Philippe Aghion, dans Le Monde Economie daté du 13 mars, publie un article intitulé: "Pour une stratégie de la croissance".
Diagnostic:
Il date d'il y a vingt ans le décrochage de la France "par rapport à ses voisins et concurrents en matière de commerce extérieur". Il y voit pour cause "un important déficit d'investissement", surtout dans les PMI et la R&D. "La mondialisation a conduit certains pays comme les Etats-Unis et la France à délocaliser" [la production proprement dite] pour ne garder que la recherche et la commercialisation. L'Allemagne, elle, a su conserver des secteurs de production. Pourquoi ? Effort de R&D plus important, investissements innovants plus dynamiques, et "l'existence en Allemagne d'une véritable démocratie sociale rend possible la négociation de compromis de crise entre employeurs et salariés. Enfin le système éducatif allemand est beaucoup plus ouvert sur l'entreprise dès le niveau secondaire."
Propositions pour inverser la tendance:
Il faut provoquer un "choc de l'offre". Trois défis:
1) investir dans la croissance tout en rétablissant l'équilibre budgétaire
(choc fiscal; cibler les investissements sur les secteurs les plus porteurs de croissance; réaliser diverses économies sur les doublons administratifs, sur le déficit de l'assurance-maladie).
2) réduire les coûts des entreprises les plus exposées à la concurrence internationale.
3) concilier justice fiscale et incitations à l'innovation.
Et il cite l'exemple suédois, où le taux de croissance moyen est de 2 à 3% par an.