Les choses qui sont dans notre environnement lointain et proche, et en nous (dans notre corps et notre esprit), ces choses sont en mouvement, en changement, et constituent la réalité, mouvante et changeante, et pétrie de contradictions. L'état des choses est fait d'un enchevêtrement plus ou moins ordonné, plus ou moins chaotique, de structures changantes et de contradictions en mouvement.
Ces structures et contradictions, éléments enchevêtrés du réel, ont trois fonctions, distinctes et unies : (1) fonction de maintien, de reproduction à l'identique, (2) fonction de destruction, de négation de ce qui est, (3) fonction de dépassement vers un état nouveau des choses.
(On a reconnu l'Aufhebung de Hegel, remise sur ses pieds par Marx).
La complexité du réel est inépuisable ; cependant pour nous adapter tant à son état maintenu qu'à ses tendances à la destruction et à son changement effectif, nous sommes amenés à en simplifier la représentation selon nos vues, comme le cartographe établit une carte du territoire, afin de donner, à celui qui est amené à arpenter le territoire, un outil adaptatif. Toute carte est une représentation stylisée (trop complète elle serait illisible), mais suffisamment riche en appréhension du réel pour permettre aux utilisateurs d'y trouver les éléments pertinents pour guider leur conduite adaptative.
Simplificatrice est aussi notre vision « mécanique », non dialectique des choses, qui fait fi des contradictions dans les choses mêmes. Il faut reconnaître cette simplification comme un aspect des choses... et la dépasser.