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Billet de blog 19 mai 2022

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Question pour les opposant.e.s raisonnables au port du burkini

Un tissu spécifique à la baignade, ajusté près du corps et pouvant couvrir les bras et jambes: voilà ce que permet le nouveau règlement des piscines municipales de Grenoble. Aussi bien le Burkini donc, que les seins nus. Mais d'accord, concentrons-nous sur la question du burkini un court instant.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Admettons, pour les besoins de la discussion, que les femmes qui souhaitent porter le burkini pour se présenter à la piscine municipale soient toutes soumises à leurs intégristes de maris (et donc qu'elles ne peuvent pas être célibataires et décider elles-mêmes, être plus pratiquantes que leurs maris et décider elles-mêmes, être tout simplement complexées d'un corps qu'elles souhaiteraient cacher le plus possible et décider elles-mêmes...).

Admettons également, comme je veux bien le croire pour une partie des opposants à la mesure, qu'il n'y ait aucune pensée discriminatoire mais simplement une volonté de permettre à ces femmes qui seraient soumises de se libérer de l'emprise dans laquelle elles se trouveraient.

Pensez-vous que le chemin de leur libération sera plus aisé si on les place face à l'alternative suivante: se découvrir ou bien renoncer à utiliser des équipements collectifs ?

Si elles se découvrent, c'est pour répondre à une obligation pas forcément très bien justifiée juridiquement*, et c'est donc, au minimum de leur point de vue, se soumettre à nouveau.

Si elles renoncent, elles n'auront pas l'occasion de sociabiliser avec des personnes extérieures à leur réseau habituel (qui les soumet, nous l'avons admis dans les prémisses pour les besoins de la discussion), ni donc de s'ouvrir à d'autres visions du monde.

* La laïcité s'applique à nos services publics et à leurs agents, pas à leurs usagers. En outre, notre Déclaration de 1789 reconnaît la liberté d'exprimer ses opinions "mêmes religieuses", et nos engagements internationaux nous obligent à protéger le droit de manifester ses convictions religieuses "en public" comme en privé.

PS: je suis ouvert à la discussion, tout en reconnaissant que le seul argument que j'estime avoir quelque caractère sérieux pour le moment, c'est celui du risque de pression sur les autres. Auquel cas je dis présentez-moi des preuves. Si c'est établi, je dis que nous devons nous battre farouchement contre ces formes concrètes de pression, mais pas contre la liberté de manifester ses convictions religieuses.

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