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Billet de blog 3 mai 2012

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Fins et moyens (2).

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1. Un marché n’est pas autre chose que la rencontre et la confrontation, réelle ou virtuelle (voire intériorisée de part et d’autre à distance) de l’offre, rentable, et de la demande, solvable, des biens et services, force de travail, ressources naturelles, capitaux et techniques. C’est dans cette rencontre et confrontation que se constate la valeur qui est échangée entre agents économiques, et de ce fait circule, dans le circuit économique, sous deux formes de flux: réels et monétaires. Les opérateurs sont les offreurs (vendeurs) et les demandeurs (acheteurs), que leur propos soit d’agir dans le réel ou de spéculer.
Si pour organiser l’économie on écarte aussi bien le marché sauvage (ultra, hyper ou néo-libéral) que l’abolition du marché et son remplacement par le plan d’État (collectivisme ancien ou nouvel étatisme), il reste, comme moyen d’allocation des ressources le marché domestiqué, régulé, non pas livré à lui-même mais encadré par les pouvoirs publics et d’autres instances de la société. L’offre et la demande se confrontent alors librement, mais à l’intérieur d’un cadre de règles politiques, juridiques et sociales qui assurent à la fois son fonctionnement correct et son utilité sociale.
2. On peut distinguer deux variantes, sur une base commune (substrat de ce que la gauche italienne avait nommé le « compromis historique »).
 Cette base commune, consensuelle chez les partisans de l’économie de marché régulée, c’est l’idée que la valeur, dans le circuit économique, doit tourner rond (évitement des crises), sur la base d’un élargissement de la valeur produite (croissance), avec intervention modérée mais consistante de l’Etat (au sens large, comprenant les organismes de protection sociale). Deux pôles dans le circuit sont remarquables:
* le profit des entrepreneurs,
* la prospérité relative des salariés et classes moyennes.
3. Première variante (ordo libérale, un brin paternaliste): la régulation à droite. Le but (la fin, l’objectif poursuivi) du fonctionnement du système économique, c’est le profit maximum des entrepreneurs, innovateurs et/ou investisseurs de capitaux, compatible avec la bonne marche du système (on voit donc que le capitalisme prédateur sort de ce cadre). La prospérité des salariés est un moyen au service de ce but.
4. Deuxième variante (la social-démocratie de l’avenir): la régulation à gauche. Le but que se donne la société, c’est la prospérité des masses (élévation du niveau de vie, dégagement d’un temps libre croissant). Le profit dégagé par les entrepreneurs, innovateurs et possesseurs de capitaux (pas nécessairement privés) est alors un moyen, à préserver pour son utilité sociale.
Peut-être parlerons-nous bientôt de l’utilité sociale, et des limites, du droit de propriété, et de la place croissante du souci écologique.

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