Je ne prévois pas de voter pour JLM le 22 avril.
Je ne suis pas d’accord avec sa démarche de résurrection du courant communiste. Le collectivisme bureaucratique ne me paraît pas une perspective saine pour les travailleurs d’Europe (ou d’ailleurs). Quand j’entends JLM se déclarer « le candidat des communistes », je me sens ramené plus de trente ans en arrière, du temps que la volaille n’avait pas encore été plumée. Les nostalgiques de l’Urss et de la RDA, du Mur et du « bilan globalement positif » peuvent se trouver bien de cette candidature, pas moi. Je ne refuse pas que les communistes votent avec moi pour Hollande (ce que font, dit-on, les communistes réunionnais…), je refuse de voter avec eux, au premier tour, pour Mélenchon.
Je ne suis pas d’accord non plus, mais alors pas du tout, avec les tendances jacobines, étroites et centralisatrices, de JLM. La France crève de la centralisation, préjudiciable tant à la région parisienne qu’au « désert français » qui l’accompagne et aux régions périphériques. Le manque d’autonomie pour les régions est anémiant et asphyxiant, économiquement, socialement, culturellement. Il faut combattre cela, non s’en accommoder. Le refus de la Charte européenne des langues régionales est à cet égard très significatif.
Je ne crois pas non plus à la fable de la refonte de l’Union européenne sur des bases idéales par les Jacobins français depuis Paris. Ils sont les derniers à pouvoir prétendre à cela. Croire que les travailleurs européens nous accueilleront en libérateurs, c’est à mourir de rire. « Ach ! Die grosse Nazion vient nous apprendre les négociations entre partenaires sociaux… Ecco la furia francese, hi hi hi ha ha ! Je ne sais pas comment on dit « mélenchonade » en lithuanien, et j’aime autant ne pas avoir à l’apprendre.
Je ne suis pas d’accord avec l’inconnue de la politique extérieure. J’ai cru comprendre que Mélenchon refusait l’Alliance atlantique, et que certains au moins de ses partenaires du FdG ne rechigneraient pas à s’aligner sur l’axe Moscou-Caracas, au nom de l’anti-impérialisme. Devrons-nous observer une journée de deuil national le jour où Castro mourra ? Et que dire des positions sur la Chine et le Tibet ?
Je ne suis pas d’accord, enfin, avec le ton de la campagne, la manière de réserver ses coups essentiellement à Hollande, et d'épargner la plupart du temps Sarkozy. Tout se passe comme si on préparait le peuple de gauche à un non-report sur Hollande le 6 mai.
Décidément ce candidat ne me convient pas. Ce qui ne m’empêche pas de conclure: marchons séparément, frappons ensemble.