Fil d'actualité sur les élections grecques remis à jour en continu.
Dernière mise à jour 21h45
EDIT 21h45: Les chiffres de l'abstention sont tombés. Pour ces élections ce sont 38% de grecs qui ne se sont pas rendus aux urnes. Pour un pays militant et très engagé au cours des élections précédentes, c'est un chiffre record. Cela confirme un peu plus le discrédit des deux partis et du système politique qui leur est attaché.
Par ailleurs, les résultats montrent une relative augmentation des deux grands partis, ce qui leur assure d'avoir une majorité un peu plus large que ce que j'ai pu écrire auparavant.
EDIT 20H38: Esimations provenant du ministère de l'intérieur. Finalement 7 partis rentreraient à l'assemblée:
Nea Dimokratia 19.2% (59 sièges + 50 avec le bonus donc 109sièges)
SyRizA 16.3%(50 sièges)
PASOK 13.6% (42 sièges)
Grecs Indépendants 10.5% (32 sièges)
KKE 8.5% (26 sièges)
Chryssi Avghi 7% (22 sièges)
Gauche Démocratique 6% (19 sièges)
Choses très importantes à remarquer:
- Grâce au système concus exclusivement par les partis au pouvoir, Nea Dimokratia double son nombre de sièges. Sans ce bonus, sa différence avec SyRizA ne serait que de 7 sièges.
- Nea Demokratia et PASOK obtiennent 151sièges à eux deux. Cela montre bien que même si la chute des deux partis est bel et bien entamée, le système qu'ils ont monté tous les deux leur permet encore aujourd'hui d'être capable de former un gouvernement.
- Les néo-nazi de Chryssi Avghi obtiendraient donc 22 sièges...
PREMIERS RESULTATS: Nea Dimokratia 17-20 SyRizA 15.5-18.5 PASOK 14-17 Grecs indépendants 10-12 Chryssi Avghi 6-8 KKE 7.5-9.5 Gauche Démocratique 4.5-6.5 (MEGA)
Nea Dimokratia 20.5-24.5%, SYRIZA 14-18%, PASOK 13-17%, KKE 7.5-10.5%, Grecs Indépendants 7-10%, Gauche démocratique 6-9%, Chryssi Avghi 5-8% (SKAI)
Les résultats sont donc une assez large surprise.
De manière simple on peut identifier trois éléments qui auront leur importance pour la suite, puisque contrairement à ce que l'on veut croire, le plus dur reste à venir, ces élections marquant l'apogée d'une crise politique qui se profilait depuis quelques temps.
Tout d'abord, la chute des deux grands partis, qui obtiennent à eux deux au maximum 43%, et ce sera certainement moins. Comme prévu, c'est la chute du bipartisme.
Logiquement, on voit donc l'émérgence de nouveaux partis.
La bonne surprise, c'est la percée de SyRizA, l'équivalent du front de gauche, qui pourrait probablement dépasser le PASOK, parti historiquement 2e. L'autre conséquence c'est la chute du KKE, qui comptait bien sortir très fort de ces élections. Dans les jours à venir, le KKE va très certainement tomber dans une crise profonde.
La mauvaise, c'est la percée incroyable de Chryssi Avghi, parti qui n'avait réuni que 0.23% des voix en 2009 et qui va donc avoir une bonne douzaine de députés à l'assemblée. C'est tout simplement hallucinant. Cela leur permettra de "populariser" leurs idées, ayant une voix à l'assemblée au sein de laquelle ils occuperont une place importante. Nous pouvons d'ailleurs compter sur eux pour se faire remarquer, ce qui ne tardera pas.
Je reviendrai au plus vite, dès que j'aurais des éléments. J'essaierai de couvrir les meetings des grands partis autant que je le peux.
EDIT: La question qui se pose maintenant est donc la formation du gouvernement. Les élections n'étaient en effet qu'une étape.
Ce qui va se passer demain: Le président Papoulias va appeler le premier parti, donc Nea Demokratia, et va le charger de former un gouvernement. Antonis Samaras devra donc, pendant 3 jours, essayer de former un gouvernement.
Si jamais il ne réussit pas, Papoulias appelera le 2e parti. Si SyRizA sort 2e parti, c'est donc Tsipras qui sera chargé de former un gouvernement. La grande question alors, c'est de savoir ce que vont faire les différentes formations de gauche. Une des possibilités, c'est ce qu'avait proposé Tsipras il y a quelques jours, c'est d'appeler à tous les députés qui le souhaitent, de se rassembler autour de sa bannière. La position du KKE, et des différents partis situés à gauche ou à droite, mais qui partagent la pensée anti-mémorandum de SyRizA sera donc déterminante.
Pour autant, rien n'est fermé, nous allons vivre, jusqu'au 17 mai, date limite pour former un gouvernement, une agitation politique dont l'issue est indéterminée.
Comme en France, en Grèce aujourd'hui c'est jour de vote!
Ma famille se rendait aujourd'hui dans un bureau de vote particulier à Athènes. Pour éviter aux grecs inscrits dans une ville autre qu'Athènes de devoir retourner dans leur ville d'origine, des bureaux de vote ont été créés depuis quelques années maintenant pour leur permettre de voter. Si la situation arrange les grecs vivant en Grèce, de nombreux grecs à l'étranger n'ont pas la possibilité de voter. C'est scandaleux, la communauté des grecs étranger étant très importante, et renforcée ces dernières années par de nouveaux migrants qui sont allés chercher à l'étranger du travail qu'ils n'ont pas trouvé en Grèce.
Nous sommes donc allés au lycée de Kallithea où votaient, entre autres, les citoyens de Kerkira (Corfu).
Ce sont 20 bulletins de vote qui étaient proposés. 19 pour les partis qui conccourrent, et un bulletin blanc.
Quelques infos:
- Dans l'ensemble, on m'a confié que beaucoup de monde allait voter, sans grande différence par rapport aux élections précédentes.
- Beaucoup d'anciens votants du PASOK et du KKE m'ont confié qu'ils allaient voter SyRizA. Beaucoup de monde pense à une forte percée du parti.
- Il semblerait que des membres de Chryssi Avghi surveillent de nombreux bureaux de vote. On rapporte même qu'ils auraient attaqué un bureau de vote à Peristeri
Je "tweet" par ailleurs toute la journée, suivez moi: @MZaaf A 19h les bureaux de vote ferment, et nous aurons les premières estimations. J'essaierai de mettre un maximum d'infos sur ce billet.
Les hashtags pour suivre les élections sont: #Greece2012 #ekloges2012 #ekloges12
EDIT: C'est à priori un score immense de SyRizA qui semble se profiler, l'impact serait non négligeable, aussi important qu'une chute des deux grands partis ou une percée de Chryssi Avghi: cela signifierait la rétrogradation du KKE, 3e parti depuis toujours. Si jamais l'écart s'avérait être grand entre les deux partis, le KKE chuterait litteralement, ce qui serait un veritable tremblement de terre dans le paysage politique grec.
Mehdi ZAAF