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Billet de blog 25 juin 2012

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Éléments d’économie (5).

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                    Par Melchior Griset-Labûche, de l’Institut herbager de Saint-Isidore-en-Val.
(Résumé des chapitres précédents: Melchior a brièvement traité de la consommation et de la production, puis de la répartition primaire et de la redistribution, qui les relient).
        - Parlons un peu, à présent, de l’investissement et de l’épargne - les deux choses sont liées, et constituent, ensemble, la dernière fonction de base. Dans une économie suffisamment riche, et où la division du travail est suffisamment développée, pour qu’on puisse y faire des provisions et consacrer une partie du temps et des forces à un détour productif…
        - Quid ?
        -  Un détour productif ? Fabriquer des filets et des harpons pour la pêche, fabriquer des outils permettant de fabriquer des filets et des harpons pour la pêche, etc. Fabriquer des bols pour manger sa soupe, fabriquer des outils permettant de fabriquer des bols, etc.
        - Oui, j’ai compris.
        - Dans cette économie, déjà plutôt riche, eh bien on peut épargner de la valeur: la « mettre de côté pour l’avoir devant soi », garder les haricots pour les manger plus tard, ou les semer, ou en faire des conserves; dégager du temps productif pour fabriquer des ustensiles, des machines à fabriquer les biens consommables…
        - Fabriquer des machines capables de fabriquer des machines…
        - Voilà. Tous ces biens qui servent à en produire d’autres, c’est ce qu’on appelle le « capital technique », expression qui peut désigner aussi bien les « biens de production » que leur valeur…
        - Valeur d’échange ou d’usage ?
        - Bonne question, qui ravirait les comptables et ferait leurs délices. Mais poursuivons. Investir, c’est consacrer de la valeur à cette production de biens de production, allouer des ressources pour cette activité. C’est le fait des entreprises, mais il faut qu’elles trouvent des fonds pour cela. D’autre part, épargner, c’est mettre de côté de la valeur, pour la faire fructifier, d’une manière ou d’une autre (c’est différent de la thésaurisation, qui est une mise de côté improductive). L’épargne est une forme de dépense, comme la consommation. La dépense, c’est la consommation plus l’épargne. Le revenu a vocation à être dépensé. Tout ce qui est réparti est dépensé, revenu égale dépense.
        - Ah ?
         - Oui. Nécessairement, « par construction ».
        - De sorte que, si tout va bien, donc, production égal revenu égal consommation plus investissement. Si l’investissement est égal à l’épargne comme il doit l‘être.
        - Exactement. Les uns ont besoin de valeur, les autres en ont à placer: ils sont faits pour s’entendre. Mais il leur faut d’abord se rencontrer. C’est ce que permet le système bancaire, qui collecte les fonds épargnés et les
transforme en fonds investis.
        - Peut-on appeler cela une activité productive ?
        - Ni plus ni moins que les transports.
        - Hum, je vois…
        - Nous avons à présent un tableau d’ensemble des fonctions de base et des catégories d’agents qui les remplissent.
        Les ménages consomment (ce qui suppose qu’ils reçoivent un revenu), et vendent les facteurs de production dont ils disposent - le plus souvent, leur force de travail.
        Les entreprises achètent les facteurs de production (« N,K,L,T ») dont elles ont besoin, et produisent, distribuant du coup des revenus;  et elles vendent les biens et services produits, recevant leur « chiffre d’affaires » (c‘est le nom du montant des ventes).
        Les banques et autres institutions financières collectent l’épargne et la transforment en investissement.
        L’État et les organismes de protection sociale effectuent des prélèvements obligatoires (P.O.), et opèrent une redistribution; en outre l’État joue un rôle de régulation, plus ou moins fort, de l’ensemble des processus.
    
II. Monnaie, crédit, circulation de la valeur.
        - Et la monnaie, ô Melchior ?
        - La monnaie, j’en parlerai tout à l’heure. Elle sert à conserver, comparer, faire circuler les valeurs, ou pour mieux dire, des quantités de valeur.
                (à suivre)

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