À quatre semaines du premier tour, faisons le point.
Onze candidats ont été retenus.
Arthaud et Poutou peuvent susciter une certaine sympathie ; mais ils ne se présentent pas pour être élus, seulement pour témoigner d'une perspective politique qui n'est pas la mienne. Lassale, Asselineau, Cheminade : eux non plus ne sont pas des candidats à prétention victorieuse.
Dupont-Aignan a l'ambition de passer les 5%. On peut souhaiter vivement qu'il enlève des voix à l'ogresse et au cupide. De là à voter pour lui, alors que c'est un adversaire acharné de la construction européenne...
Dans les « cinq grands » : j'élimine d'emblée Marine Le Pen, qui présente plusieurs défauts rédhibitoires sur lesquels je ne m'étends pas.
Fillon : je voterais pour lui au deuxième tour, la mort dans l'âme, s'il venait, surmontant ses casseroles, à finir dans les deux premiers avec MLP. Il n'en prend heureusement pas le chemin. Et il n'est pas question de voter pour lui au premier tour.
Dupont et Dupond sont parfaits dans leur numéro de duettistes. Je dirais même plus, ils sont, euh... parfaits. Comme ils s'éliminent, ensemble et réciproquement, je ne vais pas perdre ma voix à les départager. Même s'ils s'entendaient in extremis, ce n'est pas en ficelant deux unijambistes qu'on suscite un champion du cent mètresReste Macron, qui me paraît le seul sérieux face à MLP. Ça ne peut pas faire de mal d'étriller les appareils sclérosés. Et il me paraît beaucoup plus proche de la future gauche progressiste que les deux poursuiteurs qui conservent provisoirement la faveur des militants.
Cela dit, s'il survenait un accident de campagne (mise à jour d'un gros scandale, par exemple si Emmanuel Macron s'était fait offrir une horloge normande en or massif par l'intermédiaire d'un avocat douteux), il me resterait mes z'yeux pour pleurer, et la tentation serait grande alors de rejoindre le PRAF.