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Billet de blog 24 décembre 2018

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Pour un dialogue sur l'économie.

Réaction au billet "Rustines" d'Emma Rougegorge.

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L'intéressant billet  Rustines , sparadrap et langue de bois d'Emma Rougegorge m'a suggéré un commentaire trop long ; je préfère en faire un billet sur mon blog. Nota bene : je ne me reconnais nullement sous l'étiquette « néolibérale ».

L'auteure reproche aux gouvernants et à leurs « thuriféraires » un certain nombre de mantras. J'en retiens trois.

Il faut bien créer de la valeur pour pouvoir la redistribuer.

On peut, grâce à la belle invention des signes monétaires dématérialisés, s'amuser à spéculer dans tous les sens, allouer par avance des ressources qui n'existeront peut-être jamais, et innover de façon ininterrompue en produits dérivés.

Mais, il n'est pas possible de consommer un bien de consommation, d'utiliser un bien d'équipement, ou de bénéficier d'un service, avant qu'il ne soit matériellement disponible. Vous ne pouvez pas manger le contenu d'une boite de petits pois, faire fonctionner une machine-outil, recevoir les services d'un pédicure ou d'un jardinier, sans la présence effective, physique, matérielle, des petits pois, de la machine-outil, ou du prestataire de services muni de son savoir-faire et de ses outils.

En ce sens, effectivement, on ne peut pas distribuer ou redistribuer, physiquement, des richesses qui n'ont pas pr éalablement été produites (en ce qui concerne les biens ; pour les services, on peut aisément transposer).

Si l'on raisonne en monétaire, et non en réel, le raisonnement se complique un peu, mais la conclusion est la même en dernière analyse.

Pas de justice sociale sans prospérité.

Mieux vaudrait inverser la proposition pour lui donner une pleine valeur : « Pas de prospérité sans justice sociale ».

Reste à donner une définition consensuelle de la « justice sociale », et une autre de la « prospérité ».

Mais c'est un fait que les économies nationales qui ont le PNB par habitant le plus élevé sont aussi ceux qui connaissent les inégalités les moins criantes. Je n'ai pas sous la main les tableaux des PNB/h et celui des coefficients de Gini,, mais leur comparaison serait instructive (y compris le traitement des exceptions).

Il est tout à fait vrai que maintenir un pourcentage significatif de la population dans la trappe à pauvreté est non seulement injuste humainement et politiquement, mais aussi contre-productif économiquement, et que le partage des richesses est un impératif. Reste à l'organiser de façon soutenable, en déterminant la méthode la plus efficace pour intervenir sur le circuit économique.

On ne peut pas vouloir à la fois plus de dépenses et moins d'impôts.
La dette, nous ne voulons pas la laisser à nos enfants.

Toutes choses égales par ailleurs (et en particulier à déficit ou % de déficit constant) c'est une évidence. Si vous avez, une année, 100 de dépenses et 90 de recettes fiscales, votre déficit sera de 10, qui s'ajouteront à la dette existante. Si vous augmentez les dépenses, et diminuez les recettes fiscales, votre déficit sera supérieur à ce qu'il était. (Dire qu'on a fait des gorges chaudes de la bourde de Griveaux ! « -+- donne +, a-t-il dit étourdiment »).

Evidemment, on peut creuser le déficit, donc la dette. Nos arrière-neveux nous devront cet ombrage ? La belle affaire ! Après nous le déluge.

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