Le Club devra à Virgil Brill (qui vient de me procurer le livre, qu’il en soit remercié) quelques billets inspirés à votre serviteur par la lecture de François Flahaut Le paradoxe de Robinson (capitalisme et société) Mille et une nuits éd, 2005
Ce seront de simples notes de lecture, sans ambition de synthèse.
Remarque préliminaire.
D’une lecture très rapide en diagonale, je retire l’impression que l’auteur s’en prend davantage à l’économie néo-classique, qu’il semble identifier au néo-libéralisme, qu’à l’économie classique (initiale ou continuée), mère de tous les courants, et même des hétérodoxes modernes… C’est juste une hypothèse, préalable à une lecture attentive (mais confortée par un coup d’œil à la bibliographie). Et je n’ai pas encore déniché la définition précise du néo-libéralisme, qui doit bien figurer quelque part. On verra bien.
Individualisme.
L’auteur reconnaît trois acceptions à ce terme (p:56-57; à rapprocher de sa remarque sur Mauss p:95 & sqq.):
1) synonyme d’égoïsme - sens péjoratif,
2) conditions sociales de l’autonomie de la personne individuelle - chose qu’il approuve,
3) dans l’étude scientifique, primat donné à l’individu sur la société - c’est ce qu’on appelle communément l’ « individualisme méthodologique » -, qu’il désapprouve.
Il rejette le premier sens, pour des raisons morales (comme tout le monde ou presque).
Il s’attache à refuser le troisième. En fait, l’opposition méthodologique « holisme - individualisme » est un peu dépassée, déjà… Nous n’en sommes plus aux débats Durkheim - Weber; chacune des deux approches est stérile, si elle ne dépasse pas son caractère unilatéral par intégration des apports de l’autre.
Il ne retient pas le deuxième (qu’il ne prend pas en mauvaise part, et il a raison). Il reconnaît l’avancée du libéralisme des Lumières du point de vue politique et social, mais il ne s’attarde pas. On peut le regretter, et conserver l’opinion que les libertés publiques (héritage des Lumières), et la pleine prise en considération des droits de la personne, ne sont pas détachables de la prise de décision décentralisée, y compris en matière économique, et de la loi de la valeur préférée à celle du plus fort.
Voir mon billet récent: « gauche et modernité » (29 octobre 2011); j’en avais fait un aussi sur l’individualisme, que je vais essayer de rééditer.
(à suivre)
Billet de blog 11 août 2012
Lire Flahaut en août (1) Individualisme.
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