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Billet de blog 8 juillet 2011

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Géraldine et les vieillards.

Avertissement. Ce billet n’a pas vraiment d’importance méta-médiapartienne, ni même géo-stratégique, et l’allusion à DSK y est très courte.*Début juillet je ruminais encore cette affaire d’un Monsieur important et médiapartien, qui enguirlandait copieusement un pauvre âne, conclubiote de moindre importance, en l’accusant de « crétinisme » et de « franquisme ». L’âne avait en effet un peu critiqué le poète officiel du Club, qui venait de publier un billet intitulé:

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Avertissement. Ce billet n’a pas vraiment d’importance méta-médiapartienne, ni même géo-stratégique, et l’allusion à DSK y est très courte.

*

Début juillet je ruminais encore cette affaire d’un Monsieur important et médiapartien, qui enguirlandait copieusement un pauvre âne, conclubiote de moindre importance, en l’accusant de « crétinisme » et de « franquisme ». L’âne avait en effet un peu critiqué le poète officiel du Club, qui venait de publier un billet intitulé:

« Les commentaires de Géraldine Delacroix sont-ils tous recommandables ? »

et dont voici le contenu intégral:

« Lisant rarement les commentaires de Géraldine Delacroix, je pose la question et je compte sur vos réponses. »

Le Médiapartien considérable avait jugé qu’oser critiquer ce génial chef- d’œuvre, c’était:

« Pourrir la poésie, pourrir la société, pourrir l’existence, pourrir la pensée ».

Après quelques jours de réflexion, il me semblait encore que cette réaction avait quelque chose d’un peu dur.

Selon toute apparence, il valait mieux à l’avenir éviter de croiser la route du Médiapartien éminent, et si ce malheur arrivait, fuir à toutes jambes sans discuter, car il avait une manière bien à lui d’avoir toujours raison.

Adieu donc au premier vieux monsieur.

*

D’un autre côté, je devais me considérer comme un béotien, car je n’arrivais pas à comprendre ce que le billet situé plus haut contenait d’ineffable poésie. Relisons ensemble ce billet, intitulé:

« Les commentaires de Géraldine Delacroix sont-ils tous recommandables ? »

et dont revoici le contenu intégral:

« Lisant rarement les commentaires de Géraldine Delacroix, je pose la question et je compte sur vos réponses. »

Je voyais bien la muse, citée deux fois. Une fois dans le titre, une fois dans le corps (si l’on peut dire) du billet. Mais où était le poème ? Dans « lisant rarement » ? Dans « je compte sur vos réponses »? (Il y a bien quelques vagues assonances mais enfin…) À moins qu’il ne faille réécrire Molière:

« Quoi ? Quand je dis: « Géraldine, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c’est de la poésie ? Par ma foi, il y a plus de quarante ans que je fais de la poésie sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m’avoir appris cela. »

Je mesurai alors ma petitesse. Quand je m’étais gaussé de « X. fan de Kate Royal » comme d’une ineptie politique et morale, en fait j’avais méconnu un pur chef d’œuvre de l’art poétique, qui vaudra à son auteur les bravos du peuple tant cultivé qu’opprimé et le brouhaha approbateur. J’eus honte, vraiment. (Notons que je ne pense pas m’en être pris jamais aux billets annoncés - par un poétique numéro - comme poétiques pour n’importe qui par l’auteur en question).

De celui-ci aussi (coqueluche de l’intelligentsia médiapartienne), il vaudra mieux me tenir à l’écart, pour ne pas être, à bon droit, rabroué comme un malpropre ignorant.

Adieu au deuxième, si lent, derrière son déambulateur, qu‘il a pris racine.

*

J’en étais là de mes méditations moroses, quand j’entendis des éclats de voix gras du côté de mes z’oies de compagnie.

Immanence s’exclamait:

- Ah, ce Sarko de mes deux tétons ! »

Multitude:

-Hu hu hu hu, t’as pas d’tétons !

Immanence:

- J’ai pas d’tétons ? Ah ben oui, c’est vrai. Mais toi, t’as pas d’nombril.

Multitude:

- Mais, ma pauvre, toi non plus. Les z’oiseaux, petits z’ou grands, depuis le condor jusqu’à l’oiseau-mouche, n’ont ni tétons ni nombril. C’est comme ça, c’est la nature. N’est-ce pas, Melchior ?

- Mais oui, mais oui, leur répondis-je distraitement, tandis que leurs propos descendaient avec lenteur dans mes oreilles, que j’ai belles et longues, en direction de mon cerveau, qui est délié et puissant. Quand ils y furent, et s’y rencontrèrent, j’eus un , avec libération d’endomorphines. EudéSK ! dis-je comme Archimède sortant nu de la salle de bains. Je venais de comprendre tout d’un coup le problème de l’illustre Patapouf.

Eh oui, vous savez bien. ! D’un côté le grand perroquet, Grand Maître et Pontife des Perroquets Formatés z’et Informatés, veut faire de son nombril le centre du monde; de l’autre côté le grand perroquet, Grand Maître et Pontife des Perroquets Formatés z’et Informatés, n’a pas de nombril à mettre au centre du monde. Que la vie est donc cruelle ! À partir de là, douloureux complexe du Nabelneid… D’où son ronchonnement permanent, ponctué d’éclats de colère non feinte. Faut pas chercher plus loin.

- Mais, les oies, on ne peut pas le dire, il nous poursuivrait d’une haine recuite.

- Oh, Melchior, c’est déjà le cas.

- Ah ? Alors mieux vaut l’éviter, lui aussi, désormais. J’ai fait ce que j’ai pu pour lui, advienne que pourra, ce n’est plus de mon ressort.

Adieu enfin au troisième chenu.

*

Ainsi conclu et sauvé nos âmes

À autre chose alors nous passâmes

Et vous suggérons d’en faire autant

Sans donner prise aux assauts des taons.

(citation « sans auteur »)

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