Du temps que la gauche généreuse et voluptueuse ne s'était pas encore dispersée, j'écrivais ceci, en auto-commentaire :
07/06/2011, 21:54 | Par Melchior Griset-Labûche
Que veulent les gens ? Leurs aspirations se laissent saisir à peu près sous les mêmes notions: besoin de liberté et besoin de sécurité, besoin d’insertion sociale et besoin d’émancipation, égalité virtuelle tendant vers l’égalité réelle, et puis le droit à la dignité, à la prospérité et au temps de vivre, et le droit à la recherche du bonheur… (J’ai parfaitement conscience que ce résumé est influencé par ma grille de lecture inspirée des Droits de la Personne - on peut donner des descriptions plus pessimistes et cyniques, ou plus optimistes et angéliques).
Que peut faire un citoyen qui s’efforce de voir où va la société humaine et d’infléchir cette course dans le sens de ses propres valeurs ? Il a tout intérêt (s’il veut éviter de se tromper) à soumettre à un processus de validation permanent sa vision du monde et du processus historique (héritée et/ou forgée par lui-même). Je crois que c’est ce qui manque le plus à la gauche dite radicale, trop souvent attachée à des schémas qui ont fait la preuve de leur inanité.
Une fois qu’un groupement s’est constitué une connaissance (toujours provisoire) de l’activité psychopolitique des gens, et une conception du devenir nécessaire et/ou souhaitable de la société, il lui reste à se poser le problème de l’intervention utile: comment s’adresser à ses contemporains pour rendre à leurs yeux ses propositions à la fois désirables et crédibles ? (et non pas l’inverse: comment continuer à rendre désirables et crédibles aux yeux des adhérents du groupement les propositions pas forcément adaptées faites au public)
Enfin, tout cela, c’est ce qu’il me semble. Cette présentation est simplifiée, ne tient pas compte des interactions entre les trois démarches: connaissance de la société, connaissance de son devenir possible, pont à jeter entre les deux.
En effet, comme disait mon maître H-H Huchappin, la politique est la science du possible dans le réel et l'art du souhaitable dans le possible.