Par Melchior Griset-Labûche, de l’Institut herbager de Saint-Isidore-en-Val.
(Résumé des chapitres précédents: Melchior se réveille en sursaut, et décide d’exposer quelques éléments d’économie).
I. Fonctions de base et agents.
Attachons-nous donc d’abord à la consommation, c’est encore le plus simple et le plus accessible.
Vous éprouvez un besoin (cette notion n’est pas difficile à saisir, car des besoins, ce n’est pas cela qui manque chez les gens, n’est-ce pas ?), et vous décidez de le satisfaire au moyen d’un bien (ou d’un service; j’omettrai désormais cette précision), qui par bonheur est à votre disposition, moyennant finance ou gratuitement, peu importe ici.
Par exemple vous avez soif, vous vous approchez de la fontaine d’eau potable et buvez entre vos mains, ou bien vous mettez une pièce dans un distributeur automatique de boissons pour vous procurer une bouteille de liquide désaltérant. La boisson absorbée n’existe plus (c’est un bien non durable). Comme vous éprouvez le besoin de vous brosser les dents, vous faites l’emplette d’une brosse à dents, que vous utiliserez plusieurs fois (c’est déjà un bien durable, de même que l’éventuel gobelet en métal dont vous pouvez aussi vous aider pour boire).
Le bien (ou le service) dont vous vous apprêtez à vous servir possède une « valeur d’usage ». Après l’usage d’un bien non durable, celui-ci a perdu cette valeur; d’un bien durable: une fraction de cette valeur).
La consommation consiste donc à détruire de la valeur d’usage pour satisfaire ses besoins. Les besoins des consommateurs sont inépuisables; et il s’en crée, ou s’en découvre, à tort ou à raison, constamment. On peut toujours en imaginer de nouveaux.
En face, les biens et services susceptibles de satisfaire ces besoins sont en quantités limitées. Et c’est cette contradiction entre le caractère potentiellement illimité des besoins des êtres humains et le caractère limité (en quantité comme en qualité) des biens et services aptes à satisfaire les besoins, qui crée le problème économique. On dit que les biens et services sont « rares ». La « rareté », ici antonyme d’abondance, fait qu’il faut les produire: vous n’avez pas simplement à claquer des doigts, il y a tout un ensemble de processus à mettre en marche.
Arrivé à ce point de mon raisonnement, je descendis dans mon jardin, non pas pour y cueillir du romarin, mais pour essayer mon petit discours sur la jardinière qui s’y trouvait, occupée à diverses tâches, qui avaient à voir avec les végétaux et la manière de les protéger des insectes et des limaces. Là, je repris mon propos, et j’ajoutai ce qui suit.
(à suivre)
Billet de blog 22 juin 2012
Éléments d’économie (2).
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