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Billet de blog 26 septembre 2025

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Nicolas Sarkozy, symbole d’une justice à deux vitesses ?

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En France, où l’automne s'annonce morose. Les manifestations se multiplient, le pouvoir semble hésitant, et le peuple français affronte une réalité dure : une inflation qui étrangle les ménages, un hiver qui s’annonce difficile pour les foyers les plus modestes, et des sans-abri qui, malgré l’aide formidable des associations, mourront encore dans nos rues.

Au milieu de cette actualité brûlante, un autre événement a retenu l’attention : la condamnation de Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République a été reconnu coupable sur un des quatre chefs d’accusation qui pesaient sur lui. Une décision qui alimente un débat bien plus large : la justice en France est-elle impartiale ?

Car c’est un fait : chaque fois qu’il s’agit de figures politiques de droite, la justice semble se montrer d’une célérité et d’une rigueur redoutables. Pendant ce temps, des procès pour violences, agressions, meurtres ou enlèvements traînent, parfois sanctionnés avec une sévérité comparable… à celle d’un vol de baguette. Cette impression d’un déséquilibre nourrit le doute et fragilise la confiance des citoyens.

Je ne défends pas l’impunité. J’ai étudié le droit, je crois profondément à l’importance de la justice. Mais pas une justice sélective. Pas une justice qui paraît frapper toujours les mêmes camps politiques. Car au regard du citoyen ordinaire, il semble qu’il n’y ait que la droite qui soit coupable, jugée, et condamnée. La gauche, elle, se montrerait-elle irréprochable ?

Le grand reproche que l’on peut toutefois adresser à Nicolas Sarkozy aujourd’hui reste la malheureuse situation née de l’intervention en Libye, devenue au fil des ans l’une des plaques tournantes de l’immigration, avec des conséquences lourdes qui se font sentir encore aujourd’hui en Europe et en France.

La réaction d’une partie de la gauche, justement, interroge. Tweets moqueurs, montages vidéo, ironie permanente : certains élus se comportent davantage en influenceurs TikTok qu’en représentants de la République. Peu importe la couleur politique : lorsqu’on est élu par le peuple, payé par l’argent public, on se doit d’incarner une certaine dignité. Or, en se réjouissant publiquement de l’humiliation d’un ancien président, ces responsables ne desservent pas seulement leur camp : ils discréditent l’ensemble de la classe politique et, finalement, la France elle-même.

La condamnation de Nicolas Sarkozy ouvre donc un débat qui dépasse sa seule personne. C’est celui d’une justice perçue comme à géométrie variable. Celui d’une société où les institutions semblent promptes à abattre certaines figures, mais impuissantes à protéger les citoyens dans leur quotidien. À l’approche des municipales, puis de la présidentielle, cette fracture risque d’alimenter encore davantage la défiance envers la politique et les institutions.

 "La justice c’est comme la Sainte-Vierge, si on ne la voit pas de temps en temps, le doute s’installe"  Michel Audiard

Et bien la justice doit être la même pour tous. Ou elle n’est plus la justice.


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