On ne vend plus de voiture ni trop de biens d'équipement, il y a moins de camions sur les routes et moins d'avions dans le ciel ; en quoi est-ce si triste ?! Moins de pollution, moins de dégâts environnementaux, moins d'entretien des routes, moins de morts, moins de pétrole brulé moins, moins, moins...
Ah oui, il n'y a plus de restos ni de spectacles ni l'agréable animation des rues et ça, c'est vraiment triste.
Mais posons-nous la question en la retournant. Fabriquer des voitures coûte cher à l'environnement et au fond à la société dans son ensemble dans tous les secteurs. Simplement, vu la structure de nos sociétés, on asservit des gens pour cette activité en leur donnant juste assez de quoi vivre et on rétribue plus grassement une minorité qui va pouvoir acheter des voitures plus grosses que celles des asservis, en plus grand nombre en plus de prendre l'avion plus souvent, au final laisser une empreinte écologique beaucoup plus importante. Des aliénés engagés dans un processus d'accumulation sans fin.
Admettons même que l'on ait besoin de voitures le temps d'une transition intelligente vers des déplacements plus raisonnés, on pourrait socialiser leur utilisation. En effet, une voiture, ça ne roule qu'une heure par jour grand maximum en moyenne ; le reste du temps, ça consomme de l'espace. Il n'y a qu'à regarder nos villes encombrées par la multitude multicolore et laide des voitures garées.
Comme ce serait mieux si on pouvait en ôter 80% !!
Finalement, il est sans doute bien moins coûteux pour la société dans son ensemble de payer des gens à rester chez eux que les payer pour contribuer à la fabrication de voitures.Les voitures, ce n'est bien sûr qu'un exemple parmi d'autres.
Mais dans le raisonnement faussé économiste, moins de ventes de voitures =PIB en baisse = catastrophe. C'est une vision complètement stupide que l'épuisement des ressources naturelles et de l'écosystème ne peut plus admettre.
Ce que masque ce raisonnement, parfois involontairement, c'est qu'il est possible de se concentrer sur l'utile, le beau et de ne pas gâcher l'énergie produite et le temps d'une multitude de gens à des activités néfastes. C'est ce qui se passe en partie aujourd'hui où des gens sont payés «à rien foutre». «On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste» écrivait Gébé il y a bien longtemps.
Ce que l'on veut absolument et sans doute inconsciemment nous cacher c'est qu'une économie qui s'arrête dans certains secteurs non essentiels, ce n'est pas si mal. Gare à nos dirigeants et à tout un monde «économique» si la population venait à s'en rendre compte !
Mais l'aliénation concerne tout le monde et il nous faudrait, nous tous, trouver d'autres raisons de vivre qu'une consommation croissante. On redécouvrirait les vertus de l'art, de l'artisanat, d'un sport honnête et des relations humaines plus interdépendantes, en bref, notre réelle humanité dont nous dépouille cette frénésie imbécile et mortifère aujourd'hui mise à mal par un petit truc de quelques nanomètres. Retrouvez un peu d'humilité aussi et se dire que l'on fait partie d'un tout où il faudrait savoir se montrer plus discret pour y survivre.