Quand je dis qu’il y a trois systèmes possibles d’allocation des ressources: la loi du plus fort, la loi de la valeur, l’accaparement par une caste politique, j’entends murmurer, de moins en moins discrètement: « ouh là là, il radote, cet âne; si c’était vrai, il y a longtemps que ça se saurait… »
Sur ce j’ouvre mon Flahaut, au hasard, et paf ! Je tombe sur:
« Les prélèvements peuvent également être tout à fait prédateurs. Ils se traduisent alors par le pillage, la razzia, le racket, l’expropriation sans contrepartie, la mise en esclavage et le travail forcé - toutes pratiques économiques auxquelles l’humanité s’est largement adonnée au cours de son histoire. » (p:139)
Peut-être qu’on me croira, maintenant, quand j’affirme l’existence du système régi par la première loi (qui peut d’ailleurs corrompre le jeu de chacune des deux autres…).
La loi du plus fort, c’est: « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable. Et c’est moi qui tiens la kalashnikov. »
Notons qu’elle a régné, cette loi, tout au long du Moyen-Âge, ce qui est un peu contradictoire avec l’assertion surprenante (ailleurs sur un fil du Club) que les démocraties européennes * se sont formées « depuis des siècles » (ce qui inclurait le bas-Moyen-Âge).
* Il y a cependant une part de vrai: le mouvement des « communes »… non détachable de l’essor des rapports marchands.
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