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Billet de blog 19 août 2011

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Ubu et la Jatte sur le Toit du Monde (republication)

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Je republie tel quel, trois ans après,

Ubu et la Jatte sur le Toit du Monde

19 Août 2008

(d’après le grand Alfred)

Acte x, scène y.

Père Ubu

(il est couché, bredouille en dormant et tombe du lit; depuis sa descente de lit à tête de serval):

Ah, quel cauchemar affreux, c’est d’avoir trop mangé d’andouille, la Jatte du Poitou s’était emparée de ma pompe à finance, et redistribuait les espèces au peuple; j’en frémis encore. Il faut absolument empêcher cela. Prenons notre petit bout de bois à enfoncer dans les oneilles…

(Il se saisit de son téléphone portable)

Ah, Vancouver, Vancouver ! Elle est plus vicieuse encore que vous ne le pensez. N’entretient-elle pas des ateliers clandestins, où elle force des petits charentais et de jeunes poitevines à coudre des drapeaux tibétains, et même des pavillons pour la marine tibétaine ? Comment, si c’est vrai ? Je l’ai vu de mes yeux, moi qui vous parle.

Nous non plus, nous ne voterons jamais pour cette mauvaise femme-là. D’ailleurs nous ne votons point en Phrance, étant, par la grâce de notre culot ‘pataphysique, roi d’Aragon et de Pologne.

Oh, Vancouver, vous n’êtes pas sérieux et constant. Je vais vous envoyer les palotins, pour vous ramener à la raison.

(il « raccroche »)

Tournons-nous plutôt vers le sénateur Malinchien, c’est un bon adepte de l’ubuïsme militant.

(Il compose un numéro).

Mes respects, Sénateur. Il faut empêcher Qui-vous-savez de se rendre au Tibet, que ce soit par voie maritime ou autrement. Ou si elle y parvient, la faire attraper par le loup y es tu ? , qui est une grosse bête poilue de ce pays-là, m’a dit la mère Ubu, qui est experte en grosses bêtes poilues. Nous en serions alors débarrassé.

Merci, Sénateur, nous vous revaudrons cela, et vous décorerons de l’ordre du bâton à merdre.

(Tout seul)

Et « Aimez-vous les z’uns les z’autres » ! A-t-on idée d’inciter les z’habitants de ce pays-ci à s’aimer les uns les autres ! S’étriper, oui, c’est plus conforme aux saines traditions. Tudez, décervelez ! (il se prend les pieds dans le serval et tombe) Eh, merdre, nous n’aurons point retrouvé notre assiette ordinaire que nous n’en ayons fini avec cette impudente, de par ma chandelle verte !

(Il remonte, la mère Ubu lui apporte le journal; il lit et sursaute)

Un nommé Melchior prétend qu’elle a des idées; ça se saurait. Il est temps que j’aille tirer les oreilles à ce Mossieu Melchior, pour lui apprendre à dire des âneries. Elle n’a point d’idées, voyez-vous bien, puisque ses détracteurs, nos torcheculs, ont eu le bon goût de les trouver détestables, voyez vous bien. D’ailleurs nous avons lu ses livres et contributions, et n’y avons point trouvé mention des polyèdres, ni de la science ’pataphysique. C’est bien la preuve…

Grâces soient rendues à mon palatin giron, le sieur Raffarin de la Raffarinière, voilà un homme avisé, merdre, qui sait la combattre comme il faut, merdre. Nous verrons à lui faire servir un verre d’Armagnac Kronenbourg de notre propre cave, si la mère Ubu consent à nous en donner la clé.

Ah, et puis ne pas oublier de faire savoir aux agences de presse et aux médias que c’est elle, la Jatte, et non point le jeune Jeanssarquôt, qui a complètement bouzillé la voiture d’un malheureux arabe et pris la fuite, bouzillé non avec un scooter, cornegidouille, mais bien avec son balai de sorcière. Faire aussi courir la rumeur que ses salamalecs et baise museau avec le dalaï-lama ne sont qu’un écran de fumée pour cacher sa conversion à certaine religion honnie, ce afin de plus z’aisément intégrer les milieux de la ploutocratie cosmopolite. Elle ira loin, la petite. Mais pas, de par ma chandelle verte, dans cette République qui

(il chante)

« réunit pour nous tous les attraits,

Il y fait chaud l’été, l’hiver il y fait frais »…

Mère Ubu (se couvrant les oreilles)

Tu chantes faux, père Ubu, c’est horrriiiiible !

Père Ubu

Madame de ma merdre, je chanterais bien aussi la chanson du décervelage.

(Fredonnant )

" voyez, voyez…"

Au fait, qu’on me fasse penser à m’adresser aux bayrouistes, et à faire courir le bruit d’un "comment a nom" denté. Ils ont très peur du "comment a nom" denté, cette seule idée les paralyse.

La cour des palotins.

Hourrah ! Cornes au cul ! Vive le père Ubu !

Le rideau tombe.

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