ténèbres
Qui s’approprient des terres d’autrui au nom de leur ancestrale judéité
En exterminant un autre peuple sur sa terre ancestrale depuis l’éternité
Après cette parenthèse dans l’actualité, revenons au sujet sereinement
Kahina n’était pas la seule héroïne berbère jamais célébrée royalement
Fatma N’Soumer Tin Hinan et tant d’autres ne l’étaient pas également
Incluant la lumineuse Amrouche enfermée dans un hôtel vicieusement
Il faut convenir que depuis deux décennies un changement a été opéré
Tant au Maroc qu’en Algérie l’enseignement du berbère a été démarré
La berbérité constitue désormais un des éléments reconnus de l’identité
Des structures pour la promotion de la langue berbère ont été catapulté
Dans son au-delà la reine berbère Kahina aurait été bien aise et relaxée
D’apprendre que son prénom est bésef usité dans son pays décomplexé
Et que Da Slimane est revenu en grâce même parmi les plus complexés
Désormais bien des Berbères ne souffrent plus de syndrome identitaire
En assumant totalement contre vents et marées leur histoire millénaire
C’est perceptible particulièrement chez les Kabyles toujours téméraires
Ces avancées ne doivent pas dissimuler que ces acquis soient précaires
Il y a lieu de garder les manches retroussées car beaucoup reste à faire
Le pays des berbères a également enfanté bien des hommes si illustres
Dont le théologien St-Augustin est indéniablement le plus grand lustre
Sa prolifique œuvre littéraire se manifeste avec deux ouvrages phares
Dont les "confessions" pleines d’interrogations convictions et d’affres
Dont "la cité de Dieu" opposée aux cités terrestres me laisse si méfiant
L’hérissé à la religion peut confesser au natif de Taghast un penchant
Car convenons que même si sa doctrine s’appuie sur sa foi immuable
Un scientifique doit considérer l’ensemble des travaux remarquables
Surtout qu’il trouve bien son compte dans l’omniprésence de la raison
On ne peut qu’être en accord avec ses citations où raisonne la raison
Écoutez donc ces 4 citations proverbiales bien connues à juste raison
1. Avance sur ta route car elle n’existe que par ta marche
2. Se tromper est humain, persister dans l’erreur est diabolique
3. Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion
4. l'évêque est fait pour servir et non pour asservir pour être aux
pieds et non en tête
St-Augustin appartient au patrimoine universel même s’il est né berbère
Sa gloire et son universalité font chaud au cœur par sa naissance berbère
S’exprimant en latin difficile de savoir s’il rêvassait en latin ou berbère
Son universalité provient de ses travaux et non de sa naissance berbère
Son universalité ne provient pas de sa religion ou sa naissance berbère
Ce qui veut dire que chacun peut avoir sa religion et s’assumer berbère
Ce qui veut dire que la religion n’est pas un prérequis pour être berbère
Ce qui veut dire que la religion n’a pas trop d’emprise sur les berbères
Qui n’avance pas recule est un adage qui s’applique aussi aux berbères
Qui veut avancer a le chemin bien balisé par St-Augustin aux berbères
Quand on sait d’où on vient la future route est prédictible aux berbères
Dont la mère des batailles est de raffermir la langue et culture berbères
Culture doit être au pluriel car elle signifie la lumière pour les berbères
Tel est le vœu de ce poème célébrant Yennayer nouvelle année berbère
Dont l’essence est de célébrer l’histoire la culture et l’identité berbères
Et transmettre les racines et traditions à la jeune génération de berbères